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 (Baltya) fire meet gasoline

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(Baltya) fire meet gasoline Empty
MessageSujet: (Baltya) fire meet gasoline   (Baltya) fire meet gasoline EmptyMer 24 Aoû - 12:13


   
Fire meet gasoline
Balthazar & Anya

   
   
Cette chaise n’est pas confortable. Elle est vraiment tout sauf confortable. Emmitouflée dans ma couverture, j’avais l’impression d’être dans un cocon. J’essayai tant bien que mal de trouver le sommeil tandis que mon frère oscillait entre conscience et sommeil plus au moins profond. Les blessures n’étaient pas trop graves si ce n’est les trois côtes cassées et la commotion cérébrale. Raison pour laquelle nous étions encore à l’hôpital. A vrai dire, on ne garde personne pour une jambe cassée. Ça me ramène automatiquement treize ans en arrière où à cause de lui, je fus hospitalisée d’urgence et j’y avais laissée des plumes. Mais bon la réputation d’Erik n’est plus à faire. C’est un casse-cou. Raison pour laquelle, peu de gens l’apprécient dans le fond mais qu’est-ce qu’on en a à foutre ? Ça n’a toujours été que lui et moi contre le monde. Et puis, tout a changé quand j’ai rencontré Balthazar. Revu serait le terme adéquat à vrai dire. Dans cet ascenseur. Parfois, j’ai l’impression que c’est hier mais en vérité, ça date tout de même. Et je me remets à penser à notre première année. Nous étions amoureux, inséparables. Certes, il enchainait les petits boulots mais au moins, nous étions heureux. Maintenant, j’ai plus l’impression de vivre avec un fantôme. Garde du corps. Je comprenais que la situation était avantageuse mais le manque de confiance s’insinuait peu à peu en moi tel un venin.

« T’es certaine qu’il ne fait rien avec l’autre-là ? » La discussion de la veille avec mon frère fut pénible comme d’habitude. J’étais couchée à ses côtés sur le petit lit d’hôpital et je tentai de finir un rubik cube pour la centième fois au moins. Erik était tellement jaloux de Balthazar. Au début, il avait cru que ça ne serait qu’une passade mais il était plus rancunier que moi. Avec l’histoire du collier. Pour lui, je resterai toujours cette femme fragile qu’il passait son temps à réconforter car j’étais trop angoissée. Mais j’avais confiance en mon fiancé. Du moins, je crois. « Il ne m’aurait pas demandé en mariage s’il se passait quelque chose. » Ma voix tremble légèrement, signe d’incertitude. Car depuis que Mayssa avait repris le travail à la fin de son congé maternité, il ne rentrait quasiment même plus. Sauf les nuits et des fois tard. Comme je gérai une classe en sureffectif –bien que je sois en congé des suites d’un empêchement familial à l’heure actuelle- nos emplois du temps ne coïncidaient plus du tout. D’ordinaire, je serai montée au front en relevant mes manches et le choppant entre quatre yeux mais ce n’est pas pareil quand on a des sentiments amoureux. « Tu devrais quand même t’en assurer. Il peut avoir fait ça parce qu’il a un truc à se reprocher. » Je tournai la tête vers mon frère pour rencontrer des yeux similaires aux miens. Mais avec le temps notre ressemblance s’effaçait peu à peu. Il a toujours eu une certaine influence sur moi. Je me relevai alors pour faire craquer ma nuque. Mauvais signe. Il le savait. J’ai des tendances à m’angoisser pour un rien. Je déglutis alors. « Alors, je pense qu’une discussion s’impose. »

C’est pour cette raison que je remue sur ma chaise et que je n’arrive pas à dormir. En même temps, je n’ai quasiment pas fermé l’œil depuis trois jours. Je me relève alors pour voir que ma mère est dans la chambre. Elle me tend un gobelet de café. Absolument déconseillé avec mon hyperactivité mais sur le coup, je m’en fiche. « Vas-y ma chérie. Je m’occupe de lui. Va au moins prendre une douche et changer de vêtements. » Elle n’a pas tort. Elle m’avait prêtée des vêtements mais ils étaient beaucoup trop grands pour moi. Je me lève alors pour m’étirer et ingurgiter le café ignoble en grimaçant. Je vérifie mon téléphone, chose débile puisque je n’ai plus de batterie depuis deux jours. J’avais vaguement envoyé un sms à Balthazar il y a trois jours. « Ne peux pas rentrer maintenant, urgence, te tiens au courant. Je t’aime. » Incapacité à faire des phrases longues, à expliquer la situation. De toute façon, le connaissant, il sera encore avec elle. Je grince des dents pour aller chercher mon vélo. Je n’aime pas les voitures. Forcément. Hyperactive jusqu’au bout. Comme mon frère. Casse-cou, jusqu’au bout. Je me mets à pédaler à toute allure mon sac à main sur l’épaule pour slalomer entre les voitures sans me soucier du reste. Je devais faire vite. Douche, sandwich, changer de vêtements et retour à l’hôpital. Et s’il lui arrivait quelque chose pendant mon absence ? J’arrive dans l’allée pour déraper et manquer de me casser la gueule. Great, ma maladresse me jouera toujours des tours. Je balance le vélo avant de voir que la voiture de Balthazar est dans l’allée. « Et merde ! » Forcément, faut qu’il soit là. Mais qu’est-ce qu’il fait là ? Il n’est jamais là. Il est toujours avec elle. En plus, je suis de mauvaise humeur. Je suis crevée. Je ne lui ai quasiment pas donné de nouvelles. Pardon, rectification, je ne lui ai pas donné de nouvelles. Je fais alors craquer ma nuque et remonte les manches de mon chandail pour rentrer dans la maison, prête à la confrontation. L’horloge de la cuisine sonne et je constate qu’il est six heures du matin. Forcément ma seule montre est celle de mon téléphone. « Merde ! Jurai-je à nouveau. » Je lance le sac à dos sur le plan de travail, signe de nouveau de rage. Puis, je me dirige vers la chambre pour aller chercher des vêtements de rechange. Il lui doit dormir. Forcément. Les paroles de mon frère refont surface et je secoue la tête pour chasser ma paranoïa d’un claquement de doigts. Je pénètre dans la chambre sur la pointe des pieds. Il ne dort jamais avec la lumière éteinte, véritable claustrophobe. J’essaie de faire vite. J’aperçois ma tête dans le miroir. Cheveux en bataille, teint de cadavre et yeux bouffis. On dirait que j’ai fait la fête toute la nuit. J’aperçois que ça bouge derrière moi. Putain, je l’ai réveillé. Ou alors, il ne dormait pas. « Et merde, fis-je de nouveau à voix basse. » Pour une maitresse qui ne jure jamais. C’est du propre.

   
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