| Sujet: (MARIKE) look at the wonderful mess that we made. Dim 21 Aoû - 18:02 | |
| monsters & gods Perdu. T'es complètement paumé. Tu ne sais pas ce que tu comptes faire, ni où tu comptes aller. Travailler, sûrement. Il ne te reste plus que ça : ton foutu travail. Dépriment, à trente-trois ans, t'as plus rien. Ton père ne t'adresse plus un mot et il faut dire que cela te convient : Tu n'as qu'une envie, lui faire souffrir autant qu'il le fait à ton égard. Ce n'est pas juste, tu es privé de la seule chose qui te rendais heureux. Là, tu es juste largué avec un coeur broyé et des idées noires. La vie reprend son cours habituel et tu n'as plus cette lumière dont tu bénéficiais. La fougue te manque, la douceur aussi et ça te laisse perplexe. Tu n'as jamais voulu penser plus clair, tu n'as jamais eu envie de tout cela, en réalité. Pourtant, tu aimais cela. Tu n'es désormais plus qu'un homme solitaire, le coeur noirci autant que ses pensées. Tu marches sans connaître la destination, tu parles sans faire attention aux mots que tu laisses échapper. Tu n'es plus qu'une personne vide de tout espoir et attentes. La prochaine étape, c'est certainement la mort, d'après toi. Tu n'as plus rien à accomplir, ta femme est décédée, tu n'as pas d'enfants, tu as un travail et c'est tout. Tout ce que tu pouvais faire a été fait, même les plus grandes conneries. Tu penses à comment ta vie aurait été sans Ulrike, sans cet adultère. Plus belle ou plus laide, tu n'en savais rien, en réalité. Car cette histoire t'avait apporté autant de bonheur que de malchance, finalement. Vous étiez les perdants. La vie d'Ulrike pouvait être prise à tout moment, il fallait qu'ils te voient ensembles pour qu'elle s'envole et ensuite, tu pouvais te retrouver déshérité suite aux menaces de ton géniteur. Tu avais gagné ce plaisir pendant une année, mais tu avais aussi gagné la peur pour le restant de tes jours. Marvyn, tu es quelqu'un d'égoïste, ce n'est pas un secret, mais ce côté n'existe plus quand il s'agit de la brune. Tu ne peux lui prendre sa vie en jouant avec le feu. Tu as donc fait ce qu'il fallait faire : Lui faire mal. Ainsi, elle ne retournerait pas vers toi. Elle te détestait certainement, mais tu en étais heureux. Elle devait te détester, comme tout le monde. Tu ne méritais pas son attachement, tu ne méritais même pas ses larmes, à vrai dire. Tu ne la méritais pas. « Où vas-tu ? » Tu te tournes après avoir dégagé les plis sur ton costume. La voix de ton père se fait entendre et un soupir se dégage d'entre tes lèvres. « Me surveiller ne servira à rien. » Aucune réaction, il reste droit en t'observant. Il ne te regarde plus comme avant, il n'y a plus que du dégoût dans ses yeux. « Où vas-tu ? » Tu roules des yeux avant de passer devant ton père, ne lui apportant aucune attention particulière. Tu te stoppes net en sentant sa main t'attraper l'avant-bras. Tu le hais. « Je me rends à Berlin pour des raisons professionnelles. Voyez-vous, mes bijoux se trouvent être demandés. Puis-je ? » Tu vouvoies ton père. Il te la demandé, tu n'es plus qu'un moins que rien à ses yeux. Tu lui dois respect et tout ce qui s'en suit, tu obéis, sans broncher. Il te relâche et tu soupires, une nouvelle fois. Tu te sens épier, peu importe ce que tu fais. Si ce n'est ton père, ce sont les gardes. En bref, tu n'es plus libre. Il sait que tout est terminé, peut-être voit-il cela comme une vengeance personnelle, tu n'en as pas la moindre idée. Tu n'es certain que d'une chose : Cela commence à te pousser à bout. « Merci bien. Il est possible que j'aille rendre visite à Cirilla, dans un même temps. Peut-être voudra-t-elle me parler de ses peines à propos de l'incendie. Je me dois d'être présent pour elle. » Tu ne veux pas être présent, tu veux juste entendre ce qu'elle a à dire. Tu n'affectionnes pas tout particulièrement tes soeurs, encore moins depuis la mort d'Ivana. De plus, Cirilla te sert d'excuses pour ne pas revenir au château pendant un petit temps. Peut-être iras-tu la voir, ce n'est encore qu'une simple idée. Tu ne veux juste pas être de retour trop rapidement, ces murs te donnent l'envie de vomir et encore plus quand ton père se pointe pour te surveiller. « Bien.» Tu sens le doute dans la voix de ton père, mais tu ne relèves pas. Cela ne servirait à rien, de toute manière. Parce qu'à ses yeux, il a toujours raison.
D'un pas assuré, tu sors de l'établissement, heureux de tes arrangements. Tu sais négocier et tu avoues être fier de toi. Encore de l'argent, toujours plus d'argent, que tu as pensé. Ce n'est pas un souci pour toi, tu es riche et surtout, tu es un Lindeberg. Loin d'être pauvre, tu comptes encore remonter les chiffres, petit à petit. Tes bijoux et tes diamants sont demandés, même ici, à Berlin. Tu pourrais retourner à Düsseldorf, seulement, tu n'en as plus envie, désormais. Plus depuis les menaces, plus depuis la mort d'Ivana, plus depuis que tu as réalisé que tu avais mit fin à tout. T'as tout foiré, Marvyn. En quelques mots, t'as su mettre fin à ta raison et à l'image qu'elle avait de toi. « Arrête, Marvyn. » Tu te mumres ces deux mots en secouant de la tête, tu ne peux y penser. C''est derrière toi, tu dois aller de l'avant. Depuis quelques temps, tu ne parles à personne et il arrive que tu te corriges toi-même en parlant à haute voix : Tu dérailles complètement, c'est un fait. Une fois sortie de cette grande boutique, tu affrontes le monde dehors. Le square des trois roses réuinit beaucoup de sorciers et tu t'en rends compte. Tu regardes de droite à gauche avant d'affronter la foule, tu n'as pas d'autre choix. Tu te fais bousculer, les auteurs s'excusent et tu continues ta route. Tu n'apprécies pas réellement la foule, tu n'es pas à ta place ici. Un Lindeberg, toi spécialement, ne devrait se faire bousculer comme un mal propre. Mais tu ne relèves pas, tu n'es pas d'humeur. Tu as la tête ailleurs, tu n'es pas spécialement bien. Ce n'est pas grave, tu connais. Ce n'est pas la première fois que tu te sens oppressé et tu t'es rendu compte qu'il y avait bien pire comme sentiment. Entre autre, la défaite et la douleur. Tu quittes la foule pour aller t'asseoir sur un banc et de prendre ta tête entre tes mains. Tu ne savais pas ce que tu faisais, là, à l'instant. T'étais perdu. Ouais, tu perdais la tête. Tu en avais marre. Marre de tout et même de ce qu'il se passait dans ta tête. Tout se mélangeait, tout s'entrechoquait et toi, tu ne suivais rien. Tout se jouait de toi et tu ne pouvais rien faire. Toi, Marvyn, toi qui aimait le pouvoir, toi qui aimait gérer les choses, toi qui aimait l'ordre, tu n'avais plus rien de tout cela. Tu n'avais plus rien, c'était le cas de le dire.
Un soupir de ta part avant que tu ne relèves les yeux. Tu es désespéré, Marvyn. Tu as juste envie de tout casser depuis ce fameux jour. Ton quotidien ne se résume plus qu'à cela, vouloir tout casser, vouloir se casser. Briser les choses, faire saigner, peut-être aussi. Tes envies ne sont plus aussi clairs qu'elles ne l'étaient auparavant. Tes envies ne se résument plus qu'à procurer malheur et peine. Tu n'avais qu'une seule envie, il y a quelques semaines : Cette fille. Et désormais, ton envie, tu l'a détruite. Tu as souris et tu sais qu'au fond, une partie de toi à aimer cela. Lui faire du mal. C'est ce que tu fais habituellement, tu causes du tort à une personne ou à quelque chose et tu y prends plaisir. En bref, t'es qu'un gars dérangé, fou, solitaire et qui aime faire du mal à son prochain. Ta tête se tourne vers ta droite lorsque tu entends des excuses. Encore des excuses, toujours des excuses. Un homme et une jeune fille. Jeune fille, l'ironie du sort. Ce n'était plus qu'une évidence, la vie aimait se foutre de toi. Tu n'as pas bougé, tu es resté assis à l'observer. Un sourire qui s'est rapidement dessiné sur tes lèvres avant de reprendre une expression nonchalante. Tu ne pouvais te laisser tenter, tu devais agir comme à ton habitude, comme une saleté de salopard. « Tiens tiens, qui voilà. » Tu ne pouvais pas, tu ne devais pas. Encore une fois, tu te foutais de l'interdit parce qu'encore une fois, il s'agissait d'elle. Ulrike. Mais tu devais entendre sa voix et pour cela, tu ne pouvais choisir qu'une option : la chercher pour qu'elle te répondre. Elle pouvait t'insulter, elle pouvait te dire tout ce qu'elle te voulait, tu ne voulais entendre que sa foutue voix. Elle te manquait terriblement. « Mon pion préféré. » Tu rigoles, tu fais mine de se foutre d'elle. Tu n'as pas d'autre choix. Tu dois jouer la comédie comme tu l'as fait la dernière fois que tu l'as vu, lui montrer que tu n'es qu'un monstre. Ce n'est qu'un jeu. Que tu te répètes sans cesse. Elle n'est qu'un pion. Triste mensonge. Tu n'es pas sincère, elle ne peut le deviner. Tu as été éduqué en sachant caché tes émotions, tu n'es qu'une personne vide qui joue de son talent de comédien. Tu pourrais te mettre à pleurer pour ensuite rire en un claquement de doigts. Pour toi, ce n'est qu'un foutu jeu. Tout est un jeu, d'après toi. Mais pas elle. Pas Ulrike. Tu la dis comme un pion, mais finalement, ce pion a su te faire changer et ce pion a su te faire du mal en ne faisant rien. Tu t'es fait mal en mettant fin à tout cela, c'est différent. Tu refuses d'admettre qu'en la quittant, tu lui as brisé le coeur et tu as brisé le tien aussi, dans un même temps. Et là, t'étais faible. Tu n'avais jamais ressenti une douleur égale à celle que tu avais ressenti ce jour-là. « Heureux de te voir. » On ne pouvait entendre la sincérité dans ta voix. Tu faisais comme si tu blaguais, mais ces mots n'avaient rien d'une blague, en réalité. Sauf que tu ne pouvais le lui dire cela sur un ton sincère. Tu n'en avais pas la permission, mais Ulrike, Ulrike elle n'en savait rien. Ulrike voyait ce que tu étais réellement. Ulrike, je suis tellement désolé. (c) naehra. |
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