Sujet: just skin and bones (katharina) Sam 27 Aoû - 23:42
Se fondant dans les ombres de la nuit, elle file à une folle allure dans les rues sombres de la ville endormie. A son pas rapide, on ne penserait pas qu’elle se rend pourtant à un rendez-vous auquel elle n’a pas la moindre envie d’assister. Si l’invitation n’était pas réellement coercitive, il ne fait aucun doute que la personne l’ayant convoquée ne doutait pas de la rapidité avec laquelle son destinataire y répondrait favorablement. Sans doute aurait-elle été quelqu’un d’autre qu’elle n’aurait pas pris la peine de se déplacer, mais dans ce monde où elle avait vu le jour, les gens comme elle se devaient de marcher droit et de suivre les ordres sous peine de disparaître à tout jamais. Elle avait toujours suivi ce crédo, jusqu’à il y a peu du moins. Avant qu’elle ne se sente chaque jour un peu plus étrangère à elle même à force d’exécuter sans réfléchir un moment la volonté d’autrui. Le mot qu’elle avait reçu de la Monaci était court et concis « angle ouest de la résidence, minuit ». Le papier était daté et signé depuis Hambourg, un lieu de rencontre plutôt inhabituel, une résidence dans laquelle pour rien au monde elle ne souhaitait désormais pénétrer. Son dernier séjour y avait été des plus inconfortable, l’accueil glacial remplaçant l’habituelle curiosité avec laquelle on l’accueillait habituellement, même après toutes ces années de collaboration entre Renards et Lions. Alors qu’elle s’approche du lieu donné, elle remarque qu’une silhouette encapuchonnée l’y attend déjà. Katharina Löwewald, épouse Monaci, baisse son capuchon alors qu’elle l’aperçoit. La pure pose sur elle un regard suspicieux, le même qu’à l’habitude mais dont elle a de plus en plus de mal à s’accoutumer. « Vous voilà bien loin votre époux, Madame. » Elle sait la remarque osée et inadaptée, mais elle se moque bien, ce soir, des conséquences. Peut-être est-ce la fatigue, peut-être est-ce la lassitude mais en cette chaude soirée d’été le fait de sauver sa peau et de pouvoir vivre, simplement exister en réalité, ne lui paraît plus un prix suffisant à payer pour toutes ces années de chantage, de confinement et d’obéissance. « Sait-il que vous avez fuit votre demeure pour frayer avec des magiciens ? Peut-être détins-je désormais une information capitale sur vous ? » Jamais la pure ne confirmera, et pourtant, comme elle aimerait être en position d’un tel sésame ! Un moyen de pression, un moyen de se faire enfin entendre, de changer la donne, ô futile aspiration ! Elle est l’enfant d’un peuple aveugle, des enfants maudits incapables de se reconnaître mutuellement car bien trop occupés à se dissimuler à l’élite cupide et jalouse dominant leur monde, aux gouvernants xénophobes et belliqueux de l’autre côté de cette mince barrière entre les mondes sur lesquels ils tanguent, avant de tirer leur révérence et de tomber le plus sombre abîme qu’il puisse exister, l’oubli. « Que voulez-vous ? Je n’ai pas beaucoup de temps, l’on remarquera bientôt ma présence. » Qu’elle parle, la belle dame, qu’elle énonce son prix et la laisse retourner avec ses ombres à jamais. Bien trop de service rendus pour un secret qui n’en ai presque plus un, un secret, un trésor, un souvenir chérit qu’elle voit s’effacer un peu plus chaque jour que les Dieux, par lesquels les purs justifient la moindre de leur action, font.
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Sujet: Re: just skin and bones (katharina) Ven 9 Sep - 17:10
Le point serré, le visage fermé, elle parvenait à peine à murmurer quelques mots. « Cela ne se passera pas comme ça. » La lune face à ses yeux, elle ne voyait que la colère qui l'envahissait petit à petit. Elle ne la supportait plus. Elle, sa belle-soeur, qui se permettait de lui voler son mari. Elle, sa belle-soeur, qui se permettait de lui voler son cousin. Elle ne pouvait plus se la voir. Avec ses cheveux longs, ses yeux couleurs ébènes, son air hautain que Katharina méprisait, la jolie blonde ne pouvait supporter une fois de plus l'affront de sa belle-soeur. Elle n'avait pu en parler avec Vittore, jamais il n'aurait comprit, jamais il n'aurait pris son parti. Lui, qui était si éblouit par sa chère petite sœur, ne se rendait même pas compte que c'était elle qui lui ferait perdre le trône d'Italie. Folle de rage, alors qu'elle dormait cette nuit-là chez ses parents, Katharina avait écrit un petit mot, bien décidé à faire pencher la balance. Elle en avait assez de se taire, assez de voir Mickaëla se pavaner devant elle. Sa belle-soeur lui avait fait les pires crasses, elle allait en faire de même désormais. Elle avait un atout entre les mains, un atout dont elle ne s'était jamais servie. Rapidement, la Monaci fit partir le mot. Elle enfila un capuchon afin de passer inaperçu dans les couloirs de la demeure, elle ne voulait pas être reconnue par les domestiques. Elle savait à quel point ils pouvaient parler. Elle prit dans ses mains une bougie, afin de parcourir les couloirs dans l'ombre pour plus de discrétion. Le pas rapide, son masque de douceur et de fermeté sur le visage, rien ne laissait penser à quel point la jeune femme bouillonnait. Elle avait l'habitude Katharina, jouer un rôle pour que jamais personne ne puisse lire en elle. Toujours paraître calme et sûr d'elle, voilà ce qu'on lui avait enseigné depuis sa plus tendre enfance. Le silence régnait autour d'elle pendant qu'elle s'aventurait de plus en plus dans les couloirs du manoir, seul ses talons sur le carrelage troublaient la plénitude des lieux. Rapidement, elle arriva au point de rendez-vous et du attendre. Elle était quelque peu en avance ou alors c'était son interlocuteur qui était en retard. Elle jeta de temps en temps des regards à droite et à gauche pour vérifier que personne ne la regardait. La jeune Monaci était sur ses gardes. Rapidement, elle vit une silhouette se détacher au loin, venir vers elle. Le souffle coupé, elle reconnue bien vite celle qu'elle attendait. « Sait-il que vous avez fuit votre demeure pour frayer avec des magiciens ? Peut-être détins-je désormais une information capitale sur vous ? » Katharina garda le silence quelques minutes pendant qu'elle détaillait la jeune femme. Elle n'avait pas vu la jeune Saskia depuis plusieurs mois, elle n'en avait pas eu besoin. Et si jamais la jeune Monaci n'avait eu de soucis avec les magiciens, elle ne pouvait s'empêcher intérieur de penser qu'elle leur était supérieure. « Et vous dîtes-moi Saskia, votre amant sait-il que vous êtes avec moi ce soir ? » Répondit Katharina en levant un sourcil. « Oh non suis-je bête, il est dans les bras de Mickaëla désormais. Il me semble les avoir vu dans leur lit avec la porte entrebâillée. Ils semblaient bien s'amuser ensemble. » Le sourire toujours bienveillant contrastait terriblement avec les paroles de la Monaci. Elle n'était pas de ce genre-ci la jeune femme. A faire de la méchanceté gratuite. Mais la jeune Saskia semblait avoir oublié à qui elle s'adressait. « Trêve de plaisanteries maintenant, je ne suis pas là pour écouter votre fade rancoeur. » Elle baissa son capuchon afin de mieux capter le regard de la jeune magicienne. « Il se trouve, comble de l'ironie, que nous avons finalement un ennemi commun. Je souhaite voir tomber Mickaëla et vous allez m'aider pour cela. » Elle avait dit ces mots d'une façon posée, sans la moindre menace. La jeune Saskia n'avait pas le choix au final mais Katharina souhaitait pour l'instant amener cela comme un marché. Si la magicienne refusait, elle avait d'autres moyens de la faire plier, moins cordiaux cette fois-ci.
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Sujet: Re: just skin and bones (katharina) Lun 12 Sep - 17:51
Saskia regarde la silhouette fine et élancée de la lionne la scruter attentivement, la jauger comme l’on examine quelques aliments au supermarché. Même dans la pénombre la chevelure dorée luit doucement, comme mû d’une magie qui lui était propre. Elle retient avec impudence le regard royal qui la traverse de toute part. Elle aimerait balancer à la figure de la pure qui l’évalue ainsi qu’elle guère mis longtemps à s’acclimater à la vie des Monaci. Elle aimerait retrouver en son interlocutrice ce charme typiquement Löwewald qui la conduit à sa perte, mais elle ne le peut point. Rien en la peau opaline de Katharina Monaci, et en ses prunelles noires comme une nuit sans lune ne lui fait penser à Marius, et encore mois le sourire suffisant que cette dernière arbore. « Et vous dîtes-moi Saskia, votre amant sait-il que vous êtes avec moi ce soir ? » Saskia déteste ce sourcil arqué qui se pose sur elle, qui pèse sur ses frêles épaules. Infériorité et mépris, voilà la traduction de cette ligne oblique qui accentue encore un peu plus la noirceur de ce regard. « Oh non suis-je bête, il est dans les bras de Micaëla désormais. Il me semble les avoir vu dans leur lit avec la porte entrebâillée. Ils semblaient bien s'amuser ensemble. » La vipère ! Une contrefaçon de sourire se dessine sur ses lèvres de harpie, Saskia ploie sous le poids de la condescendance qu’on lui assène. Elle tente de garder son calme face à la basse provocation mais le feu qui lui enserre l’âme se reflète dans ses prunelles. Elle sert les poings, cela n’échappe pas à cette statue de chair et de sang qui se trouve devant elle. Chair et sang, tels sont les envies voraces qui la tenaillent. Comme il serait facile d’en finir, là et maintenant, l’illusion d’un bûcher suffirait-il à mettre un terme à l’existence pathétique de cette âme gâtée ? Elle se mord la langue jusqu’au sang, refrénant les sanguinaires pensées qui brouillent sa vue de sang carmin. Ainsi va le monde dans lequel le Diable a décidé de l’envoyé, car elle ne se fourvoie guère sur l’identité de son créateur, sur l’identité de celui qui bouge les pièces à sa guise, se délectant du malheur et de la peine, se renforçant dans la haine et la vengeance. Elle ne les laisseraient pas gagner, pas ce soir, elle ne les laisseraient pas l’utiliser comme l’ultime preuve de la perversion de ceux qu’elle en est venu à considérer comme son peuple : les magiciens. « Trêve de plaisanteries maintenant, je ne suis pas là pour écouter votre fade rancoeur. » Elle maitrise à grand peine le poing qu’elle aimerait envoyer dans le joli visage qui la toise mais elle ravale une fois de plus sa fierté, bafouée, brisée, méprisée. « Il se trouve, comble de l'ironie, que nous avons finalement un ennemi commun. Je souhaite voir tomber Micaëla et vous allez m'aider pour cela. » Elle fronce les sourcils, elle ne sait si réellement elle considère Micaëla Löwewald comme une ennemie. Elle ne l’apprécie guère, il est vrai, peut-être en d’autres circonstances … Mais pas dans ce monde, pas dans cette vie où l’italienne fut l’heureuse gagnante à la loterie des mariages à laquelle se livrent les nobles et purs du pays. « Et qu’est-ce que j’y gagne ? Vous vous croyez peut-être en position de m’octroyer ce que je désire ? » Sa voix se brise, elle ravale avec difficulté les sanglots qui l’étouffent. Elle s’efforce de prendre une grande inspiration, elle se hait d’avoir ainsi étalé à des yeux inamicaux sa faiblesse. « A moins ce que vous puissiez changer la manière dont change le monde, je doute que le marché que vous venez me proposer m’intéresse ! » Elle ose regarder en face son interlocutrice, elle voit monter en elle la colère mais les mots se déroulent sur ses lèvres desséchées, insensible à la froide fureur qui semble s’insinuer en la maitre-chanteuse face à elle. « Et n’osez pas prétendre que vous me dénonceriez pour punir mon impertinence ! Jamais vous ne feriez ça à Marius ! Je ne suis peut-être qu’une magicienne, mais je comprends les ficelles qui font se mouvoir votre pathétique existence ! Vous n’obtiendrez jamais ce que vous désirez si, dans votre orgueil, vous vous entêtez à vouloir l’éclabousser d’un scandale ! »