S'il y a bien deux choses dont on ne se souvient pas dans la vie, c'est notre naissance et notre mort. Pour ma part, jamais je ne saurais réellement dire comment mon existence s'est soudainement produit, dans les moindres détails. Comment un simple mortel s'est vu voué à devenir un jour un magicien. Tout ce que je peux certainement affirmer, c'est que je suis à la fois le fruit d'une union entre deux individus mais aussi la création d'une colère des dieux qui y ajoutèrent leur grain de sel de trop... Ou du moins, d'après ce que j'ai pu entendre. Ainsi, après cela, je me suis mis doucement à grossir dans le ventre de ma génitrice avant de prendre enfin la décision à sortir et de vivre, comme toutes créatures avant moi. Cela se passa durant un mois de décembre, alors que les flocons de neige venait fondre doucement sur le sol britannique, à Brighton plus précisément. Je poussais des cris, montrais que j'étais bien vivant mais que j'avais froid aussi. À ce qu'il paraît, tout se passa pour le mieux, permettant à mes parents d'évacuer tout le stresse qu'ils avaient agglutiné jusqu'à présent. Ma mère me prit dans ses bras avant que mon père ne m'arrache à notre étreinte maternelle pour me garder auprès de lui, quelques instants, juste le temps de formuler avec envie son désir de me voir un jour marin à mon tour, lorsque je serais grand. Un vrai marin, comme lui. Hélas, cinq années plus tard, il disparaît un jour en plein océan, ne lui permettant pas de voir ce que je suis aujourd'hui réellement devenu. Serait-il aucunement fier de savoir que son fils ne navigue pas sur les flots ? Certainement. Néanmoins, je me dis qu'il fallait s'y attendre un minimum. Pour le peu de temps que j'eus passé avec lui où il cherchait à me convaincre de reprendre son bâtiment en me comptant toutes ses histoires insolites et en m'offrant des jouets rappelant de prêt ou de loin à la mer, jamais je n'eus montré pourtant un quelconque intérêt. Cela avait le don de l'exaspérer tandis que moi, j'étais triste à l'idée qu'il parle de son métier plutôt que de profiter pleinement de nos retrouvailles... Ma mère, elle, jamais ne jugea mes choix, pensant que de toute manière, elle ne voudrait perdre son fils de la même façon qu'elle avait perdu son mari. Et puis, j'étais promu à un destin bien plus intéressant. Celui de devenir un magicien. En découvrant mes pouvoirs, elle éprouva, en effet, une certaine vanité, semblable à toutes ces autres mères qui voient leur enfant devenir un jour exceptionnel. Pour elle, cette tare n'en n'était pas une. Elle acceptait de supporter cette tâche qui lui avait été confiée, tel était mon éducation, afin que je puisse jouir d'une vie dont je rêvais de mener. Afin que ma particularité puisse être vivement développée et que ma mère puisse s'en vanter, elle qui pensait que ces pouvoirs nous rendaient bien plus supérieurs à ces autres gens qui ne faisaient naître que des bébés lambdas.


Le temps passe et je commence peu à peu à apprivoiser mon corps et mes pouvoirs. Dès ma plus tendre enfance, je me sais différent de mes camarades de classe. Au départ voyant cela comme une bénédiction, je commence peu à peu à me poser des questions. Qui suis-je réellement ? Comme se fait-il que je sois le seul parmi mes proches à être capable de faire ce que je fais ? Est-ce naturel ? Je commence peu à peu à deviner que non. Alors que j'usais de mes capacités instinctivement lorsque je n'étais qu'un simple poupon, par exemple en prenant la forme de ma plus proche amie pour pouvoir faire des bêtises sans en assumer les conséquences, ma mère commence à voir en moi un véritable danger. Ce que je sais faire, me dit-elle, doit rester secret. Que je ne devrais user de cette magie en plein d'un milieu publique car cela pourrait nous attirer des ennuis. Il fallait alors que je porte un masque en permanence, me cachant de ce que j'étais réellement. Autant vous dire que cela n'était aucunement facile et que cela ne me facilita point la tâche par la suite, lors de l'adolescence. Hélas, personne ne remarquait réellement ce problème qui s'insinuait en moi tel un poison dangereux. Dès mon arrivée à l'école publique magique britannique, j'avais fais en sorte à me surpasser et même à surpasser les autres afin d'essayer d'asseoir une certaine supériorité. Je voulais être le plus intelligent, le plus fort en maniement de la magie... Curieux, je dévorais tout les bouquins qui pouvaient me passer sous la main afin de pouvoir ressortir par cœur ma leçon et rendre jaloux mes compagnons. C'est d'ailleurs à cause de ce désir d'être parfait et d'arriver à surpasser mes élèves que ces derniers ne cherchaient aucunement à quêter mes problèmes et à les régler : on pensait tout bonnement que j'en avais guère. Et pourtant, je restais un être mortel comme tout les autres, se cherchant constamment lors de l'adolescence afin d'être mesure de me trouver lorsque j'aurais atteint l'âge adulte. Jamais je n'arrivais pourtant à me définir. Après tout, je pouvais être tout le monde. Je pouvais prendre l'apparence d'une jeune fille un jour puis celle d'un homme plus âgé le lendemain et même celle d'un enfant quelques heures après. Par moment, il m'arrivait même de ne plus savoir quel corps j'occupais jusqu'à ce que je trouve un miroir ou bien de ne plus arriver associer le caractère propre à un corps. Je ne me connaissais plus et j'en souffrais. Parfois, je me disais que tout serait plus facile si seulement je n'avais pas de capacité en plus. Être un magicien était dès lors assez délicat à accepter pour un simple mortel, mais posséder une capacité en plus ? C'était pire encore. À partir de cette période, il me fut alors impossible pour moi de me soustraire de ce problème, provoquant alors doucement un certain complexe au niveau de physique, craignant le changement de mon propre et véritable corps, apeuré à l'idée de le voir vieillir, devenir laid. Après m'être appliqué dans mon éducation, je cherchais aujourd'hui à devenir la plus belle des créatures.


Pour cela, je mettrais beaucoup de temps avant, peut-être, de trouver un moyen afin de pouvoir trouver une solution à mon problème. Songeant à profiter de mon job afin d'atteindre mon but, je ne savais pas au départ que je réussirais à trouver mon bonheur dans l'une de mes passions. En effet, amoureux de l'art en règle général, je me suis déjà essayé à divers domaines. Je me suis découvert par exemple comme étant un bon chanteur, mais aussi et surtout, je dessine et je peins plutôt bien... J'ai déjà tenté de manier un instrument aussi, mais en vain. Aussi, c'est vers la voie de la peinture que je finirais plutôt par me tourner, cherchant à me perfectionner au fil du temps et à parcourir l'Angleterre, découvrant divers peintures dans les musées afin d'en apprendre toujours plus et à me perfectionner d'avantage. Je ne cesse de dessiner, croquer, reproduire jusqu'à ce que la représentation commence à prendre forme et à ressembler de prêt ou de loin à l'original. Au départ essayant d'y mettre de ma patte pour rajouter une touche de contemporanéité qui manque cruellement dans mes œuvres, je finirais par essayer de reproduire le même effet que l'on retrouve dans ces somptueux tableaux que l'on pouvait observer autrefois afin de satisfaire avant tout un public sorcier désuet plus que les humains, me détachant peu à peu de leur monde. Ma mère ne cessera de me suivre et de m'encourager, ayant une confiance à ne plus douter sur mes capacités. C'est sans doute grâce à elle d'ailleurs que je ne sombrerais jamais dans la folie, préservant son soutient des plus précieux tout en lui rendant le même amour qu'elle a à mon égard, afin de la remercier de sa bienveillance. Si au départ, je préférais voyager seul, je finirais finalement par regretter son absence et je finirais par l'inviter dans ma propre demeure. Je lui conterais également tout ce que je pouvais savoir sur notre monde, lui ferait part de mes journées et de mes rencontres... Je peindrais même un portrait à son honneur sans pour autant désirer à dérober sa douce identité que je voulais préserver. Elle qui avait eut cette chance de ne pas posséder un tel don, je me disais que voler sa forme serait comme la bafouer. À contrario, lorsque je commençais avoir de l'expérience dans le domaine de la peinture, je me permettais d'inviter les plus beaux et plus somptueux modèles à se présenter à moi afin de les reproduire en peinture. Bientôt, on ne cesserait de vanter cette capacité incroyable de reproduire presque trait pour trait la personne que je cherchais à immortaliser en peinture. Certes, je passais des heures et des heures durant à observer ces individus, suivant leurs courbes délicates du regard, à chercher la manière dont je pourrais prendre moi-même l'apparence, profitant par la même occasion d'avoir le pouvoir de détailler une créature et de tomber en passion sans que cela ne gêne le sujet principal. Sans même le savoir, ces individus prenaient le risque d'en perdre leur distinction physique rien qu'en me fréquentant. Cela me permet aujourd'hui d'avoir un panel de visages et de corps magnifiques dont je peux prendre la forme facilement.


Aujourd'hui, peu de choses ont changé outre ma décision soudaine de voyager autrefois qu'à l'intérieur même du pays. Et c'est naturellement vers l'Allemagne que j'ai pris la décision de filer. La raison ? J'avoue que la situation politique et avec tout ce qui s'est passé, je pensais au départ qu'il valait mieux pour moi de rester en Angleterre. Mais avide de découvrir de nouvelles choses, je n'ai pu m'empêcher de faire mes valises pour une nouvelle vie. Aussi, ce n'est pas par hasard que j'ai choisi ce pays plutôt qu'un autre et en particulier la ville de Berlin. Milieu de rencontre pour divers artistes venus du monde entier, je m'étais dis qu'à mon niveau, je ne pouvais pas échapper à la règle. Et puis, comme à mon habitude, je désirais découvrir une variété de lieux témoignant d'un magnifique patrimoine culturel tel que les châteaux et quelques musées. Mais avant toutes choses, j'avais fait en sorte à me préparer, lisant divers livres témoignant de l'histoire de l'Allemagne, désireux de connaître avant tout les conditions diplomatiques, en espérant, bien évidemment, avoir la chance de pouvoir approcher de prêt les dirigeants de ce pays pour les peindre à leur tour. Tout étaient bons pour essayer de les atteindre... Les participations à diverses réceptions et les rencontres ainsi que le bouche à oreille m'a permis aujourd'hui de me construire une petite notoriété dans le pays, me faisant une assez bonne place, logeant dans une demeure spacieuse et élégante. Néanmoins, agissant en parfait insatisfait, j'attends toujours mieux de ma position ici... Je vise une place plus haute, des conditions de vie bien meilleures. Pourquoi pas espérer obtenir des privilèges en tant que magicien ? Car oui. Être la progéniture de vulgaires humains, cela ne nous rend pas plus fabuleux que le reste des sorciers. Bien au contraire. Entre les purs qui voient en nous une abomination à cause de notre sang uniquement humaine et les mêlés qui jalousent nos capacités semblables aux purs, je m'étais dis qu'il valait mieux pour moi de trouver une place un tantinet soit peu adéquat. Puisque m'affirmer être un homme dont le sang est pur est presque impossible, j'avais alors pris la décision de m'affirmer mêlé avec, je l'avoue, un peu de honte. Cependant, si cela pouvait me permettre d'éviter quelques ennuis ou relations négatives inutiles, alors soit.

TADAAAAAAAAM. Une pluie de paillette et d'amour s'abat sur toi pour fêter ta validation. Elle est pas belle la vie? En tout cas, tu as fièrement courageusement bravé l’épreuve de la fiche de présentation et voilà ce que j'en ai pensé :
Fiche très intéressante, cependant fait attention de te relire, il y a quelques coquilles. Sinon, je pense que tu devrais retire ceci : de ta fiche puisque ça donne l'impression que tu as atteint le même niveau de richesse que certaine famille pur, ce qui, en soit, est impossible