La fête se déroulait merveilleusement bien. Il n'y avait eu aucune dispute, aucune bagarre et les gens semblaient réellement s'amuser. Il faut dire qu'il fallait bien se tenir devant l'impératrice. Une erreur et tout pouvait s'écrouler. Safiya discutait avec Cornélya et quelques sorcières pures. À un moment de la soirée, elle vit que les gens entraient dans le château. Safiya fit de même et alla rejoindre son mari. « L'un de vous a tenté de m'empoisonner, moi et ma famille. De la poudre d'aconit a été retrouvée dans l'un des présents. Personne ne sortira de cette pièce tant que l'armée n'aura pas débusquer le coupable. Il en va de la sûreté de l'état, les terroristes ne seront pas tolérés une seule seconde au sein du second Reich. » En quelques secondes, ce fut la panique dans le château de la Rose. Personne ne pouvait sortir, puisqu'ils avaient fermés les portes. Personne n'allait sortir avant de connaître la vérité. Safiya était inquiète et se demandait qui avait bien pu faire cela. Elle regarda son mari, se disant que tout allait bien aller. « Je me demande qui a pu faire une telle chose à I'impératrice. » Tant de questions déboulaient dans l'esprit de la jeune femme. Elle vit alors un soldat venir vers elle et son mari. Elle allait se faire questionner. « Je m'appelle Safiya Quispe et voici mon mari. C'est avec lui que je suis arrivée à la fête. Nous avons apporté un cadeau. C'est une petite boîte qui est recouvert d'un papier cadeau or avec une boucle bleue saphir. J'étais dans les jardins entrain de discuter avec quelques sorcières pures. Je n'ai rien vu d'anormal. » La jeune femme espérait qu'ils allaient trouver le coupable et qu'il allait payer pour ce qu'il a fait. L'ambiance festive n'était plus au rendez-vous. C'était devenu une ambiance froide et austère.

La soirée se poursuivait de manière agréable, les invités étaient sympathiques, et personne ne se montrait belliqueux envers d'autres, ce qui était un point plutôt positif face au mélange des familles qui avaient accepté l'invitation. Néanmoins, si la conversation se poursuivait, un garde vint soufflé quelques mots à l'oreille de Mia, lui précisant la prochaine intervention de l'Impératrice, sa présence serait donc grandement appréciée à l'intérieur, plutôt qu'à l'extérieur. L'évidence même. « Veuillez m'excusez, mesdames. » Aussi ne tarda-t-elle pas à pénétrer à l'intérieur de la salle du palais où se trouvait l'estrade et le trône. Celui-ci était attractif, mais la princesse s'en moquait bel et bien, désirant une autre forme de liberté. Se rapprochant de Raya, Mia attendit le début du discours de sa mère. Elle l'avait toujours admirée, et ce pour tout un tas de raison. Néanmoins, elle remarqua l'attitude des gardes, et vit l'un d'eux s'approcher d'Helmina. Les mots échangés... « Il se passe quelque chose. » murmura-t-elle à Raya juste avant que les portes se referment, emprisonnant les invités, et que les gardes poussent les êtres à se regrouper à l'intérieur. L'annonce ne tarda pas à tomber, fatidique, venant confirmer que le goût de vengeance et de préservation qui tenaillait Mia avait entièrement raison d'exister. Elle observa le manège des soldats qui commencèrent à interroger les différentes personnes présentes... jusqu'à ce que l'un d'eux s'approche d'elle, pour l'interroger. Mais il n'obtint qu'une réponse sans intérêt, puisqu'elle n'avait rien vu. Du regard, elle cherchait ses frères, sa sœur, le reste de sa famille parmi cette multitude de menace évidente. Elle aperçut Lena dans un premier temps, ne tardant pas à découvrir Luis un peu plus loin, direction emprunté par la garde qui tenait l'enfant. Pourtant, elle n'esquissa pas un geste dans sa direction, restant simplement aux côtés de sa cousine, se gardant bien de dire un mot ou une parole qui pourrait être mal interprété en cet instant.

La petite princesse observait la louve d'un œil curieux, se demandant si ce petit jeu était mué par le plaisir ou bien l'hypocrisie. Beaucoup la penseraient stupide de garder une illusion de franchise dans le milieu où elle évolue. Elle se contenta de sourire, la regardant s'éloigner de toute évidence vers sa cousine pour relever son défi. Cela arrangeait grandement la blonde, à qui l'on avait commandé de ne pas rester toute la soirée collée à sa cousine ou son frère. Au moins si on lui faisait un commentaire elle pourra prétendre que ce n'est pas elle qui a requit la compagnie de la jolie Mia. Mais alors que Mayssa s'éloignait dans une direction, sa dite cousine apparu à ses cotés, à la place désormais vacante de son frère. Raya se tourna vers elle un grand sourire aux lèvres. Il se passe quelque chose. Ses lèvres se fanèrent en un rictus inquiet alors qu'elle cherchait la salle du regard à la recherche de ce qui inquiétait tant Mia. Ses yeux se posèrent sur le visage fort mais résolu de sa tante et elle y reconnu son expression grave. Celle qu'elle avait eu lorsqu'elle avait annoncé l'attentat sur les Friedrich. Raya jeta un coup d’œil automatique vers Cirilla tout en priant mentalement. Elle écouta sa tante s'adresser à la foule, ses mots claquant les airs alors que le cœur de sa nièce se glaçait. Dans son dos plusieurs portes claquèrent et elle chercha frénétiquement son frère dans l'assemblée. Ils sont venu pour nous. Du regard elle engloba la salle, y comptant les membres de sa famille présent, se relaxant à chaque fois qu'un visage familier apparaissait au milieu des jupes plumées et costumes repassés. Elle murmura à Mia tentant de maintenir une expression neutre Pourquoi ne sommes-nous pas évacués ? Conscience que tous les regards étaient sur eux, Raya savait ce que l'on attendant d'elle : paraître calme, ne pas faire de scène. Elle savait contrôler son visage, des années au contact de ses aînés lui avaient apprit cela, en revanche, c'est ses sentiments qui étaient indomptables. Elle observa le garde s'approchant d'elle une expression agacée sur le visage, pourquoi prendre la peine d'interroger les innocents ? Je discutais avec Madame Wolfhart, je n'ai rien vu. Clair et précis, Raya n'était pas du genre à s'encombrer quand l'efficacité devait primer.

Magdalena avait un mauvais pressentiment. Ce dernier se concrétisa lorsque, à la fin du discours de l'impératrice, cette dernière mentionna une tentative d'assassinat et que les portes du château se refermèrent sur les invités comme un piège. Dans la cohue Magdalena fut séparer des demoiselles avec qui elle était plus tôt dans la soirée et elle se retrouva bien vite seule ... Tentant tant bien que mal de repérer un membre de sa famille. Bien vite, sans qu'elle puisse faire quoi que ce soit, elle se retrouva agrippé par un garde royal et surveillé par un autre. Ce dernier s'approcha lentement d'elle, la détaillant un moment avant de porter quelques accusations à son égard. « On vous a confisqué un charmant couteau lors de votre arrivée au château mademoiselle Feuerbach, n'est-ce pas ? Ce joli cadeau empoisonné ne vous appartenait-il pas aussi ? » Elle lui jeta un regard mauvais, donnant un coup brusque avec son épaule afin de se dégager de l'emprise de l'homme à sa droite. « Lâchez-moi ! Tout de suite ! » Magdalena ne parlait pas fort, elle n'était pas là pour faire un drame, mais ses mots avaient été sifflés sur le bout de sa langue, d'un ton mauvais qui ne signifiait rien de bon. Elle n'était guère d'un naturel méchant Magdalena, mais elle n'aimait pas du tout le ton accusateur employé par le garde qui l'avait ainsi empoigné ... Ce qu'il insinuait était si absurde qu'elle avait presque envie d'en rire ... Franchement, il aurait fallu être stupide pour tenter un tel acte ... Et il fallait l'être tout autant pour ne pas avoir repéré ce cadeau avant. « Aussi, si vous aviez fait votre travail convenablement, nous n'en serions pas là ... Vous avez fouillé tous les invités à leur arrivée, comment avez-vous pu laisser passer un tel cadeau ? » Elle avait envie de leur cracher au visage leur incompétence, elle avait envie de s'indigner, mais elle n'en fit rien ... Elle se contenta de dire tout haut ce que certains pensaient tout bas. La garde royale avait engagé des idiots. Cependant pour éviter tout scandale, elle tenta de se calmer avant d'ajouter : « Pour votre gouverne, je suis arrivée seule, un charmant petit cadeau contenant une bague et emballé d'un papier rouge ... J'ai passé toute la soirée avec mesdemoiselles Cornélya Fuchs, Safiya Quispe et Katharina Monaci ... » Bon, toute la soirée, elle exagérait un peu, mais ça, personne ne le saurait ...

« Oui, c'est vrai... Moi de même ! » Son enthousiasme semble faux, ce n’est pas la première fois. Bien sûr s’il a décidé que finalement tu n’es pas quelqu’un pour lui, ça ne changera pas ta vie mais ce serait dommage. Et puis tu aimerais bien savoir, que tu ne perdes pas ton temps. Mais la mention de l’art semble le requinquer. Si la peinture l’aide à supporter ta présence alors tant mieux. Tu en connais un cependant que rien n’aidera. L’aîné des italiens oui, il va être malaisé à convaincre. Tu n’essaieras même pas, cela fait deux décennies que tu ne cherches plus son amitié, le sang vous a déchirés il y a trop longtemps pour que cela semble réparable. Il marmonne avec déplaisir le brun. Tu ne prends pas la peine de répondre à la complainte, déjà Morgan vous embarque dans sa passion. « En effet, je voulais présenter ma nouvelle création. Un cadeau à l'honneur de l'impératrice... J'espère qu'il lui plaira... » Sans même avoir vu la toile en question mais fort des coups d’œil que tu as jetés à quelques-unes de ses toiles tu le rassures, autant naturellement que par devoir poli. « Bien sûr que ça lui plaira vous êtes loin d’être un amateur. » Tu n’as guère le temps d’entendre plus à propos de l’œuvre d’art ou des inquiétudes de ton compagnon car l’impératrice arrive. Tremblez d’effroi, tremblez de joie, elle approche, elle est là ! Tremblez de joie, tremblez d’effroi, car voici Helmina ! Son visage respire l’austérité, on a l’impression qu’elle tente vainement de mettre un fond de teint de gaieté sur sa peau de cruauté. Un air de Cruella, de femme qui fait pleurer les enfants en essayant de se faire aimer d’eux devant les caméras. Tu dors à travers son discours jusqu’à cette pause étrange durant laquelle la tension monte dans la pièce. « L’un de vous a tenté de m’empoisonner, moi et ma famille. De la poudre d’aconit a été retrouvée dans l’un des présents. Personne ne sortira de cette pièce tant que l’armée n’aura pas débusquer le coupable. Il en va de la sûreté de l’état, les terroristes ne seront pas tolérés une seule seconde au sein du second Reich. » Ah merde, c’est embêtant ça, ça va gêner tout le monde et ça risque de finir avec les suspects usuels en prison juste pour délit de faciès. Tu aurais honte de l’avouer en confession mais la première silhouette que tu cherches des yeux dans la foule pour s’assurer qu’elle n’est pas malmenée est celle de Micaëla, non de ta femme. Tu peux bien essayer de justifier ça en disant que c’est une déformation professionnelle mais on n’y croit guère. Les gardes vous accostent, vous trois n’avez pas des histoires bien différentes. Tu renchéris les propos de Morgan. « Badstuber c’est moi, Klaus Badstuber, je travaille pour la famille Monaci mais je suis venu avec ma femme Avra Badstuber. Nous nous sommes séparés à notre arrivée tardive, je ne sais vers quels amis elle est allée, j’ai moi rejoint ces deux messieurs. Nous n’avons pas apporté de présent non plus, c’est mon père qui s’est chargé du cadeau au nom de notre famille. Je n’ai par ailleurs rien vu de suspect mais comme je vous l’ai dit je ne suis pas là depuis longtemps. »

Spoiler:

Aloïs, se tenant droit comme une baguette, observait la salle noire de monde. Des purs, des mêlés, des magiciens, et des humains se mélangeaient autour de cet événement qu'était l'anniversaire de l'Impératrice, et cela lui réchauffait quelque peu le cœur, de voir qu'il pouvait y avoir une certaine unité autour de ces différences qui les séparaient tous le reste de l'année. Il ne pouvait d'ailleurs pas s'empêcher d'avoir ce sourire en coin, que son père aurait apprécier ne plus voir sur son visage... Mais ce soir-là, Aloïs était seulement accompagné de collègues, alors des réflexions, il n'allait en avoir guère. Paré d'un costume trois pièces, tout de noir vêtu, il avait passé le plus clair de son temps à discuter avec ses amis. La politique avait bien entendu était abordée, tout comme les avancées de la médecine. Et puis l'Impératrice prit la parole. Les remerciements, les nouvelles, et les portes claquèrent, tandis qu'un militaire vint auprès d'Helmina Rosenwald. Un empoisonnement ?! L'heure était grave, et la soirée risquait de tourner à l'huile de vinaigre si l'on ne trouvait pas le coupable..! Aloïs jeta de rapides coups d’œil dans la salle, histoire de voir si des têtes connues étaient arrivées, et il avait pu apercevoir sa sœur, Liséa, aux côtés des jumeaux Rosenwald, à cet instant, il se sentit rassuré. Entourée de Luis et Lukas, il ne pouvait rien lui arriver, du moins, il l'espérait. Et puis, il aperçut Raya, cette jeune fiancée qu'il n'avait encore rencontrée... Il aurait voulu s'approcher d'elle, mais les interrogatoires allaient sûrement débuté, et il allait sûrement y passer... Alors il attendait, tout bêtement... Et ensuite, seulement, il prendrait son courage à deux mains !

Son frère le rassura, et le double-sens de ses mots ne fut compris que par Lukas. Sa femme elle, appuya sur la fidélité de leur couple, et le sourire que cette réflexion tira à Luis, même si celui-ci le masqua, porta sur les nerfs du cadet. La pique qu'il leur destina l'agaça, amsi avant qu'il puisse dire quelque chose, la voix de leur mère résonna, forte, au-dessus des autres. « L’un de vous a tenté de m’empoisonner, moi et ma famille. » Le sang de Lukas se glaça. Il attrapa la main de sa femme et la serra, et alors que Luis cherchait sa fille, Lukas glissa à Liséa « Lili est en sécurité dans sa chambre. » mais ça ne l'empêcha pas de sentir l'inquiétude monter, encore, et encore. Autour d'eux, les gardes rassemblaient les invités et venaient leur poser des questions. Alors que l'un d'entre eux vint les voir, Lukas afficha un air supérieur pour tenter de se maîtriser. « Je viens tout juste de rejoindre la réception, et ma femme n'a pas plus de choses à vous dire que moi. Allez vous rendre utile en cherchant les coupables ailleurs. » Son ton était sec, celui qu'emploient les personnes que l'on appelle Altesse, mais le garde insista. Alors, Lukas synthétisa en quelques mots sa journée : à l'hôpital pour travaillé, rentré tard, puis une conversation téléphonique qui justifia son retard. Ses yeux furetaient dans toute la pièce, se posant sur les silhouette autour d'eux. Il y avait déjà trop de monde ici que l'on pouvait compter parmi leurs ennemis. Une paranoïa aveugle qui venait le piquer. Il aperçu ses sœurs, ses cousines, son beau-frère Aloïs, leurs alliés ici et là… Si jamais la sécurité avait failli, les dégâts allaient être sérieux. « Lili, il faut qu'on monte pour voir comment elle va, Liséa. » Celle-ci devait partager les mêmes peurs que les siennes.

Un masque de bienveillance sur le visage, la haine dans les entrailles, Ursula était postée à la même place depuis le début des festivités. A moitié dans la pièce, à moitié vers l'entrée, elle accueillait les invités tout en jetant un coup d’œil sur le personnel. Il ne devait pas avoir d'impaire en cette fin de soirée et tout reposait sur ses frêles épaules. L'anniversaire de l'Impératrice était un grand événement dans les mondanités, un événement que Ursula devait orchestrer, pour la simple et bonne raison qu'elle était l'intendante de la famille Rosenwald. Du haut de ses vingt-deux ans, même si elle faisait croire à tous qu'elle en avait vingt-quatre, elle recevait de grandes responsabilités. C'était elle qui gérait le personnel de maison, elle à qui on demandait des comptes quand cela n'allait pas, elle qui devait répondre aux exigences de la famille. Et aujourd'hui était un jour plus particulièrement compliqué. Bon nombre de convives, bon nombre de sang-purs à satisfaire, ces êtres jamais contents. Elle avait donc couru toute la journée à droite et à gauche pour que cette soirée soit parfaitement. Une fois les festivités commencées, elle s'était retrouvée a accueillir les personnalités, les guidant dans le palais. Et si elle gardait en apparence un visage chaleureux et souriant, tout cela n'était qu'une façade. En réalité elle n'avait qu'une seule envie, planter son couteau dans la gorge de l'un des invités. Mais ne pouvant atteindre l'un d'eux, elle se contentait donc de jouer son rôle de parfaite petite intendante. La fête battait son plein quand soudainement, l'impératrice avait crié à l'empoissonnement. Elle avait vu les gardes fermer les issus, les sang-purs s'agiter alors qu'intérieurement, elle jubilait. Ursula eut quelques minutes de flottement avant de se mettre en mouvement. Elle fut rapidement interrogée par un garde mais elle connaissait bien ces derniers, il s'agissait plus d'une formalité avant qu'elle ne se mette elle aussi de leur côté. Après avoir avoué qu'elle n'avait rien vu et qu'elle ne se rappelait plus qui avait posé ce paquet, elle était partie dans la foule, à la suite d'une chevelure brune qu'elle n'avait pas reconnu. Intendante des Rosenwald depuis bien des années, aucun visage d'habitué ne pouvait lui échapper. Elle avait saisi la jeune femme par le bras avant de lancer. « Qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas, que faites vous là ? » et elle n'avait obtenu que pour seule réponse un : « LÂCHEZ-MOI ! ».Ursula avait froncé les sourcils devant le peu d'amabilité de la jeune femme. « Pourquoi criez-vous ainsi ? Avez-vous quelque chose à cacher ? » D'un coin de l’œil, elle avait croisé le regard d'un garde et lui avait fait signe de venir les rejoindre. « Cette jeune femme ne semble pas avoir l'esprit tranquille. Elle doit avoir quelque chose à cacher. Vous devriez l'interroger. » Elle n'avait toujours pas lâché le bras de la jeune femme, elle comptait bien entendre ses réponses.  

Aloisia était arrivée dans la grande salle au bras de Luis, vêtue d'une nouvelle robe qu'elle avait acheté pour l'occasion. Lena les accompagnait, et la jeune femme ne pouvait s'empêcher d'être inquiète. Savoir que sa fille allait passer la soirée entourée par autant d'inconnus l'angoissait. Mais la fillette avait insisté et Luis avait donné son accord. Aloisia savait qu'elle ne pourrait pas la tenir à l'écart de ce genre d'événements toute sa vie. Après avoir souhaité un bon anniversaire à Helmina, la rousse observa Lena rejoindre d'autres enfants, tandis que son mari s'éloignait également de son côté. Aloisia se perdit donc parmi la foule, discutant avec plusieurs invités. La jeune femme avait toujours apprécié les réceptions et festivités qui étaient organisés dans leur milieu. Depuis qu'elle était en âge d'y aller, elle y prenait un certain plaisir. Ces soirées étaient l'occasion de faire de nouvelles rencontres et d'apprendre des détails intéressants sur les différentes familles pures. Bientôt, les discussions furent interrompues par l'Impératrice, qui commença son discours. L'ambiance jusqu'ici légère laissa rapidement place à un malaise palpable. Le sang d'Aloisia ne fit qu'un tour, alors que le mot empoisonner résonnait dans son crâne. Paniquée, la rousse jeta un coup d’œil autour d'elle, mais ne vit la petite tête brune de Lena nul part. Instinctivement, elle chercha Luis des yeux, le pilier sur lequel elle s'était tellement reposée durant les dernières semaines. Un garde vint rapidement se placer près d'elle, et la jeune femme lui jeta un regard froid. « Où est Lena? » Sa voix était ferme, malgré la peur. Le garde l'accompagna parmi les invités, à la recherche de la princesse. Après quelques minutes, le regard d'Aloisia se posa sur Luis, qui tenait leur fille dans ses bras. La rousse s'empressa de franchir les quelques mètres qui les séparaient et de prendre Lena dans ses bras. Son cœur battait à tout rompre, mais la petite fille semblait ne pas comprendre l'affolement dans lequel sa mère se trouvait. « Ne t'éloigne plus. » Elle embrassa le front de la fillette avant de resserrer un peu plus son étreinte sur elle. Le regard d'Aloisia glissa ensuite vers Luis, puis vers le soldat qui leur faisait face. « Je ne sais rien non plus. J'étais avec Lena toute la journée. » Aloisia n'était pas rassurée. Quelqu'un venait de tenter de les empoisonner dans leur propre demeure. C'était une attaque directe sur la famille impériale. Une nouvelle étape venait d'être franchie.

Les phalanges de son opposante lui meurtrissant encore le bras, elle avait hurlé les premiers mots qui lui étaient venus à l’esprit. Trop de monde, pas assez de contrôle. Elle détestait ces assemblées dans lesquelles elle se sentait impuissante. Gazelle esseulée parmi des prédateurs que les interactions sociales affamaient. A ses yeux, ils se ressemblaient tous ainsi réunis. Des animaux sauvages qui singeaient les codes d’une société qu’ils aimaient à croire civilisée. Quand l’autorité les enserrait dans ses étaux glaciaux et implacables, les bels idéaux des plus hypocrites d’entre eux disparaissaient. Et c’était toujours les gens comme elle qui finissaient par faire les frais de leur erreurs et méprises. « Pourquoi criez-vous ainsi ? Avez-vous quelque chose à cacher ? » Bien entendu qu’on lui posait la question à elle, même ainsi, alors qu’elle se prétendait mêlée, elle était celle qui dissimulait des secrets pendant que les véritables requins, les vipères continuaient leur sournoises danses tout autour de sa personne. « Et vous ? Qu’avez vous à dire pour votre défense ? Vous croyez qu’ils vous protégeront encore longtemps ? » Si son visage est inconnu de la blonde harpie qui lui causera bien des hématomes, le sentiment est réciproque. Aussi, sait-elle qu’elle n’a pas à faire à une pure, mais à une de ces autres âmes en tourment tentant tant bien que mal de se faire une place dans cet univers. Cette malsaine galaxie qui par quelques perversités en est venue à tourner autour d’un amas d’étoiles si scintillantes qu’ils en prive de lumière les autres astres. Mais même les étoiles les plus brillantes finissent par se consumer, par exploser en une myriade de corps qui iront se perdre dans l’immensité du ciel. A moins ce qu’elle ne se transforme en trou noir, voracité s’il en est, menaçant tout et chacun. Elle aimerait qu’il s’agisse d’une vision prophétique, mais elle n’est point prophétesse, aussi se contente-t-elle d’insuffler cette illusion à la jeune femme qui la retient toujours aussi fermement. Aussi se perd-t-elle dans les abîmes de sa propre imagination, trop sonnée pour même contester les mots que sa geôlière d’un temps adresse au garde qui, à son tour, l’empoigne.

Le garde échangea encore quelques mots avec Luis, pour patienter le temps que Lena rejoignait ses bras. Le brun caressa ses cheveux avec tendresse et posa un baiser sur sa tempe. « Je t’avais dit de rester en vue, Lena. » Sa voix était sévère, mais aussi inquiète et la petite marmonna un pardon pendant que le garde pris la parole envers le prince. Il lui conseilla de rejoindre l’impératrice, quand Aloisia arriva finalement à leurs côtés. « Ne t'éloigne plus. » fit la jeune mère inquiète alors que Luis lui passait Lena dans ses bras. La petite ne semblait pas comprendre ce qu’il se passait. A son âge, elle était bien trop jeune pour saisir l’ampleur de la menace qui pesait sur sa jeune tête brune. « Je ne sais rien non plus. J'étais avec Lena toute la journée. » Fit Aloisia au même garde qui avait interrogé Luis. Le prince, protecteur, glissa un bras autour des hanches de sa femme et l’attira contre lui. Son autre main se glissa dans le dos de Lena, qu’il caressa une fois, doucement, comme pour se rassurer. Elles étaient toutes les deux là, bien présentes, et personne ne les toucheraient. « Allons rejoindre ma mère. » Souffla Luis à Aloisia, alors qu’il posait un baiser sur sa joue. Tout était question d’apparence ici, il n’était pas question qu’on puisse soupçonner quoi que ce soit, et Luis et Aloisia étaient excellents à ce jeu. Beaucoup croyaient dur comme fer en leur relation, et surtout les journaux, qui s’en donnait à cœur joie. Luis espérait que les journalistes présents puissent voir une famille unie. Le brun chercha son frère et ses sœurs du regard, ainsi que ses cousines et ses cousins. Il espérait qu’ils suivraient le mouvement qu’il induisait en se dirigeant vers l’estrade où était posé l’immense trône.

Du poison. Quelqu’un tentait de nuire à la fête. Le discours de l’impératrice faisait froid dans le dos tandis que Lukas abandonnait le couple pour chercher sa fille. Liséa, elle balayait la salle du regard, observant les réactions suspectes. Elle souriait néanmoins, amusée de savoir que quelqu’un avait cette audace. Un garde la sortait de ses pensées, posant les questions basiques avant que Lukas ne l’interrompe sèchement. L’admiration qui se lisait dans ses yeux. C’était ce Lukas qu’elle aimait, celui du pouvoir et de la détermination. Pourtant, le garde continuait le questionnaire sans être interloqué. Après quelques réponses, son mari s’inquiétait pour leur fille. Liséa, elle espérait que les portes restaient closes et que la petite dormait sagement mais le doute s’installait. Il réveillait cet instinct maternel, mettant tous ses sens en alerte. Pourtant, elle devait se montrer forte et calme, pour lui. « Elle doit dormir comme un chat, personne n’oserait toucher à un être aussi beau et bienfaisant. » Un sourire rassurant avant qu’elle prenne la main de son mari fermement. « Mais allons-y, par sécurité. Je préfère que les doutes soient estompés rapidement. » D’un pas déterminé, elle entrainait son mari dans les recoins de la maison. Son coeur battait à s’en rompre. Sa fille. Sa chair. Son sang. Elle ne pouvait être ailleurs que dans son lit, bien loin de la cruauté des hommes. Liséa, elle tuerait celui qui poserait la main sur ce qu’elle avait de plus cher.

doucement, elle posa le verre qu'elle tenait sur l'une des tables. evanna tentait de se contrôler, comme elle avait si bien appris à le faire. elle ferma les yeux un instant – une seconde à peine – avant de les rouvrir. c'était tout ce qu'il lui fallait; une minuscule seconde suffisait pour qu'elle enfile le masque qu'elle chérissait tant. du moins, c'est ce qu'elle pensait. les récents événements l'avaient bien plus affecté qu'elle ne l'aurait imaginé. il était difficile pour la jeune rosenwald de garder son sang froid. au contraire, celui-ci n'avait fait qu'un tour. elle aurait pu le sentir bouillir à l'intérieur même de son corps. ça lui restait en travers de la gorge, même si elle s'était efforcée de garder la tête haute. ça ne lui semblait pas si difficile, à vrai dire. il y avait tant d'autres personnes à qui s'intéresser. elle, n'était que l'avant dernière – qu'une enfant. evanna ne tarda pas à remarquer deux gardes s'avancer en sa direction. elle leva la main – comme elle avait pris la mauvaise habitude de le faire pour couper la parole – avant même qu'un d'eux n'eut le temps d'ouvrir la bouche. n'inversons pas les rôles, messieurs. ce serait plutôt à nous de vous poser des questions. je me demande comment vous n'avez pu penser une seule seconde à une chose aussi futile, que de vérifier des paquets. arrêtez-moi si je me trompe, mais votre travaille ici est bien de veiller à la sécurité – à notre sécurité, n'est-ce pas? dois-je vous rappeler ce qu'il est arrivé au freidrich? il me semble que ce serait inutile. faites votre travail. elle n'avait rien vu. si cela avait été le cas, elle ne serait pas restée inactive. elle n'aurait pas attendue que la panique gagne les personnes présentes. evanna n'attendit pas plus longtemps pour s’éclipser. elle ne souhaitait pas de réponse de ces gardes, de toute manière. son regard se porta sur l'ensemble de la salle, qu'elle passa au peigne fin. elle n'avait même pas fait attention à l'ambiance pesante qui y régnait désormais. éventuellement, ses yeux se posèrent sur luis, accompagné de sa petite famille. ils semblaient se diriger vers l'impératrice, avec qui evanna était lors de l'arrivé des premiers invités. elle décida de les rejoindre dans leur démarche, se frayant difficilement un chemin à travers la foule. elle arriva tant bien que mal devant l'estrade sur laquelle elle monta aussitôt. je vous laisse cinq minutes, mère, et voilà le résultat.

Bien sûr avec tous ces évènements tu ferais mieux de rester à ta place et ne rien dire en attendant que tout se passe bien. A la limite tu pourrais chercher ta femme. Après tout elle vient d’une famille notoire pour ses empoisonneuses, au service des Löwewald pour ajouter à l’injure. Ou, si tu veux encore une fois préférer ton ancienne amante à ton épouse, t’enquérir du sort de Micaëla que ses noms de familles seuls condamnent. Pourtant ce n’est aucune d’entre eux qui attirent ton regard. C’est une brune aux yeux d’azur qui semble bien frêle face aux gardes. L’un d’entre eux la tient d’ailleurs fermement par le bras, ses jointures en sont blanches. Tu la reconnais immédiatement puisqu’elle fait partie de tes amis, c’est une sang-mêlé interprète pour les Monaci. Elle semble avoir paniqué et les hommes de main des Rosenwald n’aiment pas ça, c’est bien trop suspect. Elle est seule. Que fait-elle sans un membre de la famille ? Tu ne te balades pas toujours avec les Monaci mais tu fais au moins partie d’une famille riche et célèbre de sang-mêlés  ce qui donne lieu à moins de méfiance. Tu commences à aller vers elle mais t’arrêtes juste avant de partir. « Vittore, Rosaline a des problèmes. » Il ne t’apprécie pas mais il aura sans doute beaucoup plus de sympathie pour elle. Et plus d’influence de par son statut pur et militaire. C’est à pas rapides que tu t’avances vers les deux gardes et la jeune femme. Bien que ton réflexe serait de poser la main sur le bras de celui qui la tient, tu t’en abstiens par instinct de survie.  « Messieurs, messieurs, je suis Klaus Badstuber, je travaille pour les Monaci et je peux vous assurer de la véracité des propos de mademoiselle Dabrowski. » C’est donc sur l’épaule de la brune que tu poses une main. « L’héritier des Monaci, ici présent, pourra en attester également, ainsi que sa femme et tout Monaci que vous interrogerez dans cette salle. » Tu fais un geste de la main vers l’aîné des italiens en espérant qu’il t’aura écouté et viendra au moins mettre un bon mot en la faveur de l’interprète. Il ne faudrait vraiment pas que ceci tourne mal.

Dans la foule qui s'agite, Aloïs ne tient plus en place. Il avait attendu bien trop de temps son interrogatoire, pour patienter quelques minutes de plus. Quoiqu'un peu agacé, mais aussi angoissé, l'héritier Taborski observe encore une fois la salle. Si un coup d'état était tenté à cet instant là, le nombre de victimes serait compliqué à gérer pour seulement deux médecins. Un rapide coup d’œil vers Lukas le rassurer, sans pour autant effacer les idées noires qui lui passaient par la tête. Celles-ci disparaîtraient seulement lorsque tout le monde sera en sécurité, et non plus cloîtrés dans cette salle, faisant office de cercueil si l'instant virait au drame. Sortit de sa torpeur par l'impatience de sa rencontre avec sa future épouse, Aloïs entreprit de se faufiler entre les sorciers pour se rapprocher de Raya. La foule était dense, puisque les invités se trouvant dehors avaient eu ordre de rentrer. Un véritable parcours du combattant se présentait à lui, et sa volonté n'était que rudement mise à épreuve aux vues du peu d'espace disponible pour passer. Les poignées de main s'enchaînaient, au grand damne d'Aloïs, qui commençait à réellement s'impatienter de voir la réalité des dires sur la douceur du visage de la petite Rosenwald ou bien encore sa gentillesse... Mais contre toute attente, il y était arrivé. Il se trouvait là, devant la jeune blonde, accompagnée de sa cousine, Mia. L'aîné Taborski mima une révérence, d'un air enjoué. "Mesdames, je suis ravi de vous rencontrer. Je me présen-..." Son audace fut interrompue par un garde qui s’immisça à ses côtés. Présence pesante, Aloïs ne put que s'arrêter. "Je dois dire qu'aux vues des relations fraternelles entre la famille Rosenwald et la mienne, il serait considéré comme trahison le fait de provoquer un attentat. Mais si vous voulez vérifier par vous même, le paquet que j'ai apporté est décoré d'un papier bleu, ainsi qu'un lien argenté. Mais ne le secouez pas trop fort, il se pourrait que vos mains ne brise le présent à l'intérieur... Et puis si j'étais au courant de quoi que ce soit, je vous assure que j'aurais rapporté les moindres dires à Lukas ou Luis." Le soldat repartit alors comme il était venu, laissant Aloïs planté comme un fruit devant la jeune femme. Il ne savait guère où il en était. Et tout le courage qu'il s'était pour venir jusque là, venait de s'échapper dans son discours envers le garde. Autant dire qu'il ne savait guère qu'elle impression il avait donné à Raya... Mais elle ne serait peut-être pas la bonne..!