première étape.

une enfance choyée par le calme façonnée par le silence et la protection de ses parents. ils œuvraient tels un bouclier pour aveugler et assourdir leurs enfants du moindre maux pouvant surgir à l'extérieur du cocon familial. les engelmann surprotégeaient sans doute leur progéniture, bien qu'ils agissaient uniquement dans l'optique de les préserver, et de faire d'eux des êtres qui, quand l'heure viendra, pourront se défendre car ils se seront créé leurs propres armes durant leur douce enfance. pour mietek, ses armes étaient les livres. il les dévorait les uns après les autres, inlassablement, des centaines par année, empruntés par-ci par-là. il ne semblait posséder aucun style favoris, car à ses dires, chaque ouvrage lui apportait inévitablement quelque chose. de toute façon, ce n'était pas comme s'il avait les moyens de faire la fine bouche. l'idée que chaque expérience, chaque mot lu, chaque personne rencontrée lui inculque quelque chose qui lui servira dans le futur ne le quittera jamais, d'ailleurs. au fil de son enfance, mietek se sera instruit autant qu'il le pouvait, plus attiré par le savoir que par les gens, toutefois. socialement, on ne pourra jamais dire qu'il est quelqu'un de remarquable, il lui arrivera plus d'une fois de formuler des lapsus ridicules ou de bégayer, pris de court par l'intérêt d'une personne inconnue envers lui. souvent, il se dira qu'il ferait mieux de se taire et de ne pas répondre plutôt que d'avoir l'air débile, mais finalement, tout ceci aura également fondé une personne indépendante. un individu qui sait comment se débrouiller par lui-même et n'attend pas le secours d'autrui. un solitaire, qui pourtant, appréciera toujours la compagnie d'une poignée de personnes, et ne cessera jamais d'envier ceux qui ont le verbe facile et un charme ravageur, même si jamais il ne le confiera à qui que ce soit.

deuxième étape.

les engelmann ont toujours cru en les wolffhart, et apporté leur soutien intégral. lorsque ceux-ci chutèrent, la situation financière des engelmann déjà bien pauvre fut happée également. lorsqu'il fut question pour mietek d'éventuellement partir à l'académie magie de goldlader, bien que ce fut un rêve qu'il chérissait depuis nombreuses années, le garçon refusa simplement de s'y rendre, jugeant que ce serait égoïste envers ses parents et ses cadets. ceux qui lui avaient beaucoup offert n'auraient pas à se priver davantage pour lui, bien qu'ils puissent le désirer. le jeune homme avait toujours tout appris par lui-même, il était persuadé pouvoir se faire une place dans le monde magique sans cette éducation. il connaissait sa valeur, et son choix était définitif, goldlader n'était pas pour lui. plutôt, il ferait en sorte d'emmagasiner les savoirs, tous aussi nombreux que possibles, et faire de lui un homme indispensable. il trouverait un travail de cette manière, et par sa réflexion, pourrait se consacrer pour faire valoir ses propres idées sur le régime politique actuel.

il apprit toutefois à ses dépens que la vie vous lance parfois des obstacles dont vous ne pouvez sortir victorieux. lorsque sa jeune sœur tomba gravement malade, mietek se fit des promesses aussi grandioses que les dieux. il voulait défier la mort pour elle, il désirait être plus malin que les guérisseurs, que les traitements, en vue de la soigner, de la guérir. mais sa cadette succomba, et une fois arrachée à l'amour de sa famille, c'est la folie qui vint guetter mietek. un changement radical s'opéra en lui, son monde bouleversé. jamais plus il ne voudrait sauver quelqu'un. jamais plus il ne s'attacherait à un être et se promettrait de pouvoir le sauver. car l'échec était bien trop douloureux, orné de culpabilité, de remords, de tristesse, de colère. il ne voulait plus aimer, il ne voulait plus aider. il ne voulait plus que vivre pour lui, et faire ce qui lui plaisait. il ne connaîtrait plus de mal ni de bien. juste l'instant présent et le désir d'en faire ce qu'il lui plaît.

troisième étape.

düsseldorf lui présenta cette nouvelle vie. devenant de plus en plus virulent pour faire de cette allemagne sectaire un pays où chacun, peu importe son sexe, son sang et ses origines, serait estimé à sa véritable valeur. il se battrait corps et âme pour changer le monde en son tout, sans penser aux individus un à un. dans un élan presque narcissique, il jouirait de son intelligence, de son audace, de sa témérité, pour modifier un peu son univers. il se ficherait bien des réprimandes et des conséquences, vu qu'il serait le seul concerné dans ses actes.

bien que malgré tout, il y aurait toujours cette part de lui qui veillera inlassablement sur la même personne, comme pour lui rappeler qu'il demeurait toujours cette personnage aimante et protectrice, autant veuille-t-il rejeter cette part de lui-même.