Dans cet hôpital privé de Nuremberg, en Allemagne, les cris d'une petite fille font des ravages. Dès son enfance, cet enfant est promis à un brillant avenir. Comment ça ne pourrait pas l'être? La petite Safiya Mbengue, la deuxième de sa fratrie, naît dans l'une des familles des plus fortunées. Ce n'est pas une surprise quand on dit que cette fille aux cheveux noirs comme l'ébène est élevée comme une princesse. Enfant pourrie gâtée jusqu'à l'os, Safiya sait qu'elle doit être forte et maligne pour survivre dans ce monde cruel. Chez les Mbengue, l'erreur n'est pas permise. Leur réputation était et elle reste très importante dans le monde des sorciers. Safiya a appris à ne pas s'intéresser au monde politique. Elle laissait cela aux autres familles. La jeune femme continuait de grandir comme une princesse. Une magnifique Africaine à qui la vie lui souriait et lui promettait de grandes choses, surtout de l'or en quantité industrielle et de l'argent à ne plus savoir quoi en faire.

Les années défilaient et le temps avançait incroyablement vite. Un instant, Safiya courait autour du château des Mbengue, s'amusant comme une folle avec son frère aîné et son jeune frère, rêvant de devenir la meilleure sorcière d'Allemagne et, un autre instant, elle était une adolescente, une magnifique jeune femme qui attirait l'attention de tout le monde. Être une Mbengue apportait de grandes responsabilités et c'était un grand honneur pour Safiya. La jeune femme était sur les bancs de l'Académie Goldadler, apprenant des tas de choses, afin devenir une meilleure sorcière. Si elle était déjà excellente, elle allait l'être encore plus et cela l'excitait énormément. Elle recherchait constamment la perfection, si bien qu'elle pouvait passer plusieurs heures à étudier sur les potions, les sorts et tout ce qui avait un lien avec son éducation scolaire. Elle ne devait pas se tromper. Ses parents lui avaient répétés à plusieurs reprises qu'elle devait exceller dans tous les domaines. « Les Mbengue n'ont pas le droit à l'erreur, n'oublie jamais ça, ma chérie. » Safiya n'oubliera jamais ces paroles, ces paroles qui sont restées ancrées dans son coeur pour toujours. Si elle voyait quelqu'un faire une erreur, elle le regardait de haut et se moquait de lui. « Les erreurs c'est pour les faibles. » Disait-elle.

Vint alors le moment tant attendu dans la famille Mbengue. En réalité, ce moment est attendu par toutes les familles pures d'Allemagne. À 17 ans, les parents de Safiya lui annoncèrent à qui elle allait se marier. La jeune femme savait qu'elle allait porter un anneau en or à l'annuaire très rapidement. Elle ne devait rien dire. En effet, elle devait accepter ce choix qui lui était opposé. « Il est très bien, ma fille, tu verras. » Elle croyait ses parents. Comment faire autrement? Ses parents lui avaient tout appris et elle les respectaient. Le dîner organisé pour les fiançailles furent grandioses. Elle allait épouser un Quispe, un homme âgé qui avait cinq ans de plus qu'elle, mais cela ne la dérangeait pas. Il paraissait bien et elle devait respecter le fait qu'elle devait être mariée à vingt-cinq ans. Pendant ce temps, alors que toute la famille Mbengue parlait de son mariage, elle devenait avocate et elle avait une excellente réputation. Elle respirait la joie de vivre dans ce domaine. Avec elle, c'était tout ou rien. Safiya savait persuader les gens et elle gagnait toujours. Encore là, elle n'avait pas le droit à l'erreur. Le temps continua donc d'avancer et, alors qu'elle eut vingt-cinq ans, le jour J arriva. Les Quispe et les Mbengue se réunirent, afin d'unir leurs enfants. Safiya montait l'autel, vêtue d'une des plus belles tenues qu'une femme pouvait porter. Une longue robe blanche qui moulait à merveille ses courbes, de beaux bijoux faits d'or. Un ensemble qui respirait la richesse et le luxe des Mbengue. « Nous sommes réunis ici pour unir cet homme et cette femme... » Les paroles du prêtre entraient dans la tête de Safiya et y restaient. Ressentait-elle de l'amour pour son fiancé? Non, pas réellement, mais, comme elle l'a attendu souvent, l'amour vient avec le temps. « Je vous déclare mari et femme. » La cérémonie du mariage était terminée. Safiya n'était plus seulement une Mbengue, elle devait une Quispe.

Safiya emménagea dans le château de la famille de son mari, devenant un membre de cette famille à part entière. Dès cet instant, Safiya et son mari essayèrent d'avoir des enfants. La jeune femme désirait devenir mère, afin que sa famille et celle de son mari s'agrandit et qu'elle devienne encore plus influente qu'elle l'était déjà. Ils essayèrent plusieurs fois, mais rien ne fonctionnait. Il n'y avait aucun miracle, Safiya ne tombait jamais enceinte, restant éternellement mince. « Je suis désolée, sincèrement désolée, mais j'essaie, je t'assure. Ça marchera la prochaine fois, je l'espère du plus profond de mon être. » C'était une Safiya en larmes, assise dans le lit conjugale, qui disait ces paroles à son mari qui la regardait dans les yeux. Pendant qu'ils essayaient de fonder leur famille, la politique faisait rage à l'extérieur. La famille de son mari voulait une nouvelle famille à la tête du pouvoir et, tandis que Safiya observait sa nouvelle famille parler de politique, elle souriait, tout bonnement. La vérité est qu'elle ne s'y intéresse pas. Ce n'est pas pour elle et ce n'est surtout pas pour sa première famille, les Mbengue.