Faire partie de la même famille n’était pas toujours facile pour tout le monde. Issa était proche des siens, les Quispe et même s’il était devenu un Abdelaziz, il n’en oubliait pas pour autant d’où il venait. Au contraire, il était fier de ses origines et il ferait tout pour eux. Malheureusement, tout le monde ne le comprenait pas. Pourtant l’alliance entre les deux familles était forte. Mais au sein même de la famille, il y avait une personne qui semblait perplexe par tout cela. Il s’agissait de sa belle-sœur Safiya. Cette dernière avait épousée le frère aîné de Issa. Ils avaient été clairement contents pour eux, ils semblaient heureux. De plus, Issa était vraiment proche de son aîné, donc il ne pouvait qu’apprécier son épouse. Cependant cette dernière semblait ne pas comprendre certaines choses et Issa voulait que tout soit clair. Il ne savait pas vraiment ce qui bloquait, donc il avait décidé de revenir dans sa ville natale, pour en parler avec elle. Ayant parlé de la situation avec son épouse, cette dernière avait pris sa journée pour garder les enfants et avancer son travail chez eux. Le jeune homme se retrouvait donc sur le lieu de travail de sa belle-sœur et il attendit qu’elle finisse sa journée. Lisant un livre tranquillement, il n’avait pas prévu de discours ou de phrases bien senties. Il verrait au fil de la conversation ce qui se passerait. Aussi vite ça n’était rien de grave, mais il était du genre à préférer parler posément pour régler les conflits ou les problèmes. En voyant plusieurs personnes passer près de lui, il ferma son livre et sourit en voyant la jeune femme. Avançant vers elle, il fit en sorte qu’elle le voit.

Bonjour.

Penchant la tête, il la regarda à nouveau avant de sourire.

Puis-je vous inviter à dîner ?

Il savait qu’elle pouvait être occupée ou qu’elle voulait juste rentrer chez elle, mais il insisterait malgré tout.

Je connais un endroit agréable et où nous serons au calme.

Ca serait un pique-nique qui pourrait être le bienvenu si elle acceptait son invitation.

Je sais que j’aurai du m’annoncer, mais j’aimerai vraiment pouvoir discuter avec vous si vous le permettez.

En cette journée pluvieuse, Safiya était au travail depuis la matinée. La jeune femme avait du travail à reprendre, puisque, la veille, elle avait décidé de ne pas rentrer et de profiter de sa journée pour être avec son mari. La belle brune avait été heureuse de cette journée, même s'ils s'étaient disputés à propos des enfants. Ils essayaient de fonder leur famille, mais ça ne fonctionnait jamais, ce qui frustrait énormément la jeune Quispe. Safiya voulait avoir des enfants, tout comme son mari. Elle se demandait si elle était stérile. Elle devrait probablement aller voir un médecin dans les prochains jours, afin qu'elle aille des réponses à ses questions, une bonne fois pour toute. Assise à son bureau, elle pris alors le téléphone et appela une clinique médicale. « Bonjour. J'aimerais avoir un rendez-vous avec mon médecin, s'il vous plaît. Je m'appelle Safiya Quispe et le plus tôt sera le mieux. » Elle attendit quelques secondes au téléphone et eut une place pour dans deux jours, ce qui était une excellente nouvelle. « Merci, au revoir. » Elle raccrocha et elle regarda alors l'heure. Il était dix-huit heure. Elle sortie de son bureau et salua quelques collègues qu'elle croisa en chemin.
Alors qu'elle sortait dehors, elle vit un homme qu'elle reconnue immédiatement. C'était son beau-frère, Issa, le frère de son époux. Elle était très surprise de le voir à son lieu de travail. Safiya se demandait réellement pourquoi était-il venu la voir. La jeune femme s'approcha de lui et sourit doucement, le regardant dans les yeux. « Bonjour. Oui, bien sûr, ça serait avec plaisir. Je vais prévenir mon mari pour lui dire que je serai en retard. Il comprendra. » Safiya connaissait bien Issa. Depuis qu'elle s'était mariée avec son frère aîné, elle le voyait souvent et elle s'entendait bien avec lui, mais elle ne comprenait pas pourquoi il s'était marié à une Abdelaziz. Elle hocha la tête, le regardant toujours. « Il n'y a aucun soucis, vous êtes de la famille à mon mari. Vous voulez discuter de quoi exactement? »

Il n’avait pas pensé à appeler son aîné pour lui en parler. D’ailleurs, il n’irait pas lui parler de cette entrevue, sauf si ce dernier venait poser des questions. Cependant, il fut content de voir que sa belle-sœur était d’accord de venir dîner avec lui. Au moins, ils pourraient passer un peu de temps ensemble et il irait la raccompagner chez elle ensuite. Parlant du fait qu’il connaissait un endroit tranquille où ils ne seraient pas dérangés, il s’excusa de ne pas avoir prévenu de sa venue avant, mais il voulait pouvoir parler avec elle de façon approfondit. A sa question, il esquissa un sourire.

Je voudrais discuter de nos familles respectives.

Il ne voulait pas trop en dire alors qu’ils étaient encore entourés d’autant de monde.

Mais commencez par appeler mon frère si vous voulez.

Marchant aux côtés de la jeune femme, il fit en sorte de regarder devant lui. Même si ses oreilles trainaient et entendaient ce qu’elle disait à son mari sur le fait qu’elle passerait la soirée avec lui pour dîner, Issa savait que son frère viendrait sans doute lui poser des questions sur le sujet. Cependant, il était là pour Safiya avant tout. Aucun rapport avec une possible fête à mettre en place pour l’anniversaire de son aîné ou ce genre de choses. Non, une simplement conversation à cœur ouvert et importante. Continuant de marcher, il tourna ensuite la tête vers la jeune femme.

Je sais que je reste vague sur ma visite, mais je veux simplement parler. J’ai cru voir et comprendre, de par votre comportement que ma relation avec Isis Abdelaziz n’était pas vraiment agréable à vos yeux.

Il avait dit cela d’une voix normale. Aucune accusation là-dedans, juste une constatation.

Je voulais en parler avec vous et comprendre pourquoi cela semble être un problème.

Safiya était bien heureuse de voir son beau-frère. Elle était très proche de ce dernier. D'ailleurs, elle était proche de toute la famille de son mari. La jeune femme sourit doucement, passant une main dans ses cheveux. Aux paroles d'Issa, elle fronça les sourcils. « De nos familles respectives? Je ne comprends pas ce que tu veux dire. » Entre les Quispe et les Mbengue, l'entente était très excellente, à moins qu'il voulait parler des Quispe et des Abdelaziz. La jeune femme avait l'impression qu'Issa voulait comprendre certaines choses. Elle se doutait bien qu'ils allaient finir par avoir cette discussion. Elle ne savait pas trop quoi lui dire sur ce sujet, mais il fallait bien qu'elle dise quelque chose. « Votre frère est encore au travail. Je préfère ne pas le déranger. » Il était vrai que son mari travaillait énormément et il fallait mieux qu'elle ne l'appelle pas. Elle allait lui en parler plus tard dans la soirée ou le lendemain. Ils se mirent alors à marcher. Safiya regardait droit devant elle, curieuse de savoir comment allait se dérouler cette discussion. En entendant le nom de sa femme, elle le regarda, haussant les épaules. « C'est aussi simple que bonjour. Entre les Mbengue et les Abdelaziz, ce n'est pas le grand amour. Nous avons un respect mutuel, mais ça ne va pas plus loin. Je ne ferai rien pour nuir à votre femme, rassurez-vous, mais disons que je ne les porte pas dans mon coeur. Je fais des efforts, parce que je sais que ma nouvelle famille et ta nouvelle famille s'entendent bien, mais, au fond de moi, je reste une Mbengue. J'espère que vous comprenez. »
Safiya ne voulait pas être impolie avec Issa, alors elle avait essayé d'être gentille et elle avait l'impression que c'était le cas. Safiya continua de marcher en compagnie d'Issa, se demandant combien de temps cela allait-il prendre avant qu'ils arrivent à l'endroit qu'Issa avait parlé à la jeune femme.

L’entente entre les familles était bonne en effet, mais il voulait parler de la famille qu’il avait en épousant Isis. Les Abdelaziz étaient des gens bien. Issa avait appris à les connaître et avec le temps, il pouvait dire qu’il se sentait vraiment bien parmi eux. Il aimait sa femme plus que tout, ainsi que leurs fils. Il considérant Wissem comme un frère de cœur. Il était proche de ses beaux-parents, même si ça n’avait pas été facile au début. En particulier avec la mère de son épouse. Les femmes ayant évidemment plus de pouvoir, il n’avait pas du tout fait attention à sa belle-mère. Non pas par manque de respect, mais parce qu’il ne voulait pas de cette union et il l’avait fait comprendre. Tout comme Isis avait été claire sur le fait que si elle avait pu épouser quelqu’un d’autre, elle l’aurait fait. C’était sans doute le seul point commun qu’ils avaient eu au début de leur relation et de leur mariage. Mais les choses avaient bien changées et il se doutait que sa belle-mère gardait un œil sur lui. Cependant, il ne répondit pas à ce que venait de dire Safiya, il y viendrait d’ici quelques minutes. D’abord, il la laissa prévenir son époux, mais apparemment ce dernier était pris, donc elle ne voulait pas le déranger. Hochant simplement la tête à cela, il entra donc dans le vif du sujet. Le fait que Safiya ne semblait pas apprécier sa femme. En écoutant la réponse de la jeune femme, il comprenait donc mieux la situation.

Les relations entre familles ne sont jamais simples.

Avançant toujours à ses côtés, il tourna à un moment et lui fit signe de passer devant. Un des serviteurs avait préparé une couverture à mettre par terre et avait mis en place les couverts. Il avait juste laissé la nourriture dans le grand panier et il attendait que le duo arrive pour pouvoir les servir. Faisant un signe de tête au serviteur, Issa le vit servir les plats et Issa fit signe à la jeune femme de s’asseoir. Puis, il en fit autant avant de reprendre la parole.

Je comprend ce que vous voulez dire, car je suis avant tout un Quispe avant d’être un Abdelaziz. J’ai du me faire à certaines visions de ma belle-famille qui sont contraire à celles de ma famille. Ca n’a pas été facile, mais j’ai fait avec. Même ma relation avec Isis n’a pas été une partie de plaisir. Nous ne nous entendons que depuis très peu de temps. C’est d’ailleurs quelque chose que j’ai admiré chez vous et mon frère. Votre façon d’être complice et d’être heureux ensemble.

Il avait été jaloux pendant un temps, parce que de son côté rien n’allait. Mais, il avait écouté les conseils de son aîné et tenté de faire des efforts en vain avant que tout ne change.

Je me doute que vous ne voulez pas de mal à mon épouse ou à moi-même, mais je voulais juste m’assurer que nous puissions nous comprendre.

Servant à boire à la jeune femme, il leva son verre pour trinquer et boire un peu.

Pourtant je suis sûr que nos trois familles, les Mbengue, les Quips et les Abdelaziz pourraient faire de grands choses ensemble.

Safiya savait que les relations entre les familles n'étaient jamais simples. Par contre, entre les Quispe et les Mbengue, la relation était très solide et ils s'entendaient très bien ensemble, surtout depuis que la jeune femme était mariée à l'aîné de la branche majeur des Quispe. Elle s'entendait très bien avec son mari et elle savait qu'elle pouvait faire de grandes choses avec lui, mais il fallait avouer que, ces temps-ci, c'était difficile, parce qu'elle n'arrivait pas à être enceinte. Elle voulait avoir des enfants et rendre son mari heureux, mais ce n'était pas évident. Elle faisait tout en sorte pour ne pas le décevoir. La jeune femme regarda alors Issa, hochant la tête. « Je suis d'accord. » Safiya et Issa tournèrent et la jeune femme vit alors une serviette au sol, ainsi qu'un serveur qui avait installer un panier. Cela semblait être un pic-nique organisé, ce qui était charmant, puisque la jeune Quispe adorait les pic-niques. De plus, il faisait très beau, alors c'était l'occasion parfaite. Safiya s'assit, regardant alors Issa. « Il y a toujours un moment d'adaptation. Les Quispe et les Mbengue s'entendaient déjà très bien ensemble, alors moi et votre frère nous avons une belle complicité, mais ce n'est pas facile à tout les jours. Nous avons nos hauts et nos bas, mais nous sommes plus forts ensemble. »
Safiya sourit doucement, passant une main dans ses cheveux. Elle passait un bon moment avec son beau-frère et elle était heureuse de lui parler. La jeune femme ne voulait aucunement faire souffrir son beau-frère et l'épouse de ce dernier. Safiya savait tout de même se tenir, même si elle n'aimait pas une personne. La jeune femme pris le verre qu'Issa venait de lui faire et elle trinqua avec lui avant de boire. « Nous faisons de grandes choses, entre les Mbengue et les Quispe, mais je ne me vois pas faire de grandes choses avec les Abdelaziz. Je n'arrive pas à voir qu'est-ce qu'on pourrait faire avec eux. » Safiya était très curieuse de savoir qu'est-ce qui pourrait changer la relation entre les Mbengue et les Abdelaziz.

Au moins ils étaient d’accord là-dessus. Faire partie de famille qui s’entend aidait. Même si pour lui ça avait été une véritable torture au départ. Il s’était fait et il devait avouer que les Abdelaziz lui plaisaient. Il pouvait donc comprendre que certaines personnes aient du mal. Seulement, il avait pensé qu’en fréquentant Isis ou même Wissem, elle aurait changé d’avis. Evidemment, il ne s’attendait pas à ce qu’elle leur tombe dans les bras. Mais vu que le courant passait entre eux, Issa pensait que Safiya aurait vu qu’il était heureux avec Isis et que sa petite sœur semblait l’être avec Wissem. Mais il comprenait aussi que les préceptes des Mbengue ne soient pas comme ceux des Abdelaziz. Les premiers ne voulaient pas prendre parties en politique, alors que les seconds voulaient du changement. Tout comme les Quispe d’ailleurs. Donc, elle avait bien du voir que sa belle-famille étaient du genre à prendre parti. Après s’être installé, il expliqua donc sa façon de voir les choses. Tout ce qu’il avait fait quand il avait du se marier. Les différentes de points de vue et d’opinions. Mais au final, une entente des plus agréables.

C’est toujours touchant de vous voir ensemble.

Même s’il avait pu être jaloux de voir son frère et la jeune femme heureux ensemble, alors que lui était misérable dans son mariage, aujourd’hui il voyait son erreur. Oui, les deux familles s’entendaient bien et il était vraiment content pour eux. Après avoir servi un verre à la jeune femme, il ne pu s’empêcher de parler des trois familles et qu’ils pourraient clairement faire de bons alliés.

Votre famille, les Mbengue ont décidés de rester neutre face à la vie politique. C’est quelque chose que je comprend parfaitement. Mais en alliant nos forces, nous ne serions pas mis de côté comme certaines familles nous le font comprendre.

Il pensait évidemment à ceux au pouvoir et leurs amis.

Si nos matriarches venaient à prendre le temps de parler, je suis persuadé, qu’elles pourraient de grandes choses à faire.

Evidemment pour les patriarches également, mais il se doutait que les mères de famille, les plus adultes avaient déjà des idées. Idées qui pourraient aider les trois familles. Encore faudrait-il qu’ils acceptent tous de se parler et ça, c’était une autre paire de manche.

Durant toute sa vie, Safiya a appris à ne pas s'intéresser à la politique, à ne pas prendre parti et à rester dans l'ombre. Du moins, dans l'ombre de la politique. Les Mbengue préféraient s'occuper de leur or et de leur richesse qui était de plus en plus grandissante. À ce niveau-là, les Mbengue devenaient extrêmement riches. Si bien qu'ils ne savaient plus quoi faire de leur argent. Il arrivait souvent qu'ils le dépense ou qu'ils économisent, mais à quoi ça servait d'économiser? Surtout dans la famille Mbengue. Safiya n'économisait pas et cela ne la dérangeait pas.
La jeune femme regarda Issa, souriant doucement. Il était vrai qu'elle avait une belle complicité avec son mari. Ce n'était pas toujours le grand amour, mais ils s'entendaient très bien ensemble et elle savait qu'elle pouvait toujours compter sur lui. Tout ce qui manquait à leur bonheur, c'était les enfants. La jeune femme aimerait bien avoir des enfants, comme son beau-frère et sa femme. D'ailleurs, elle les jalouse sur ce sujet. « Merci. Nous nous apprécions énormément, mais il y a des hauts et des bas, comme dans tout les couples mariés, je crois. » Il n'y avait rien de facile dans la vie, mais Safiya disait que sa vie était parfaite. C'était ce qu'elle avait appris. Elle n'avait pas le droit à l'erreur. « Honnêtement, on ne s'occupe pas de ce que les autres familles pensent. J'ai conscience que je suis mariée à un Quispe qui sont pour un nouveau régime, mais je suis encore une Mbengue et je le resterai jusqu'à la fin de mes jours. Je ne crois pas, qu'un jour, je m'intéresserai à la politique. »
La jeune femme but une autre gorgée de son verre, gardant le verre dans ses mains. Elle avait conscience que son beau-frère voulait encourager les trois familles à s'allier, mais ça n'arriverait probablement jamais. « En ce qui concerne les matriarches de ma famille, je ne sais pas s'ils vont vouloir parler très longtemps aux Abdelaziz. » Safiya essayait d'imaginer la scène, mais c'était impossible.

Hochant simplement la tête à ses paroles, il comprenait ça parfaitement. Dans les couples il y a toujours des hauts et des bas. Cependant Issa ne savait pas que son frère et Safiya avaient du mal à concevoir. Mais, c’était un sensible très privé et il pourrait clairement comprendre qu’ils n’en aient pas parlés avant. Allant vers un sujet plus épineux, Issa ne voulait pas braquer la jeune femme. Au contraire, il n’avait pas envie de crier ou de se faire crier dessus. De toute façon il saurait couper court à la conversation s’il le fallait tout en restant diplomate. Il voulait juste dire que malgré les aprioris que les Mbengue pouvaient avoir vis-à-vis des Abdelaziz, il y avait sans doute des possibilités de pouvoir s’entendre. Maintenant, il comprenait que la famille de Safiya ne veuille pas prendre parti dans toutes ses histoires politiques. C’était très compréhensible même, mais Issa devait avouer que si les trois familles, avec les Quispe, venaient à s’entendre, il était fort probable qu’il pourrait y avoir des alliances vraiment intéressantes et une montée du pouvoir qui pourraient aider également les familles qui veulent changer de régime.

La politique n’est pas un sujet qui passionne forcément. Je peux vous comprendre là-dessus, je suis pareil. Je préfère largement passer du temps en famille ou au travail.

C’étaient d’ailleurs les deux notions les plus importantes chez lui. S’occuper de sa famille, qu’il s’agisse de sa femme et leurs fils, tout comme ses frères et sœurs, mais aussi cousins, cousines et belles-familles. Il avait donc de quoi faire, tout comme son métier dont il était particulièrement fier.

Je m’en doute. Ca risque de ne pas durer très longtemps en effet.

Même s’il devait avouer que ça pourrait être une conversation intéressante à mettre en place ou à écouter. Mais, il se doutait que ça n’arriverait pas et si un jour, par miracle c’était le cas, ça ne serait pas une partie de plaisir.

Assez parlé de politique. Est-ce que tout se passe bien pour vous dans votre travail ?

Esquissant un sourire, il savait que Safiya aimait particulièrement ce qu’elle faisait et elle semblait vraiment s’y plaire. Donc, il espérait vraiment que tout allait bien de ce côté-là.

Safiya s'entendait très bien avec son beau-frère et avec l'épouse de ce dernier, mais elle n'allait tout de même pas devenir amie avec elle. Ça serait trop lui demander. Quand elle la voyait, elle lui faisait la bise et lui parlait un peu, afin de savoir comment ses fils allaient. D'ailleurs, Safiya les enviait pour cela. La jeune femme aimerait avoir des enfants et fonder une famille avec son mari, mais c'était difficile et elle ne savait pas si, un jour, elle allait être enceinte. C'était son grand rêve et son objectif premier. Elle savait que son mari voulait des enfants, alors elle était prête à tout faire pour qu'il soit heureux. La jeune femme rit aux paroles d'Issa. En effet, elle n'avait jamais aimé parler de politique. Probablement parce que ça ne l'avait jamais intéressé et parce que, chez les Mbengue, ce n'était pas un sujet de conversation qu'ils abordaient. « Oui, tout à fait. Certaines familles aiment parler de politique et il n'y a aucun problème, mais ce n'est pas moi qui va entamer une conversation politique. » Elle but une autre gorgée de sa boisson alcoolisée, regardant toujours Issa dans les yeux. Il était très gentil et c'était toujours un grand plaisir de discuter avec lui. « Moi et mon mari nous nous aimons et nous nous respectons. Je crois que c'est cela qui fait en sorte que notre couple est fort. »
Il fallait avouer que, au début, Safiya n'était pas enchantée de se marier. Elle ne se voyait pas vivre au crochet d'un homme, mais, plus qu'elle avait appris à le connaître, plus elle l'appréciait. Elle l'affectionnait et elle ne voulait que le meilleur pour lui. « Je suis d'accord. Ça va très bien. Ce n'est pas facile à tout les jours, mais j'adore ce que je fais, alors je ne me plains pas trop. Ça me tient très occupée. Je n'ai pas le temps de m'ennuyer et vous alors? Comment va le travail? »

Esquissant un sourire aux paroles de la jeune femme, il comprenait parfaitement. La politique était un sujet compliqué et en même temps qui mettait certaines personnes mal à l’aise. Il pouvait donc comprendre que ça ne soit pas quelque chose dont elle voulait parler et puis il y avait plus important. Le travail, la famille, les amis. Bref, bien d’autres sujets de conversation et il prit le temps d’en parler avec elle pour voir si tout allait bien pour elle. Le fait de savoir qu’elle était heureuse avec son mari était important pour lui. Non seulement parce qu’il appréciait vraiment Safiya, mais également parce qu’elle avait épousé le frère aîné d’Issa. Donc, il était content de savoir que ces deux là allaient bien ensemble et qu’ils étaient heureux. C’était vraiment le plus important. Puis, changeant à nouveau de sujet, il voulait savoir si elle allait bien dans son travail. Il savait que ça pouvait être prenant. Il le voyait avec Isis. En écoutant la réponse de sa belle-sœur, il finit par hocher la tête pour répondre à ses questions.

Ca va très bien.

Buvant un peu à nouveau, il reprit ensuite la parole.

Les ouvrages de la bibliothèque sont toujours autant demandés et nous n’avons pas à nous plaindre. Tout se passe bien.

Souriant, il bougea légèrement pour montrer ce qu’il amené à manger. Sortant tout du panier, il laissa la jeune femme se servir, avant de regarder devant eux. La vue était magnifique, mais comme souvent par ici. Ils en avaient sans doute l’habitude, mais c’était toujours agréable de pouvoir passer du temps à regarder les lieux où ils vivaient.

Je suis content d’avoir pu discuter de tout cela avec vous.

Tournant la tête vers elle, il sourit à nouveau.

Nous devrions organiser un dîner à quatre, pour que votre époux et ma femme soient là également. C’est toujours agréable de parler et puis ça fait longtemps que nous n’avons pas pu nous retrouver tous ensemble.

Safiya était soulagée que cette conversation se soit bien passée. La jeune femme n'aurait pas voulu se disputer avec son beau-frère et que ça créer un froid entre eux. Cela aurait compliqué les relations qu'elle a avec sa belle-famille et elle voulait que tout se passe bien. Pour la jeune Quispe, tout devait être parfait. Elle avait grandie dans l'idée qu'elle n'avait pas le droit à l'erreur. C'était encore une Mbengue et elle allait toujours agir comme une Mbengue. La jeune femme sourit doucement à Issa, tout en dégustant le repas. C'était délicieux, elle ne pouvait pas le nier. Elle se demandait si c'était son beau-frère qui avait fait le repas. Elle était curieuse de le savoir. Elle l'écouta attentivement, souriant doucement. « Oh, c'est bien. La bibliothèque est impressionnante. Je ne doute pas une seule seconde que les ouvrages doivent être très demandés. Je suis persuadée que la popularité de la bibliothèque s'éternisera longtemps. »
Il arrivait à Safiya de s'y rendre de temps en temps. La jeune femme adorait fréquenter cet endroit, surtout pour apprendre plusieurs choses. Même si elle avait terminé ses études à l'académie Goldadler depuis plusieurs années, elle avait toujours besoin d'apprendre d'autres choses dans la vie, comme comment être une meilleure sorcière, même si elle était déjà excellente. « Moi aussi je suis heureuse d'avoir discuté de tout ça avec vous. J'espère que j'ai bien répondu à vos questions. » La jeune femme l'écouta à nouveau et hocha la tête. Il était vrai que ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas dîné tout les quatre, ensemble. Une sortie de couples ne ferait pas de mal à Safiya, mais elle était tellement occupée qu'elle avait rarement le temps d'avoir une soirée pour elle. Évidemment, elle allait trouver une solution, comme elle le faisait toujours. « Ça sera avec plaisir. J'essaierai de trouver une place dans mon agenda la semaine prochaine, si cela vous convient. » Elle espérait une réponse positive de son beau-frère. Après tout, c'était lui qui avait proposé de faire un souper de couples.

Je l’espère vraiment.

Esquissant un sourire, il pouvait être fier de son travail. C’était ce qu’il voulait faire depuis toujours et son amour de la lecture était forcément un plus. Mais, il était aussi content de voir que les gens semblaient véritablement intéressés par les ouvrages que contenait la bibliothèque. Mais il était également heureux d’apprendre que Safiya était une femme épanouie. Que cela soit dans son emploi ou dans son couple. Issa savait que son aîné était quelqu’un de bien, mais au début, il ne savait pas s’il acceptait le mariage qui lui était prévu. Evidemment, ça n’était pas parce que lui avait eu du mal que tout le monde ressentait la même chose. Cependant, il avait vu son frère s’épanouir dans son mariage et ça faisait plaisir à voir. Encore plus quand la jeune femme lui disait qu’elle aussi aimait l’aîné des Quispe. Proposant alors un dîner à quatre, il espérait que la jeune femme serait intéressée. Maintenant qu’il savait pourquoi elle semblait ne pas apprécier Isis, le jeune homme pouvait donc faire une telle demande. Non pas qu’il tenterait de faire en sorte que les deux femmes s’entendent, mais il apprécierait de les voir se côtoyer un peu plus.

Ca serait parfait et je ferai en sorte que Isis en face autant.

En s’entendant répondre une telle chose, il se demandait parfois si son frère avait cette même impression. Leurs femmes travaillent beaucoup et Issa lui avait parfois l’impression que ça devenait difficile pour son épouse de passer du temps en famille. Il espérait que ça n’était pas le cas de l’autre couple.

Préférez-vous venir ici ou que nous allions chez vous ?

Autant se mettre d’accord tout de suite sur le lieu et comme cela, il verrait aussi s’il devait faire garder les garçons ou pas.