Klaus Badstuber ◊ Klaus n’était qu’une silhouette blonde aperçue de temps en temps à des réceptions, un visage souriant, quelques mots polis au plus grand des hasard, toujours traînant aux côtés de l’aînée des filles Monaci. Il n’était qu’une connaissance pour laquelle on a un peu de sympathie. Avra avait eu une chance durant toutes ces années, c’est qu’elle n’avait pas rencontré l’amour, excepté ses triplés. Le mariage ne l’effrayait pas, elle n’aurait pas de grand déchirement avec un amant, pas de regrets profonds, pas de ‘‘et si ?’’ pour embouteiller Paris. Alors quand ses parents ont parlé d’un mariage avec ce blond, elle s’est proposée sans hésiter. Après tout il était mignon et les mariages arrangés ça marche bien pour une simple raison : l’amour est un choix qui se construit et non pas un coup de foudre que l’on croit éternel. Pourtant elle n’avait pas compris que Klaus avait déjà laissé son cœur dans les griffes d’une autre. Elle aurait toléré que leur union ne soit qu’une entente cordiale par manque de passion. Mais jamais elle ne tolèrera que son mari soit à une autre. Elle ne peut que haïr celle qu’il aime et tenter de machiner pour qu’il lui revienne, du moins qu’il abandonne cette autre femme. Nuit après nuit elle tente de le retenir, de l’intéresser, de converser avec lui et devenir au moins son amie. Et s’il continue à n’être que ce fantôme bien-pensant qui reste à ses côtés en rêvant d’une autre, alors sans doute qu’elle le haïra lui aussi. Et il ne fait pas bon d’être haï par une sirène et ses potions. Leur colère est celle des océans.