no one has ever become poor by giving
feat Morgan Winsombird

Elle n'avait jamais été du genre à assister aux soirées mondaines volontairement, Magalena. Non. Elle le faisait par obligation, tout simplement. De par sa naissance, aînée de la famille, et de par son rang, elle le devait et généralement elle n'y prenait que peu de plaisir. Elle n'aimait pas faire semblant, même si, avec le temps, elle était devenue douée à tous ses petits jeux ... Elle préférait l'honnêteté aux mensonges, Magdalena. Elle préférait le calme relatif de son foyer au brouhaha des soirées mondaines. Cependant, ses parents, avaient choisi d'organiser, en son nom un gala de charité dans leur propre fief ... et évidemment, comme il disait l'avoir organisé en son nom, ils ne se présenteraient pas à la soirée, préférant lui laisser la lourde responsabilité de veiller à ce que tout se déroule comme il le devait ... Elle détestait ses parents parfois Magda, mais cela ne durait jamais très longtemps. Loin d'être armée d'une patience à toute épreuve, elle avait laissé le soin à d'autres de se charger de l'organisation de l’événement et de son bon déroulement. Il s'agissait, selon ses souvenirs d'un gala-galerie ... Durant lequel seraient exposées différentes œuvres, provenant de différents artistes résidents d'Allemagne et dont les toiles seraient vendues au plus offrant dans le but d'amasser des fonds pour une cause qui lui échappait ... Elles étaient si nombreuses. Loin de ne pas se soucier du malheur des autres, Magdalena avait simplement de la difficulté avec le concept imaginé par ses parents. Ces derniers voulaient bien paraître, voulait qu'elle paraisse bien et c'était d'ailleurs la raison de la création du gala qui se déroulerait ce soir ... Les apparences étaient importantes, trop importantes ...

Elle avait, en hâte, revêtu une robe de gala, trop longue et trop étroite d'un bleu plutôt éclatant en harmonie avec les couleurs du blason familial. Loin d'être une artiste capillaire, elle avait laissé ses cheveux libres et elle avait osé appliquer un peu de rouge à lèvres sur son visage ... Sa mère ne cessait de lui répéter qu'un peu de maquillage ne pourrait pas lui faire de mal. Lorsqu'elle s'était regardée dans le miroir de sa chambre, juste avant de quitter le manoir, elle avait grimacé ... Toutes ses fioritures l’horripilaient.

Arrivée sur les lieux, elle n'avait guère eu le temps de souffler ... Les bonjours et les politesses s’enchaînant les uns après les autres ... Un sourire sincère effleurait ses lèvres de temps à autre, mais la majorité du temps, ce dernier était faux, faux et fatigué. Jouer la comédie lui avait toujours drainé beaucoup d'énergie et elle revenait généralement chez elle épuisée et lasse suite à de telles soirées. Cependant, ce n'était pas le moment de se laisser aller et elle en était consciente. Profitant de quelques minutes de répit, elle se permit quelques minutes de repos qu'elle choisit de mettre à profit afin d'observer les toiles des artistes choisies pour le gala ... Peut-être que si l'une d'elles lui plaisait, elle ferait une offre ... Pourquoi pas un très gros don. Elle soupira. Indignée par ses propres pensées. L'une des toiles accrochées au mur attira son attention, cette dernière avait un petit quelque chose d'ancien qui lui plaisait ... Rares étaient encore les artistes qui peignaient des portraits ... Car avec l'avènement des techniques, il s'agissait d'un art qui se perdait. Elle effleura, du bout des doigts, la silhouette de la muse au centre du tableau. Émerveillée par les détails de la toile, elle se rapprocha de cette dernière pour tenter de déchiffrer le nom de l'auteur. « Moo ... Mor ... Gan ? Wi ... » Elle croisa les bras sur sa poitrine, incapable de lire de façon correcte la signature de l'auteur du tableau.

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L'Allemagne. Voilà trois ans que j'étais arrivé ici et je commençais à croire doucement que le destin me souriait enfin. Tout le monde penserait que ce qui est en train de m'arriver est tout bonnement banal. Qu'à force de persévérer et de travailler, on finit par avoir des résultats... Mais moi, je préférais voir cela comme une petite victoire. Ou du moins, comme un début de victoire. Il ne fallait pas que je crie trop vite alors que ma réputation pouvait à tout moment retomber. Je devais faire comme je le faisais toujours, soit ; participer à divers expositions, conférences et partager ma passion et mon savoir à quelques artistes ainsi qu'au public qui me considérait... Tenter de trouver toujours plus de personnes à la beauté surnaturelle que je saurais représenter sur la toile et dont je pourrais également voler l'identité pour pouvoir me transformer, aussi ! En somme, être parfait jusqu'aux bouts des ongles. Chercher à démontrer une pureté aussi bien au niveau du caractère que du physique... Et pourtant, jamais je ne pourrais être aussi pur que ces sorciers d'origines nobles... D'ailleurs, il devait y avoir quelques uns qui devaient sans doute participer à l'évènement afin d'acquérir quelques créations, à moins qu'ils ne soient des artistes eux-même, qui sait ? Probablement. Les enchères allaient monter et c'étaient bien les seuls qui pouvaient se permettre de payer des œuvres avec un payement faramineux... Sans que je ne puisse y toucher ma part. Est-ce que cela me gênait ? Légèrement je dois dire. Contrairement à ces autres gens, je ne pouvais pas dire que j'avais trop d'argent. Je vivais assez de mon métier, mais on ne pouvait pas vraiment dire que j'existais sans craindre de tout perdre un jour ou l'autre. Certes, donner mon argent pour une association, c'était pour la bonne cause, mais tout de même... N'était-ce pas pour le reverser aux mêlés les plus démunis ? Ces mêmes créatures qui méprisaient les magiciens autant qu'ils haïssaient les sangs-purs ? Je me disais que d'un côté, je n'aurais peut-être pas dû participer à un tel évènement si c'était pour aider ces créatures haïssables, mais soit. Au moins cela me permettait de me donner une réputation d'altruiste, presque héroïque... On pouvait voir cela comme une hypocrisie certaine, mais qui ne l'était pas ici, hypocrite ? Qui se souciaient un seul instant de ces impurs lorsque ce genre d'évènement n'est pas créé en leur honneur ? Personne... Mais ce n'était certainement pas moi qui allait les critiquer pour cela. Au moins, ils faisaient malgré tout l'effort d'organiser une réception pour les aider un minimum, ils auraient très bien pu ne rien faire pour essayer de les extirper de leur situation... Et puis, c'est pas comme si ces mêlés leur seront reconnaissant un jour. Non, malgré leurs peines, ces sorciers resteront pareils. Mais trêve de bavardage.

Je quitte mes pensées désagréables pour ensuite me diriger vers les œuvres présentés au public, prêtes à être vendues. Si je ne pense pas pouvoir être en mesure de me payer ne serait-ce une seule de ces créations, je me dis que c'est malgré tout l'occasion pour découvrir quelques artistes à travers leurs travaux. Peut-être même retrouver quelques collègues dont je suis particulièrement proche, sait-on jamais. Déambulant tout en affichant doucement un petit sourire, je salue de temps à autre les gens qui passent non loin de moi avant de m'arrêter à chaque créations afin de les inspecter et d'en tirer une signification. Tous ne sont pas pénibles à regarder, oh que non. Ils ont beau être tous très différents les uns des autres, je m'attendais à pire. C'est alors que j'arrive au niveau de mes proches chef-d’œuvre... ≪ -Moo ... Mor ... Gan ? Wi ... ≫ Perdue parmi la foule, j'apercevais cette demoiselle en train de décrypter ma signature. ≪ - Morgan Winsomebird ! C'est mon nom... ≫ fis-je sans prévenir dans son dos. Je ne pus alors m'empêcher d'afficher un petit sourire narquois, amusé par ma soudaine apparition qui pouvait absolument surprendre. ≪ - Bonjour. ≫ rajoutais-je ensuite plus sérieusement tout en me courbant légèrement afin de la saluer. ≪ - Cette toile vous plaît-elle ? ≫ demandais-je ensuite tout en désignant le portrait qu'elle observait depuis tout à l'heure, faisant abstraction du geste qu'elle avait eut à son égard. À vrai dire, je me disais que si elle comptait l'avoir ensuite, elle pouvait déjà en faire ce qu'elle voulait tant que le tableau restait présentable jusqu'au enchère... Et même si la séparation allait me faire beaucoup de peine également. Mais ce sont les risques du métier.

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ft. Morgan Winsomebird

Lorsque quelque chose parvint à retenir l'attention de la belle, elle avait toujours beaucoup de difficulté à s'en détacher. Magdalena possédait une concentration d'enfer, mais cela, lui nuisait aussi quelquefois ... Cette concentration à toute épreuve qu'elle possédait se transformait parfois en rêverie et il lui arrivait bien souvent de se retrouver perdue dans ses propres pensées, loin des réalités du monde qui l'entourait. C'est d'ailleurs que, captiver par les yeux de la dame représentée sur le tableau, elle n'entendit guère ni ne sentit que quelqu'un se rapprochait d'elle et cette voix, qui semblant lointaine qui parvint à ses oreilles, ne manqua pas de la faire sursauter. ≪ - Morgan Winsomebird ! C'est mon nom... ≫ Elle porta instinctivement sa main à sa poitrine, se retournant pour faire face à cet interlocuteur inattendu. C'est d'ailleurs que, captiver par les yeux de la dame représentée sur le tableau, elle n'entendit guère ni ne sentit que quelqu'un se rapprochait d'elle et cette voix, qui semblant lointaine qui parvint à ses oreilles, ne manqua pas de la faire sursauter. Lorsque l'information filtra finalement jusqu'à son cerveau embrumé, elle finit par afficher un charmant petit sourire, signe de satisfaction, puis vint un léger malaise ... Elle avait presque massacré le nom de ce pauvre homme. ≪ - Bonjour. ≫ Magdalena manqua de se cogner la tête sur un mur, jurant intérieurement lorsqu'elle réalisa qu'elle n'avait toujours pas prononcé un mot et qu'elle observait bêtement cet homme qui lui faisait face. « Feuerbach. Magdalena Feuerbach. Je ne pense pas que nous aillons le plaisir de nous connaître. » Une fois passé la surprise du début, elle avait pris la peine de détailler un peu l'homme qui se trouvait face à elle, jugeant ne l'avoir jamais croisé ni même rencontré par le passé ... Il ne devait ni faire partie de la haute société ni être un habitant de son fief ... Du moins, c'est ce qu'elle en déduisit, quoique malgré tout, elle ne pouvait connaître tout le monde et qu'il était fort probable qu'elle se trompe. « Vous n'êtes pas du coin, je me trompe ? » Elle tenta quand même sa chance, espérant ne pas vexer ce monsieur Winsomebird si elle se trompait.

≪ - Cette toile vous plaît-elle ? ≫ Elle se tourna légèrement, reportant son attention sur cette toile qu'elle avait osé déshabiller du regard sans même se cacher. S'il lui posait cette question, c'est qu'il avait surement vu l'intérêt qu'elle lui avait porté quelques minutes plus tôt. Elle afficha un sourire gênée, certaine que personne ne l'avait vu se perdre ainsi dans la contemplation de l'oeuvre. « Je dois vous avouer que je l'aime beaucoup ... Je pense que c'est la première fois que je vois ce genre d'œuvre ... Fascinant ! Je pense que c'est la première fois que je vois ce genre d'œuvre ... Cette qualité ! » Elle lui sourit à nouveau, consciente qu'elle en faisait peut-être un peu trop ... Mais de son côté, elle n'avait jamais été douée en art plastique. Certes, elle excellait en musique, mais ses dix doigts n'avaient jamais réussie à produire une oeuvre d'art potable. « Vous utilisez de vrais modèles ou ces personnes proviennent de votre imagination ? » Elle arqua un sourcil, curieuse de connaître la réponse de l'artiste en face d'elle ... Elle se doutait qu'un tel degré de précision se devait d'avoir un modèle, mais n'en étant pas certaine, elle préférait se renseigner.

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Face à ma soudaine apparition, elle se mit à sursauter soudainement avant de faire volte-face, posant sa main sur sa poitrine, son cœur ayant sans doute raté un battement dans la surprise. Même s'il était toujours amusant de décontenancer son interlocuteur, j'avouais être quelque peu gêné d'avoir agit de la sorte. Ce n'est pas une attitude que l'on devrait avoir face à n'importe qu'elle demoiselle digne de ce nom et qui, d'ailleurs, eut la bonté d'oublier cette effronterie de ma part pour finalement se présenter à son tour. ≪ - Feuerbach. Magdalena Feuerbach. Je ne pense pas que nous aillons le plaisir de nous connaître. ≫ Feuerbach. Une pure. Une présence à la fois inestimable mais aussi impérative dans ce genre d'évènement au sein d'une telle région. Presque précipitamment, je viens me saisir de sa main pour y déposer un léger baiser avant de me reculer, comme pour lui laisser un périmètre de sécurité entre ma personne et la sienne. ≪ - Non, c'est vrai... Mais je vous connais néanmoins assez bien... ≫ Rajoutais-je alors en affichant un petit sourire... S'il m'arrivait de temps à autre à oublier un visage, les noms, eux, restaient ancrés dans ma mémoire. Surtout quand un titre appartenait particulièrement à une famille au sang noble... Je supposais que la moindre des choses que l'on devait savoir lorsque l'on faisait parti de la plèbe, c'était de connaître un minimum ses souverains afin que l'on puisse avoir une attitude digne à leur égard... Hélas, je ne savais si mon arrivée en trombe et mon baisemain suffisait à faire effet. Peut-être même devrais-je plutôt me concentrer sur mes toiles que sur la posture à avoir, au moins, elles avaient réussies à attirer la curiosité de la jeune Feuerbach...

≪ - Vous n'êtes pas du coin, je me trompe ? ≫. Alors qu'elle engageait la conversation, je me disais que c'était un bon moyen pour négliger mes maladresses précédemment faites... Aussi, je m'empressais de répondre à ses interrogations. ≪ - En effet, je vis actuellement à Berlin mais autrefois, je vivais en Angleterre... Ça fait trois ans exactement que je vis en Allemagne. ≫ fis-je avec exaltation. Une telle question me paraissait étrange alors que nous devions essentiellement nous concentrer sur l'art, mais je m'étais dis qu'avec un accent comme le miens qui différait de ceux des individus habitant ici, on pouvait très certainement se questionner sur ma provenance... Pas moins fier de mes origines, j'étais heureux de partager cette petite anecdotes de ma vie... Néanmoins, cela ne m'empêcha également pas de revenir sur le tableau, questionnant alors la jeune pure sur l'avis qu'elle avait à propos de mon œuvre, espérant bien évidemment à ce qu'elle ait une opinion favorable. Et c'est avec embarras qu'elle affirma être époustouflée par la qualité de mon œuvre, ce qui me rassura grandement. Peu de personnes osaient encore l'affirmer, habituellement par jalousie. Mais obtenir une appréciation aussi louable venant d'une personnalité d'une certaine notoriété, cela combla mon orgueil... ≪ - Vous utilisez de vrais modèles ou ces personnes proviennent de votre imagination ? ≫ Je souriais face à cette naïve interrogation. À vrai dire, croire que j'aurais pu être capable d'autant de précision sans avoir recourt d'un modèle, cela avait quelque chose de valorisant. Hélas, je ne pouvais me soustraire d'une telle aide... À moins de regarder sans doute des personnes dans la rue pour ensuite prendre leur apparence et me regarder dans la glace ? Et encore. Il valait toujours mieux garder sa concentration sur un être immobile plutôt qu'une simple silhouette que l'on voit défiler dans les ruelles. ≪ - J'utilise de vrais modèles... Bien souvent, ce sont même eux qui viennent vers moi pour que je puisse les reproduire en peinture. ≫ Rajoutais-je sans aller au-delà du détail. Certainement, je ne pouvais révéler la vérité sur ma condition de magicien.

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ft. Morgan Winsomebird

Elle était fascinée Magdalena. Fascinée par cet artiste qu'elle ne connaissait ni d'Ève ni d'Adam et qui semblait pourtant confiant de son talent. Elle l'enviait. Elle l'enviait, car ce dernier avait choisi de se lancer dans une carrière artistique, alors qu'elle de son côté, se cachait presque pour jouer de la musique quand l'envie lui prenait ... Elle ne prétendait pas être une grande musicienne de talent, mais elle se savait assez bonne. ≪ - Non, c'est vrai... Mais je vous connais néanmoins assez bien... ≫ La remarque de ce dernier la fit froncer les sourcils ...  Peut-être la connaissait-il seulement de nom, mais le fait qu'il est dit la connaître ''assez bien'' la rendit perplexe. Que savait-il en réalité ? Magdalena n'aimait pas être dans l'ignorance et clairement, dans une telle situation M. Winsomebird avait un avantage de taille vis-à-vis d'elle. « Eh bien, puisque vous me connaissez à ce point je m'en veux de n'en savoir que peu à votre sujet ... Puis-je savoir quelle connaissance, vous possédez à mon sujet ? » Elle lui offrit un sourire supplémentaire afin de l'inciter à en dire le plus possible, même si évidemment, il savait des choses douteuses, il n'en dirait mot.

≪ - En effet, je vis actuellement à Berlin mais autrefois, je vivais en Angleterre... Ça fait trois ans exactement que je vis en Allemagne. ≫ Information intéressante, voilà bien pourquoi elle ne savait rien au sujet de ce charmant peintre. Il venait d'ailleurs ... Et Magdalena s'intéressait peu, ou pas, aux pays voisins, à moins que cela ne s'avère nécessaire. Elle possédait d'ailleurs peu de connaissances en Angleterre et n'y était allé qu'une seule fois alors qu'elle était jeune ... Les seuls réels contacts qu'elle entretenait avec d'autres pays concernaient les pays qui bordaenit la frontière de son fief natal et l'Angleterre n'en faisait guère partie. « J'y suis allé, une fois, en Angleterre, quand j'étais jeune ... Je n'y suis pas resté longtemps et j'ai très peu visité, mais c'est un beau pays. Pourquoi avoir déménagé en Allemagne ? » Sa curiosité était sans fin. Magdalena était certes fan d'art, dans une certaine mesure, mais elle avait parfois besoin de se changer les idées et le fait d'avoir parlé toute la soirée des différents tableaux présents et du talent de ses auteurs, lui avait donné envie de parler d'autres choses. Elle espérait ne pas avoir été trop indiscrète et obtenir une réponse de l'homme qui lui faisait face. Cependant, elle n'osait pas non plus négliger le talent dont faisait preuve son interlocuteur et elle continuait de se renseigner sur ses oeuvres. ≪ - J'utilise de vrais modèles... Bien souvent, ce sont même eux qui viennent vers moi pour que je puisse les reproduire en peinture. ≫ Cette remarque la fit presque rire. Visiblement, il se sentait bien important puisqu'il prenait la peine d'affirmer que généralement ses muses venaient à lui et non le contraire, mais bien sûr, cela ne lui était pas tombé sur la tête du jour au lendemain. Il avait dû, à un moment ou un autre, créer une toile qui avait su attirer les regards et , accessoirement, les commandes. Laquelle était-ce ? « Ferais-je un bon modèle ? » Magdalena se sentait d'humeur joyeuse et elle demande cela sans détour à Morgan tout en tournant sur elle-même afin de se montrer sous, presque, tous les angles possibles. Cependant, elle ne manqua pas de rajouter une interrogation, même si, en soit, la réponse ne changerait pas grand chose à sa décision, si décision, il y avait à prendre. « Vous chargez cher ? » ajouta-t-elle en s'approchant de lui et en murmurant sa question. Elle lui offrait un sourire malicieux qui cachait certainement quelque chose.

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Lorsque je lui avouais affirmer la connaître, la jeune Feuerbach se mit à froncer des sourcils comme si elle se mettait en garde. Je la regardais d'abord avec surprise, faisant les yeux ronds. Avais-je dis quelque chose de mal ? De déplacé ? Ou peut-être que ma salutation n'était pas vraiment adéquat, si ce n'est carrément désuet... ≪ - Eh bien, puisque vous me connaissez à ce point je m'en veux de n'en savoir que peu à votre sujet ... Puis-je savoir quelle connaissance, vous possédez à mon sujet ? ≫ Je tentais de me rattraper, rigolant légèrement avec amusement. ≪ - Oh... Et bien... Je voulais dire... Vous êtes une Feuerbach... Je pense que tout le monde vous connait... Au moins de nom... ≫ Mon sourire devenait alors plus agréable, plus doux. ≪ - Il ne faut pas s'en vouloir pour si peu... On ne possède ni le même sang ni les mêmes pouvoirs. ≫ rajoutais-je gentiment. Bien sûr, je ne voyais pas cela de la même manière. Si j'enviais sa position par rapport à la pureté de son sang et des conséquences lui donnant alors des privilèges, je pensais que, néanmoins, nous n'étions pas si différent que cela... Les mêlés le sont. Mais pas moi : Je n'avais guère besoin de parole pour pratiquer la magie. Mieux encore, je possède également un don comme certains autres magiciens, mais à part cela, cela ne changeait rien au final... Je trouvais alors fort dommage que ces souverains puissent encore préférer la présence d'un mêlé plus qu'un magicien... Au moins, je n'en serais pas là aujourd'hui à cacher ma véritable identité, mon sang.

Elle me demande alors si je ne suis pas d'ici et je lui réponds qu'effectivement, je viens d'ailleurs, d'Angleterre plus précisément. Elle m'explique alors qu'elle n'a pas eut l'occasion d'aller souvent dans mon pays natal, seulement une fois lorsqu'elle était jeune et elle l'avait trouvé assez beau. Elle me demande alors ce qui m'a poussé à venir ici. Je lui réponds. ≪ - Je voulais simplement changer de paysage. Faire la rencontre de nouvelles personnes. Et puis... L'art foisonne ici. Je savais que je finirais par me faire une petite place. ≫ fis-je en souriant. Bien sûr, il serait étonnant de se dire qu'un mêlé puisse préférer l'Allemagne que l'Angleterre alors que ces derniers avaient sans nul doute plus de chance de réussir dans mon pays natal plus qu'ici... Mais cela ne changeait aucunement la donne en ce qui me concernait. Je n'étais rien de plus qu'un simple Magicien. Un Magicien envié, jalousé ou haït. Mais j'imagine qu'importerait mes origines, j'aurais fait n'importe quoi pour pouvoir perfectionner mes capacités... Et l'Allemagne se trouvait justement être un bon endroit pour perfectionner au mieux mes compétences.

C'est alors qu'elle me demande si j'utilise des modèles ou si ces personnes que je peins viennent de mon esprit. Je lui réponds que ces personnes sont bien réelles et que pour la plupart, c'est elles qui décident de venir vers moi pour que je puisse les immortaliser sur une toile. Elle rigole et demande alors ≪ - Ferais-je un bon modèle ? ≫ avant de tourner sur elle-même. Je la détaille du regard, observe rapidement ses traits tant que je peux les voir avant de sourire comme si j'avais quelque chose derrière la tête. Je ne pouvais nier sa beauté, elle est parfaitement constituée... Mais ce qui m'intéressait surtout chez elle, c'était aussi et surtout sa place dans cette société. Avec une identité comme la sienne, on pourrait sans nul doute avoir des droits de passages refusés à d'autre... Même si, pour le moment, je ne voulais certainement pas jouer aux espions et envahir le monde de ces purs majestueux... Outre peut-être lors des galas, des soirées vip sans nul doute... ≪ - Vous seriez parfaite. ≫ lui répondis-je en affichant un large sourire. Elle se rapproche alors et me murmure avec espièglerie. ≪ - Vous chargez cher ? ≫ Je la dévisage silencieusement en levant un sourcil, surpris d'une telle question. Elle ne pouvait manquer d'argent, alors je ne pensais pas qu'un tableau puisse lui coûter réellement cher... ≪ - Cela dépend de votre budget et de la taille de la toile. ≫ fis-je néanmoins, répondant tout simplement à sa question tout en affichant un petit sourire amical.

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ft. Morgan Winsomebird

≪ - Oh... Et bien... Je voulais dire... Vous êtes une Feuerbach... Je pense que tout le monde vous connait... Au moins de nom... ≫ Ohhh, c'est donc à ça qu'il faisait référence. Magdalena lui sourit, amusé par le malaise que ce dernier semblait avoir ressenti face à sa question. Vraisemblablement, il s'était mal exprimé. ≪ - Il ne faut pas s'en vouloir pour si peu... On ne possède ni le même sang ni les mêmes pouvoirs ≫ Elle croise les bras sur sa poitrine. Certes, mais cela ne voulait rien dire pour elle. Elle ne connaissait pas ou peu de magiciens et n'entretenait que peu de relations avec les sangs-mêlés, mais elle ne les dénigrait pas pour autant et la remarque de M. Winsomebird la fit grincer des dents. Il ne voulait certainement pas l'insulter ou même la contrariée, et probablement que la discrimination qu'il vivait chaque jour afin fini par le rendre amer, mais Magdalena s'était sentie visée par un tel commentaire et elle n'en était pas particulièrement ravie. « Ce n'est pas une raison. Ça n'explique rien notre différence de sang ... Que je vous connaisse ou pas ni est pas nécessairement relié. » Les magiciens vivaient cachés dans les limbes du monde sorcier, pour la plupart. Ne sachant pas ce que l'avenir leur réservait et conscient du fait que la majorité des sorciers ne les appréciait pas plus que ça. Magdalena ne les appréciait pas spécialement, mais reconnaissait leur nature et n’éprouvait aucune rancœur à leur égard. Elle trouvait la nature même des magiciens dantesque et savait que certains sorciers enviaient leurs pouvoirs. Elle soupira, décroisant les bras de sa poitrine et ne sachant plus que dire au jeune artiste qui lui faisait face.

≪ - Vous seriez parfaite. ≫ Cette remarque la fit presque rougir, mais elle n'était pas sans savoir que Morgan n'aurait pas osé l'insulter en affirmant autre chose. Il ajouta par la suite, répondant à sa seconde interrogation. ≪ - Cela dépend de votre budget et de la taille de la toile. ≫ Évidemment, et elle se doutait, au regard qu'il lui avait lancé que sa question l'avait surprise puisqu'elle était probablement au courant de la teneur de ses moyens financiers. « Vous savez, certaines toiles tavelées présente ce soir mon particulièrement déplu, mais comme je vous l'ai fait remarquer plus tôt, j'aime beaucoup la vôtre. Je vais me procurer la vôtre ce soir. Je miserai sur cette dernière, mais comme j'aime bien posséder des choses uniques, je vais aussi vous en commander une. » Certes, ce n'était pas grand chose pour elle, ni pour lui. Mais elle jugeait que lui offrir un petit coup de pouce dans sa carrière, mettre un peu de l'avant ses créations en misant plus qu'il ne le fallait sur ces dernières pourrait lui venir en aide et lui ferait peut-être comprendre que malgré son statut, il ne devait pas se sentir aussi peu important. Magdalena ne savait pas ce qu'il ressentait vraiment vis-à-vis de son état, mais elle avait eu l'impression, ce soir, qu'il tentait certainement de le cacher. Cependant, après une petite réflexion, elle eut peur que le jeune homme ait l'impression qu'elle lui faisait la charité, ce qu'elle ne souhaitait surtout pas qu'il croie.

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Elle se mit à sourire face à ma gêne, mais il ne fallut que quelques mots pour soudainement la stopper net dans son amusement. Elle croisa les bras en signe de distanciation avec ce que je venais de dire. Je compris donc que je venais de faire une bêtise et pourtant, n'est-ce pas la vérité ? N'étions-nous point là justement pour essayer de sauver les plus démunis de leur condition justement à cause de leur différence ? Ne jugions-nous pas avant tout sur leur sang plutôt que sur leur capacité ? J'avouais. Je ne pouvais juger Magdalena alors qu'elle faisait l'effort d'y participer. Cependant, je me disais que l'on ne pouvait fermer les yeux sur une telle dystopie qui s'était doucement mis en place et alentir les changements qui doivent être fait. D'un côté, même si l'on faisait des choses en pensant que cela servirait à faire bouger quelques immarcescibles inégalités, cela ne durera qu'un temps. On devrait agir plus souvent, plus activement et cesser de fermer les yeux sur la vérité. Aussi, je voulais rajouter quelque chose. Lui demander combien de mêlés avaient accès à un poste comme celui qu'elle occupait. Et que si peu pouvaient s'en vanter, voilà l'une des raisons parmi les nombreuses qui l'empêchaient de rencontrer quelques banals individus. Que le monde avait été édifié ainsi. Qu'il y avait les nobles d'un côté et ceux qui ne l'étaient pas, de l'autre. Mais je me disais qu'il valait mieux pas envenimer la situation alors que l'on pouvait, justement, créer un lien qui différait des préjugés déjà établis.

Elle m'avait alors demandé si elle pouvait être un modèle pour l'une de mes créations, je lui ai répondu que oui, qu'elle serait parfaite. Elle se mit alors à rougir, certainement très surprise de ma réponse. Puis je lui expliquais que pour le prix de la toile, cela dépendra certainement de son point de vu, même si je supposais qu'à son niveau, on pouvait à peu prêt tout se permettre ! C'est alors qu'elle s'expliqua, reprenant la parole. ≪ - Vous savez, certaines toiles tavelées présente ce soir mon particulièrement déplu, mais comme je vous l'ai fait remarquer plus tôt, j'aime beaucoup la vôtre. Je vais me procurer la vôtre ce soir. Je miserai sur cette dernière, mais comme j'aime bien posséder des choses uniques, je vais aussi vous en commander une. ≫ Un sourire se dessina doucement sur mes lèvres, plus qu'heureux de pouvoir me dire que finalement, je n'en sortais pas forcément perdant ce soir. Certes, la toile qui allait être vendu partirait directement dans la poche des plus misérables, mais Magdalena venait de me passer commande. Et cet argent-là partirait directement dans ma poche. Soudainement, je me sentais alors particulièrement bête. Comment j'avais pu lui parler d'un sujet aussi tabou à son encontre ? ≪ - Merci... Merci beaucoup... ≫ J'imaginais alors déjà mon tableau, exposé dans sa demeure, à la vue de tout ces mélliflueux aigrefin souverains qui la questionneraient sur son origine jusqu'à ce que mon nom ne soit cité. Oh oui, si seulement je pouvais être le royal fournisseur de ces princes !

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ft. Morgan Winsomebird

Magdalena voyait au loin son assistante - elle n'avait jamais été fan du terme servante, ayant côtoyé cette femme toute sa vie - lui faire des signes de la main. Il semblait y avoir un problème à régler et elle lui accorda un signe de tête tout en lui signifiant qu'elle viendrait dans tout juste une minute ... Le temps de finir sa conversation avec Monsieur Winsomebird auquel elle semblait vouloir promettre bien des choses. Elle reporta son attention sur son interlocuteur qui, heureusement pour elle ne sembla pas prendre mal son offre en ce qui concernait l'utilisation de ses talents d'artiste. Cela la fit sourire, heureuse que la situation ne tourne pas au vinaigre et aussi, heureuse de voir que ce qu'elle lui proposait semblait lui faire plaisir. ≪ - Merci... Merci beaucoup... ≫ Fut d'ailleurs sa seule remarque, peut-être fut-il surpris par la situation. Dans tous les cas, il semblait reconnaissant et Magdalena, de son côté, s'avérait heureuse de pouvoir l'aider. De plus, elle bénéficierait par la même occasion de ses talents, ce qui n'était guère négligeable. « Parfait ! Faisons comme ça, alors ! Je ne manquerai pas de vous contacter, mais je vais malheureusement devoir vous laisser pour ce soir. Il semblerait qu'on est besoin de moi pour régler un petit pépin. Profitez bien de la soirée Monsieur Winsomebird et ce fut un plaisir de vous rencontrer. » Ne le connaissant que peu, Magdalena choisit de lui dire au revoir d'un simple serrement de main et s'éclipsa rapidement. Le laissant seul, sur place.