Elle sentait une vague de nausée la submerger, terriblement. Comment en était-elle arrivée là ? Elle avait passé la journée à se préparer pour l'anniversaire de l'impératrice, toute la semaine même. Elle avait la chance, de faire partis de ces personnes qui connaissaient personnellement la grande reine. Féministe dans l'âme, Katharina avait su à une ou deux reprises, attirer l’œil de l'impératrice. Bien évidemment, elles n'avaient guère eu le temps d'échanger, mais la jolie blonde s'était faite remarquer. L'impératrice savait qui elle était et c'était sans doute le plus important. La jeune Monaci s'était donc préparée avec hâte pour l’événement à venir. Elle avait choisi une robe couleur bordeaux qui mettait parfaitement en valeur son teint aussi pâle que le marbre. Elle avait, une fois encore, changé la couleur de ses cheveux pour un blond très soutenu. Relevés en un délicat chignon déstructuré, ses cheveux semblaient sans fin. Elle s'était légèrement maquillée pour l'occasion mais Katharina était plutôt du genre beauté naturelle.
Après avoir couchée sa petite Adelaïde, elle avait retrouvé son mari dans la grande salle des Monaci. Il était en retard, si bien que pour une rare fois, il lui  avait demandé de partir en avance. Katharina n'avait pas bronché, elle faisait partie de ces femmes qui n'avaient pas peur de paraître à une fête sans son mari, cela lui donnait l'impression d'être indépendante. Elle était donc partie avant lui, juste quelques minutes, pas plus d'une heure et cela lui avait suffit pour que tout tourner au désastre. Bien vite arrivée au palais, elle avait souhaité ses vœux à l'impératrice, échangeant quelques mots avant que cette dernière ne soit appelée ailleurs. Katharina avait ensuite déambulé entre les invités, parlant avec ceux qu'elle connaissait, adressant un faible sourire aux autres. Comme toujours, elle avait gardé son visage chaleureux et accueillant, on pouvait lui donner le bon Dieu sans hésitation. Mais rapidement, en cette fin de journée, alors qu'elle était entrain de discuter avec un homme. Elle s'était sentit prise de nausée, si bien, qu'elle avait décidé de sortir prendre l'air dans les jardins qui n'étaient pas encore trop occupés. Elle avait essayé de s'éloigner le plus possible de la fête pour prendre quelques inspirations. Le premier mois de grossesse ne lui avait jamais réussi. Et alors qu'elle avait pensé tout cela fini. Elle avait vomi dans les fleurs de l'impératrice. Véritablement. Cachée au fond du jardin, elle n'avait pu retenir cette nausée, si bien qu'elle se retrouva la tête en bas avec sa jolie robe bordeaux. Quelques secondes plus tard, elle se redressa, à la recherche d'un mouchoir. « La soirée commence bien... »

Toute cette animation me donne envie de prendre mes jambes à mon cou et de m’en aller. Chose inutile, vu qu’étant un Rosenwald, j’avais l’obligation d’offrir ma présence aux invités. Charmant. Fiévreuse animosité qui monte en moi, alors que mon visage reste de marbre. Mes pulsions s’éveillent, chavirent et je me mords furieusement la lèvre. Mon regard glisse doucement sur les convives qui arrivent petit à petit, s’extasiant devant la beauté des lieux. Ma main se pose délicatement dans mes cheveux, les décoiffant au passage. Je cherche ma sœur des yeux. Elle ne doit pas être bien loin, nous devions nous retrouver ici même. Je prends la peine de m’approcher de ma tante, m’inclinant respectueusement, un doux sourire faux affiché sur mes lèvres. « Bon anniversaire ma tante. » Mon cadeau, elle l’aura plus tard dans la soirée, préférant lui offrir une fois l’animation retombée. Déjà, plusieurs personnes semblent vouloir la saluer, de ce fait, je prends congé, indiquant au garde qu’il a intérêt à bien faire son boulot. M’enfonçant dans la foule, je vois enfin le dos de ma cadette qui semblait chercher quelqu’un, moi sans nuls doutes. Je me dirige vers sa silhouette cruellement délicieuse, posant une main au creux de ses reins, venant murmurer à son oreille. « Cherches-tu quelqu’un ? » Un simple baisé déposé dans ses cheveux. Elle seule éveillait un semblant de tendresse en moi. Instinctivement, mon regard cherche Mia. Comme un aimant que je ne pusse contrôler. Etant la meilleure amie de ma sœur, celle-ci ne devait nullement être bien loin. « Tout ce monde…ça me donne des envies de meurtres. » Dis-je tout bas entre mes dents, alors que mon regard s’assombri. La foule avait cet effet irrémédiable sur moi, bien que mon corps ne trahisse pas mes violentes émotions.

Les yeux de la petite princesse parcouraient l'assemblée réunie dans le Palais Impérial. Son palais. Elle se surprenait à détester l'endroit maintenant que celui-ci ressemblait à une fourmilière. Peu à l'aise dans cette grande foule, Raya ne cessait de triturer les pans de sa jolie robe vert d'eau, spécialement commandée pour ce grand évènement. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de s'approcher de sa tante, elle verrait très certainement celle-ci plus tard dans la soirée. La jeune femme savait pertinemment où était sa place dans les rouages de la parfaite machine des Rosenwald. Elle salua quelques connaissances, mais bientôt son regard déambulait déjà machinalement à la recherche de son frère. Le savoir là sans pouvoir le voir commençait à la rendre folle. Raya réarrangea le rouleau de papier noble qui dépassait de son petit sac. Il s'agissait du présent qu'elle et Mia destinaient à l'Impératrice, une chanson de leur composition.  « Cherches-tu quelqu’un ? » La belle sursauta à peine, ayant reconnu l’enivrante présence de Lissender. Elle se détendit immédiatement en sentant la main protection dans son dos. Tout ce monde…ça me donne des envies de meurtres. Les lèvres de la jeune femme s'étirèrent en un petit sourire mauvais plutôt rare chez elle. Oh ? Ça tombe bien je cherchais justement ta fiancée Elle ne tenta pas de voiler le sarcasme dans ses mots. Tu es d'ailleurs très élégant ce soir Pour atténuer le piquant de sa remarque précédente elle déposa un baiser sur sa joue aussi léger que le toucher d'un papillon. Soudain quelqu'un s'approcha dans leur direction alors l'intention évidente de leur adresser la parole. Elle se tourna vers Lissander, lui qui avait plus l'habitude de sociabiliser qu'elle Qui est-ce ?

Spoiler:

Il fait bon d’aller au Palais de la Rose, il fait bon de se montrer alors que Helmina Rosenwald fête son anniversaire pour la première fois en tant qu’Impératrice. Une grande étape. Que cela doit être délicieux pour elle. Que cela peut être dégoûtant pour Mayssa. L’étalage d’une royauté plus que désuète. La célébration d'une femme qu'elle respecte et déteste tout à la fois. Une opulence déplacée dans des jardins décorés par les impôts du peuple, de la plèbe qui se presse aux portes du Palais pour profiter de la fête et espérer entrapercevoir l’Impératrice dans ses vêtements d’apparat. Si ça ne tenait qu’à elle, la jeune femme ne serait pas là, préférant la compagnie de son poupon et le calme de sa chambre au brouhaha infini d’une foule au mieux d’étrangers au pire de rivaux. Seulement elle n’a pas le choix et quoiqu’elle pense de ces célébrations elle se doit d’y montrer le bout de son nez. Elle doit laisser Elyas dans son berceau, avec sa nourrice, revêtir une jolie robe et prendre le bras de son mari pour rejoindre le chahut de la capitale. Et surtout, elle doit sourire, aux inconnus, à la famille royale, aux Löwewald et tous les autres. Et parmi toutes ces bêtes sauvages, il y a les loups sa famille d'adoption, sa meute et puis ses vrais alliés, son sang, les Abdelaziz et les Quispe. Il y a ceux pour qui le sourire est plus sincère. Mais elle sait que ce n'est pas à eux qu'elle doit parler, ce n'est pas d'eux qu'elle doit s'approcher, mais des autres qu'elle méprise, qu'elle abhorre par principe, jusqu'à preuve que leurs convictions personnelles sont les bonnes - c'est-à-dire les siennes. Elle a laissé à Adrian sa journée pour lui épargner le devoir de se présenter avec elle à une telle farce et son mari l'abandonne bien vite afin de lui apporter à boire la laissant seule. À défaut de pouvoir accoster la grande dame elle-même, elle repère quelques membres de sa famille un neveux, une nièce - Prince et Princesse désormais - et prend sur elle d'aller les saluer. “ Jolies célébrations. Mes meilleurs vœux à votre tante. ” Elle n'est pas tout à fait insincère. Mayssa ne hait Helmina que pour s’être approprié un trône qui aurait du être détruit à la première révolution. Une partie de ses idées lui ont beaucoup plus au début, malgré sa méfiance, malgré son nom. La trahison qu'a été pour elle le coup d'État n'en fut que plus amère encore. “ Mayssa Wolffhart. ” fait-elle en inclinant la tête poliment. Comme tous les Purs ils étaient invités à son mariage, ce qui est loin de vouloir dire qu'ils se connaissent. Et vu le peu de lien qu’entretiennent leurs familles respectives il ne serait pas étonnant que son nom leur échappe. “ Rejoindrez-vous les musiciens plus tard ? ” fait-elle se tournant légèrement vers Raya. C'est qu'elle a beau ne ne pas les connaître personnellement, elle n'ignore pas tout de ces Rosenwald de l'ombre, de ces agneaux certainement destinés à devenir ses ennemis.

Une jolie robe saumon recouvrait sa peau si pâle, tandis qu'un maquillage léger mettait en valeur son visage délicat auréolé de la soie brune de sa chevelure, ondulée pour l'occasion. Élégante, selon les règles d'or du protocole, elle ne dérogeait pas à l'apparence générale des plus purs convives. La société était ainsi, et l'apparence était l'apparat d'une famille impériale. Étant apparue parmi les premières, après avoir fait un léger détour par les appartements de sa mère pour la saluer dans l'intimité, puis par la chambre de Raya et lui assurer qu'elle était magnifique, Mia avait préféré déambuler et vérifier. Méfiante, elle partageait la rancune tenace de son ainé, Luis, et l'inquiétude pour les leurs. Ils leur arrivaient de ne pas être si proche, et pourtant, à ce sujet, ils n'auraient pu l'être plus. La sécurité était élevée par la faute de l'incendie, mais elle ne parvenait à totalement se détendre face à la soirée qui se préparait. Certes, il serait idiot que quelque chose se passe avec des instigateurs piégés, mais ce n'était pas comme si leur famille devait obligatoirement se trouver en ces lieux. Aussi avait-elle fini par se perdre dans un recoin du jardin au bout de plusieurs minutes, après même que l'Impératrice ait été annoncée, et que le palais se donne des airs de grande réception. Elle avait salué certains invités, remarqué sa cousine et meilleure amie, mais son attention avait été dérobée par une silhouette, celle-là même responsable de son éloignement. Imprudent ? Mia avait beau paraître délicate, elle n'en restait pas moins une rose fardée d'épines. Une rose qui retint une grimace... « La soirée commence bien... » entendit-elle Katharina faire remarquer. Une Monaci. Une ex Löwewald. Mais une sang pur néanmoins. Et que dit l'adage déjà ? Sois proche de tes amis, mais plus encore de tes... Enfonçant ses doigts dans la fine bourse qu'elle avait emportée, Mia lui tendit un mouchoir tout en lui adressant un léger sourire courtois. « Si vous n'appréciez pas les fleurs, il y avait d'autres moyens de le faire remarquer. » souffla Mia avec douceur, sans même l'ombre d'un sarcasme. « Faisons quelques pas, voulez-vous. » poursuivit-elle en venant s'emparer délicatement de son bras pour l'éloigner des dégâts infligés aux fleurs. « Êtes-vous venue seule assister à l'anniversaire de l'Impératrice, ou votre époux vous-a-t-il déjà été dérobé ? »

La fête de l'impératrice, Hermina Rosenwald, était un événement grandiose où tous les sorciers étaient invités, qu'ils viennent d'une famille pure ou sang-mêlée. Même les magiciens pouvaient assister à cet événement haut en couleur qui promettait quelque chose de très intéressant. Pour cette fête, Safiya s'était préparée durant plusieurs heures. La jeune femme voulait être parfaite pour rencontrer l'impératrice. Elle l'avait vu de temps en temps, en se promenant dans Berlin et les alentours, mais, pour la première fois de sa vie, elle allait se rendre au palais de la Rose. C'était important pour Safiya qui espérait faire une bonne impression. Elle était dans sa chambre, accompagnée de son mari, se regardant dans l'immense miroir posé contre un des murs de la chambre. Elle se maquillait, tout en entendant son mari prendre sa douche. Depuis qu'elle était mariée à un Quispe, elle habitait dans leur château et elle aimait bien cet endroit. Par moment, sa famille de naissance, Mbengue, lui manquait et elle allait les voir à l'occasion, mais les Quispe étaient devenus sa deuxième famille et elle se faisait un plaisir de vivre avec eux. Elle s'entendait bien avec son mari. Ce n'était pas le grand amour, certes, mais ils s'aimaient bien et, quand quelque chose arrivait à l'autre, ils se soutenaient. Ensemble, ils étaient plus forts. Safiya était vêtue de sa plus belle robe de soirée. Une longue robe noire avec un décolleté qui était acceptable, ainsi que des beaux talons hauts dorés. L'or était sa couleur favorite, ce qui n'était pas surprenant, quand on savait que les Mbengue avait une grande quantité d'or. C'était ainsi qu'ils avaient fait leur fortune. De ce fait, ils étaient devenus extrêmement riches, probablement un peu trop, ne sachant plus où mettre leurs argents.
Safiya finit de se préparer en se frisant les cheveux. Elle voulait avoir une belle chevelure. Pour elle, l'erreur n'était pas la bienvenue. Surtout qu'elle allait au palais de la Rose pour la fête d'Hermina Rosenwald. Il fallait que tout soit parfait, comme elle l'a appris en étant jeune. Son éducation lui avait appris à être distinguée en tout temps. Une fois prête, elle attendit sagement que son mari soit prêt, ce qui pris une dizaine de minutes. « Nous pouvons y aller. » Après plusieurs minutes de route, ils se retrouvèrent à Berlin, devant le palais des Rosenwald. La jeune femme débarqua de la voiture et, en compagnie de son mari, elle entra dans la grande demeure. C'était le moment d'impressionner cette grande famille de Berlin.

TOPIC COMMUN UN.

─ anniversaire impérial ─

⊳ music theme

Tout les jours, c'est la même chose. Je suis constamment préoccupé par mon physique. Je cherche le vêtement qui saurait me mettre en valeur. Le visage qui me permettrait de distinguer du reste de la plèbe mortelle, mais aujourd'hui est un autre jour. C'est l'anniversaire de l'impératrice. Je me dis que pour un tel évènement, il vaut mieux pour moi de conserver au moins mon véritable visage, l'occasion étant rêvé pour se faire remarquer durant cette réception mondaine. Mais en ce qui concerne mes vêtements, c'est une tout autre histoire. Créant un véritable désordre dans ma garde robe, je fini par opter pour un ensemble à la fois chic mais assez classique. De la même manière, j'eus également cherché à changer légèrement ma coiffure afin de lui donner un tout autre style, espérant pouvoir me confondre parmi les invités et surtout, ne pas devenir la risée de la soirée. Dorénavant prêt pour participer à la fête, un autre problème s'était imposé à moi : le présent... Non pas que je n'en possédais aucunement, mais je craignais qu'un tel objet ne puisse satisfaire Helmina Rosenwald. C'était un tableau. Une toile aussi grande que les représentations historiques. En son centre, on pouvait justement voir l'impératrice, prête à pourfendre un ange déchu, ce dernier rampant sur le sol tel un vermisseau. Les interprétations de la scène pouvaient être nombreuses et la thématique pouvait également sembler curieuse mais mon but premier avait été avant de tout de faire une glorification de sa personne, y exposant clairement mes sentiments à son égard... Sans aucune retenue, la peinture regorgeant d'une certaine richesse au niveau des couleurs, des matériaux, des détails et même du cadre... Après tant d'efforts, je m'étais donc dis qu'il serait bête d'oublier maintenant le tableau chez moi même si j'angoissais à l'idée d'offrir la pièce en main propre, mais en même temps, je supposais que si l'impératrice voyait en cette création une certaine répugnance, alors je ferais sans doute mieux de m'éloigner du château quelques temps. Néanmoins, j'avais finalement pris mon courage à deux mains, j'avais emballé le cadeau puis j'avais demandé à ce qu'on l'apporte jusqu'au château afin qu'il puisse trôner parmi les autres oboles. Après m'être assuré à ce que le présent soit bien là, je m'étais précipité à l'intérieur pour me servir en boisson tout en jugeant les personnes présentes du regard, cherchant à mettre des noms sur leur visage.

Le silence pèse entre vous, ne laissant qu’une simple amertume entre vos deux corps. Ton regard ne daigne pas se poser sur elle alors que le véhicule vous mène jusqu’au château. L’anniversaire de l’Impératrice y était fêté, alors que les sang-purs y étaient conviés, quoi de mieux pour un Löwewald que de s’y montrer, manipulant les apparences pour mieux s’en jouer par la suite. Ta femme soupire lacement, cherchant à attirer ton attention. « Où as-tu couché cette nuit ? » Interrogation subtile à laquelle tu ne pris pas la peine de répondre, car déjà, la voiture se stoppe devant le grand palais pour vous y déposer. Déjà, tu prends un air indépendant de ta personnalité, souriant légèrement comme heureux de te présenter à cette fête. Mensonges. Etre entouré de Rosenwald, de tes ennemis ne t’enchantait pas, mais ton rang te pousse dans des mondanités et évènements que tu aurais préféré éviter. Ta femme ne cherche pas à avoir une réponse, ne te poussant pas dans tes retranchements, sachant que tu devais être plus nerveux que calme au fond. Elle te connait si bien que ça en est clairement troublant. Un présent ? Aurais-tu oublié ? Bien sûr que non, une simple babiole que tu demandas à être portées parmi les autres cadeaux. « Je dois aller me rafraîchir. » Tu lui fais un signe de tête, passant devant de nombreux gardes dont certains que tu salues pour les connaître. Sans plus attendre, tu t’enfonces dans la foule de personnes aux origines diverses. Rapidement, ton regard se pose sur Lissander et Raya Rosenwald, les deux inséparables comme tu les nommais. Enfin, le mot est faible car tu voyais en cette relation une pointe malsaine digne des leurs. Ceux-ci parlaient à Mayssa que tu connaissais de nom, de par sa famille surtout. Plus loin, Katharina Monaci marchait avec Mia Rosenwald, où était donc son mari, ton beau-frère ? Safiya entra dans ton champ de vision également connue grâce à son nom. Dès ta plus tendre enfance tu as appris à reconnaître les sang-purs, tes alliés comme tes ennemis. Pour l’heure, tu tentais de trouver un allié dans cet antre du diable.

Je souris face au sursaut de ma jeune sœur, m’amusant de cette réaction de nervosité. Non méchamment, pas avec elle, mais au moins je n’étais pas le seul à être sur les nerfs en ce jour de fête. Face à mes paroles, je vis un sourire mauvais et sournois se dessiner sur ses jolies lèvres, chose très rare quand il s’agit de ma cadette. Généralement assez sensible et fragile, j’étais son contraire le plus total. « Oh ? Ça tombe bien je cherchais justement ta fiancée. » Un rictus mauvais s’échappe de mes lèvres, alors que mon regard plonge doucement dans le siens, lui offrant un regard ténébreux et froid. « Et moi le tiens… peut-être aurais-je la chance de croiser sa route. » Une chance pour moi, un malheur pour lui. Quoi que, je n’agirais pas devant les autres, prenant soin d’arbitrer mes gestes dans l’ombre, tel un fantôme. « Tu es d’ailleurs très élégant ce soir. » Elle déposa un baiser sur ma joue, cherchant sûrement à tempérer nos paroles échangées et le feu qui s’éveillait en moi. « Et toi tu es toujours aussi magnifique ma chère sœur. » Douces paroles que je ne réservais qu’à quelques personnes avant de suivre son regard vers une femme qui s’approchait de nous. « Qui est-ce ? » Je soupire avec lassitude. « Mayssa Wolfhart. » Je me crispe comme un piquet, arborant mon plus beau sourire qui cachait bien des désillusions alors que ma main ne quittait pas le dos de Raya. « Jolies célébrations. Mes meilleurs vœux à votre tante. » J’incline légèrement la tête en guise de salut, prenant une voix faussement mielleuse qui sonnait terriblement vraie. Pourtant, ma sœur pouvait aisément sentir ma main vibrer contre elle. « Mayssa Wolfhart. » « Ravi de vous revoir Madame Wolfhart, du temps c’est écoulé depuis votre mariage, magnifique d’ailleurs. » Je ne prends pas la peine de me présenter, la laissant s’adresser à ma sœur alors que je balayais l’horizon du regard. Je vis arriver Mia qui prêtait main forte à une Monaci, plus loin un…lion ? Je ne pris pas longtemps avant de reconnaître Alekseï, ce crétin de service. « Tiens donc, voilà qui est intéressant. » Murmure subtile que je n’avais pu retenir.

La festivité de l'année, l'anniversaire d'une femme odieuse, incapable de mener une simple fête sans en faire pâtir le peuple déjà pauvre. Elle utilise leur or pour contenter ses riches, les considérant certainement comme seul détenteur du pouvoir, elle leur offre trop. Tu ne l'apprécies pas, c'est une certitude, tu n'as ni respect, ni sympathie pour elle et sa famille. Tous te repousse ici et malgré ça, tu te présentes à elle, un sourire contrits aux lèvres, lui offrant un cadeau somptueux. Un échange hypocrite faisant l'affaire de quelques longues secondes avant de rejoindre la fête. Soumis à l'obligation de te montrer heureux dans le palais, tu joues au même jeu que tous ses menteurs patenté sans en avoir le talent. Le visage forcé dans un rictus déformé, tu te veux chaleureux et amical sans parvenir à créer se simulacre. Contraire à cette réception, il t'est impossible de le cacher. Malheureusement, il s'agit de l'anniversaire de l'impératrice, une absence a tôt fait de remonter aux oreilles les plus hauts placé, leur offrant l'occasion de s'intéresser à toi et tes projets d'avenir. Quelque chose d'indésirable qui peut donner un mauvais sens aux cours de ta vie. Alors, le jeu se joue de toi, te laissant suivre les règles précises des rassemblements nobles où couteau dans le dos et mensonges sont monnaies courante, ainsi obliger d'écraser ton honneur pour continuer à survivre. Fuyant l'horreur de ce spectacle mental, tu observes fébrilement les gens allés et venir, à la recherche d'une personne capable d'adoucir tes pensées. Restant planter là, droit comme un piquet dans la longue attente d'une rencontre, quelle qu'elle soit, une voix intelligible retentit dans ton dos. « On s'amuse bien à ce que je vois. » Surpris, tu renvois une politesse naturelle en te retournant pour découvrir son visage. « Bonjour ? » 

C’était à contrecœur que Mika arbora ses peintures de guerre, plastronnant un sourire courtois à ses lèvres alors qu’il s’apprêtait à rentrer dans l’arène aux roses fanées. Il pouvait sentir ses muscles menacer de céder sous cet effort peu courant, ses lippes retroussées du mieux qu’il pouvait afin de feindre l’intérêt. Pareil à un jeune premier, le brun s’était vêtu de ses plus beaux habits d’apparat, arborant un costume dont la teinte rappelait une nuit sans étoiles contrastant justement avec la blancheur de son teint. Le jeune homme savait l’importance de ces fêtes ne servant à rien d’autre que de voir et d’être vu. S’étouffant sur la mondanité de la chose, il était d’autant plus révulsé par les raisons d’une invitation en si grande pompe. Son mépris pour l’Impératrice, bien que courtoisement masqué, ne faisait nul doute. Ainsi, lorsqu’il atteignit le palais de la Rose, ce fut avec le dos droit et le port altier qu’il traversa l’entrée du palace. Il ne possédait pas le monde à ses pieds, ne prétendait pas valoir mieux qu’autrui, toutefois l’espace d’une soirée il se devait d’évoluer à l’étroit dans le costume d’un homme ne grognant pas face à ces réunions stériles. Personne à son bras, pas même son ombre pour le détendre, le Wolffhart peinait à ne pas faire marche arrière afin de revenir d’où il venait. Peut-être que ces jeux de dupes auraient été plus aisés à porter une jolie fille accrochée à son bras. Peut-être que qu’il aurait pu feindre appartenir à cet univers si la tâche ne lui paraissait pas aussi éreintante. Les yeux décortiquant la beauté d’un palais au faste indéniable, comparé à la relative modestie de la demeure familiale, le loup ne put s’empêcher regretter ne pas être de service ce soir, préférant mille fois la tâche ardue des militaires présent afin de surveiller l’évènement plutôt que celle de fer de lance. Attrapant une coupe à sa portée sur un des présentoirs prévu à cet effet, Mika se dirigea vers la jardin afin d’éviter cette impression d’étouffement qu’il avait entouré de tous ces visages plus ou moins connus. Il connaissait presque tous leurs noms, ces derniers surement conscient de ses propres origines. Le savoir était la plus belle arme de ces entrevues tirées à quatre épingles, le Wolffhart le savait et se retrouvait répugné par les piètres intensions d’un pareil étalage de richesses. Avec la vélocité et la discrétion d’une âme aimant à ne pas se faire remarquer, c’est avec plaisir qu’il atteignit les jardins, se perdant dans la contemplation d’une nature dans sa plus pure simplicité. Il remarqua des demoiselles filant à l’anglaise, d’autres discutant. Restant dans son coin, tapisserie de fond attendant son heure pour souhaiter ses bons vœux à l’Impératrice, il ne s’attendait pas à ce que quelqu’un le bousculer le faisant renverser la moitié du contenu de sa coupe. « Plus de peur que de mal on dirait. » Relevant l’océan de ses prunelles sur la personne venant de le percuter sans crier gare, il lui offrit un sourire poli, conscient qu’il ne pouvait fuir les échanges de banalités à cette heure.

Spoiler:

Les invités viennent de partout et tu ne te sens pas spécialement à l’aise, bien que ton corps ne laisse rien présager. Ton regard croise celui de Lissander et tu soutiens celui-ci, ne le lâchant pas des yeux, le provoquant subtilement face à ce geste. Qu’il aille au diable s’il pensait que tu allais te détourner de lui. Malheureusement, ton regard fut dévié par celui de ta sœur qui venait d’arriver, arpentant la foule avec l’élégance dû à son rang. Soupirant, tu t’éloignes de ton lieu actuel, cherchant une quelconque personne qui serait autant amusé que toi par cette situation. Tu vois alors un homme droit comme un I. Sans vraiment le réaliser, tu t’avances vers lui te plantant dans son dos. « On s’amuse bien à ce que je vois. » Surpris, il se retourne vers toi et tu reconnais son visage. Un sang pur bien sûr, après tout, tu connais la plupart des invités qui joues sur les apparences « Bonjours ? » Un sourire s’affiche sur ton visage et tu recules d’un pas, bousculant une seconde personne. Super, finalement, tu aurais peut-être dû rester à ta place. « Navré. » Te détournant l’espace d’une seconde de Wissem pour t’excuser, tu fais face à la seconde personne qui avait renversé la moitié de sa coupe sur le sol. « Plus de peur que de mal on dirait. » Mika…Tu le connais que trop bien. Si autrefois l’animosité était extrêmement palpable, à présent il n’en restait qu’un respect poli entre vous deux, soldats. « On dirait, certes. Vu que nous semblons partager une joie immense d’être à cette fête, que diriez-vous d’un verre ? » Tu t’adresses aussi bien à Wissem qu’à Mika, cherchant à détendre l’atmosphère et surtout à t’éloigner de ses foutues roses de malheur. Tu recules pour ne plus être entre les deux jeunes hommes, formant ainsi un triangle pas très droit. « Mika, je ne me présente pas. » Te détournant vers Wissem tu le salue d’un signe de la tête. « Alekseï Löwewald. Vous aviez l’air de tellement vous amuser, que je souhaitais partager cet entrain avec vous, enfin, avant de bousculer Mika. »

Safiya était arrivée à la fête depuis quelques minutes et il y avait déjà beaucoup de personnes présentent, ce qui n'était pas étonnant, quand on savait qui on célébrait. Safiya n'avait pas un avis arrêté sur Hermina Rosenwald. Depuis son plus jeune âge, on lui avait dit que de s'intéresser à la politique n'en valait pas la peine, alors Safiya était persuadée que c'était le cas. Depuis qu'elle était une Quispe, elle voyait bien la déception de son mari dans ses choix, mais elle était ainsi et elle n'allait probablement jamais changer, même pour sa nouvelle famille. Toutefois, elle était moins hautaine et égoïste en présence de son mari. C'était surtout parce qu'elle ne voulait pas décevoir sa famille par alliance. Elle devait être la meilleure épouse en tout temps et elle voulait être parfaite pour lui. C'était bien connu, la plupart des familles de sorciers voulaient marier leurs enfants avec les héritiers Mbengue. Safiya avait eu la chance d'épouser un Quispe et, ainsi, elle avait une nouvelle famille. Tout ce qui lui manquait, c'était des enfants et elle aimerait bien en avoir, mais cela ne fonctionnait pas, ce qui la rendait triste et son mari était également déçu. Avoir vingt-six ans et aucun enfant n'était pas courant dans son monde. Safiya se demandait même si elle était stérile. Malgré cette pensée qui passait dans sa tête, la jeune femme se montrait sur son meilleur jour, souriant à tout le monde et en se présentant aux gens présents. Elle espérait aller voir la famille Rosenwald, afin de se présenter à eux et, ainsi, souhaiter le meilleur des anniversaires pour l'impératrice, mais elle se fit couper par sa grande amie, Cornélya. C'était un immense bonheur de la voir à cette fête.
« Oh Cornélya, quelle belle surprise de te revoir. En effet, ça fait trop longtemps. » C'était ainsi qu'elle se trouva en présence de sa grande amie et loin de son mari. Cornélya n'avait pas donné la chance au mari de Safiya de parler qu'elles étaient déjà loin. Safiya marcha en compagnie de Cornélya et elles arrivèrent aux jardins du palais. C'était un endroit tout simplement magnifique. Safiya voulait en profiter. « Je vais très bien. Oui, c'est vrai que je suis très occupée au travail, mais j'aime travailler sur la pression et toi alors, comment vas-tu? Comment va ton mari? »