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 don't go where i can't follow ɸ rayander

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MessageSujet: don't go where i can't follow ɸ rayander   don't go where i can't follow ɸ rayander EmptyMer 17 Aoû - 18:00

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Tu as eu vingt-et-un ans il y a quelques semaines maintenant, cette conversation n’a que trop tardé. La jeune femme assise dans un grand fauteuil pourpre bien trop grand pour sa menue silhouette hocha la tête d’un air affable. Ses mains délicatement posées l’une sur l’autre dévoilaient des jointures blanches trahissant la tension qui l’habitait. Je vous écoute mère Les années étaient passées si vite, elle n’était tellement pas préparée. Elle avait tenté de deviner qui était son promis, elle dévisageait chaque jeune homme à qui sa mère la présentait lors de réception, se demandait si ça serait le visage qu’elle contemplerait tous les jours du reste de sa vie. Tu étais jeune à l’époque, tu ne t’en souviens peut-être pas, mais ta cousine notre chère Serena était fiancée avant son trépas. Bien entendu celui-ci ne pouvait trouver meilleur parti qu’une Rosenwald ; ainsi il a très aimablement accepté d’attendre quelques années, afin que tu sois en âge, pour t’épouser à la place. Les yeux opalins de la jeune femme s’écarquillèrent, tandis ce qu’elle tentait de faire émerger des souvenirs de cette période sombre. Bien qu’il soit âgé de trente ans aujourd’hui, il est resté très bel homme, tu le trouveras fort aimable j’en suis sure. Une rencontre sera organisée très prochainement La jolie blonde afficha un sourire neutre en hochant la tête, encore sous le choc de cette nouvelle. Elle regarda sa mère s’éloigner jusqu’à sortir du petit salon d’apparat dans lequel elles s’étaient retrouvées. Gardant contenance la jeune femme se leva d’un mouvement souple, soudainement oppressée par les murs de la pièce. Elle marchait lentement, peu sure de la direction à prendre. Elle pensa à sa cousine Serena, morte dans son lit d’un trop grand affaiblissement dû à sa maladie. Ses beaux yeux bruns ouverts sur ce qu’elle ne pouvait plus voir. Elle pensa à son futur mari, silhouette massive, inconnue et hostile. Aux années qu’il avait déjà vécues, aux lèvres qu’il avait déjà baisées, aux corps qu’il avait du déjà posséder. Elle porta la main sur ses lèvres, se rendant compte de tout le retard qu’elle avait dans sa vie. Enfermée volontaire dans les murs de ce palais, elle avait élégamment repoussé tous ceux qui avaient tenté de l’approcher. Aujourd’hui sa cage dorée est percée, le petit moineau va découvrir le ciel. Mais comment affronter cette immensité ? Au détour d’un couloir elle entraperçu Lissander, l’autre enfant de la famille, l’autre partie de son cœur. Un effroyable regret se saisit de son âme tandis ce qu’elle se détournait d’un mouvement fluide et s’empressait de se hâter – une jeune femme de son rang ne cours jamais – dans la direction opposée. Ses pieds bientôt la menèrent à l’entrée du palais, les grandes portes impériales semblaient la dévisager, la défiant de les pousser. Les gardes haussèrent brièvement un sourcil quand elle se glissa devant eux, très peu habitués à voir la jolie Raya s’éloigner des murs de son nid douillet. Prenant une grande inspiration, elle s’élança dehors, les pans de son cardigan se déployant comme de petites ailes dans son élan.

ɸɸɸ

Perchée sur un muret, elle appréciait le vent dans ses cheveux et l’air frais du début de soirée dans la capitale allemande. Elle n’était pas ressortie ainsi depuis qu’ils avaient emménagés en ville, associant la cité à une mère traitresse qui avait été le théâtre de l’extermination d’une grande partie de sa famille. Pour Raya, chaque maison cachait un complot, chaque arbre dissimulait un assassin. Pourtant quelques œillades intéressées excepté, Raya n’avait pas été une seule fois dérangée depuis son arrivée. Elle pensait à son fiancé, à toutes les différences qui les sépareraient. Elle pensa à se rendre dans un bar à rencontrer quelqu’un et à le laisser la ravir pour une nuit. Elle n’avait pas vécu pendant toutes ses années et soudainement qu’il ne lui restait que quelques mois elle se rendait peut-être compte de ce qu’elle avait raté. Soudain, dans son dos les fourrés s’agitèrent, des pas se firent entendre. Raya tenta de rester totalement calme, il n’était pas si tard que ça, il est normal que les rues soient fréquentées. Il était temps de combattre ses démons. Elle força un sourire sur ses traits et lança avant de se retourner une salutation enjouée. Bonsoir Elle tourna enfin la tête pour découvrir un jeune homme derrière elle. Pas ses démons donc, son démon. Un sourire naquit immédiatement sur son visage, quoi que teinté d’une lourde tristesse. Oh elle avait reconnu ce jeune homme, elle le reconnaitrait n’importe où. Oh Lissander c’est toi ! Elle ne voulait pas qu’il la voit comme ça, elle ne voulait pas le contaminer de ses pensées noires si inhabituelles chez elle. Elle tenta de garder contenance, malgré la situation incongrue. . Quelle surprise de te trouver là ! Le regard du brun s’assombrit et la jeune femme perdit son sourire. Du rose lui monta aux joues et elle baissa les yeux vers le sol. Comme il était stupide de penser pouvoir lui mentir. L leurs âmes étaient si entremêlées qu’il était pratiquement impossible pour l’un de cacher quelque chose à l’autre. Lissander était bien plus doué qu’elle à ce jeu-là, il pouvait la lire comme un livre ouvert. Elle poussa un soupir de défaite, n’osant pas le regarder, ne voulant pas qu’il voit la peur que lui instillait sa situation. Elle avait beau être la petite sœur, elle essayait toujours de le préserver, même s’il n’en avait pas forcément besoin. Ca y est, c’est arrivé Elle gouta l’amertume dans ses mots du bout de la langue. Elle laissa planer la nouvelle entre eux, n’osant pas se préciser, ne voulant pas rendre réelle la nouvelle. Elle ne voulait pas lever les yeux et commencer à imaginer leurs adieux.

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MessageSujet: Re: don't go where i can't follow ɸ rayander   don't go where i can't follow ɸ rayander EmptyMer 17 Aoû - 21:11

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« Mère, avez-vous vu Raya ? Je ne la trouve nulle part. » Voix calme et innocente, alors que mon regard cache bien des choses. Douce ironie lorsqu’on connait l’homme sous les apparences. Mes pas m’arrêtent en face de cette femme fière aux allures arrogantes et froides. Son regard se pose sur moi, un sourire léger aux lèvres, sourire que j’ai appris à redouter au fil des années. Qu’a-t-elle fait encore pour la mettre de si bonne humeur ? Je n’en ai aucunes idées. Néanmoins, mon instinct me dit que ce qui va suivre ne va pas me convenir. « Non, elle est partie lorsque je lui ai appris ses fiançailles. » Mon cœur se serre avec une brutalité étonnante. Je dois me faire violence pour ne pas chavirer, ne pas m’accrocher à cette porte non loin de mon épaule. La fièvre semble me monter alors que mon regard s’assombri, laissant ma mère avec ce sourire inconscient sur les lèvres. Elle me connait, je suis son fils, elle sait ce qui m’anime au tréfonds de mon âme. Elle sait que Raya est comme la moitié de mon âme, la douce qui me fait vibrer sans avoir à lever le petit doigt. Ma respiration se coupe l’espace d’un instant, fugace, comme inutile. Je ne laisse rien transpercer dans mon comportement, restant de glace, comme elle me l’avait appris. Les apparences sont trompeuses, chez moi encore plus. Je détourne les yeux, nonchalant, plantant mes mains dans mes poches. « Soit, je vais donc continuer à la chercher. » Elle hausse un sourcil, s’attendant sûrement à une crise de colère que je ne souhaitais pas lui offrir. Me détournant d’elle, je m’avance déjà vers cette porte de sortie, brûlant fiévreusement de l’intérieur. « Ne souhaites-tu pas savoir de qui il s’agit ? » Je me stoppe, un sourire mauvais aux lèvres. Douce provocation que voilà, mais tu ne cèderas pas, pas aujourd’hui, pas devant-elle. « Inutile, cela m’importe peu. »

Je reprends ma route cherchant pendant une bonne demi-heure dans le château avant de croiser un des gardes de l’entrée. « Avez-vous vu la princesse Raya ? » Ma voie est aussi froide que la glace, claquante comme un fouet, lui indiquant qu’il avait intérêt à avoir une réponse satisfaisante. « Elle est sortie Prince, il y a bientôt une bonne heure de cela. Voulez-vous que j’envoie quelqu’un la chercher ? » « Inutile, j’irais la chercher moi-même. » Simples paroles que voilà. Je n’avais pas besoin d’une escorte pour retrouver ma sœur, mon âme saurait la retrouver, que cela prenne des heures ou non. Sortant rapidement hors du palais Impérial, je me mets en route pour retrouver celle qui comptait tant à mes yeux. Les minutes s’écoulent, plusieurs regards se posent sur moi. Mélange de respect, de crainte, d’interrogation. Beaucoup ne savent que penser de moi, ne connaissant que de futiles rumeurs sur mes accès de colère. Ils étaient loin de la douce vérité. « Tu as vu cette femme sur le muret, n’étais-ce pas la princesse Raya ? » Paroles échappées que je perçu avec intérêt. Sans en écouter de plus, je m’enfonce dans l’âme végétale pour y apercevoir enfin le dos de ma douce. Mon cœur cesse de se plaindre, comme gémissant une fois trop longtemps éloigné d’elle. « Bonsoir. » Sa voix. Mélodie qui sonne comme une chanson voluptueuse à mes oreilles. Je ne réponds pas, continuant d’approcher alors que mes pas cessèrent non loin d’elle. Elle se retourna alors, croisant mon regard. « Oh Lissander c’est toi ! » Aucun sourire ne vient s’afficher sur mon visage. Je n’en ressens pas l’envie, pas le besoin. « Qu’elle surprise de te trouver là. »

Mon sourire sombre dans l’obscurité, comme une lumière que l’on éteint pour laisser place au néant. Elle baisse les yeux, cherchant à fuir ces yeux qu’elle connait par cœur. Son sourire ne me trompe pas, ses airs non plus, pas moi. Ça y est, c’est arrivé. » Je vacille dangereusement, comme si mon corps avait cessé d’y penser le temps de mes recherches. Un vacillement léger qui me fit faire un pas sur le côté. Je prends quelques secondes avant de réagir, avant de retrouver l’usage de la parole. « Je sais… » Cruelle véritable, brûlure immense d’une séparation évidente. Non, je ne peux pas imaginer fuir celle que j’aimais de tout mon être, de toute mon âme. Elle était mienne, j’étais sien qu’importe ceux que nous fréquentions. L’évidence même avait toujours été présente entre nous. J’approches d’elle calmement, déposant mes mains sur ses joues pour l’obliger à lever les yeux vers moi. Nos regards se croisent de nouveau. Ma mâchoire est serrée et douloureuse, une rage bouillonne en moi, presque palpable du bout des doigts. Elle me dévore, elle me tue, elle me terrifie quelques fois. Bombe à retardement que je suis. « Ils n’arriveront pas à nous séparer aussi facilement. Si je dois trancher la gorge de ton fiancé, je le ferais sans détours. » L’imaginer la toucher, la posséder m’était insupportable. Je tremble de rage, pourtant, contrairement à Mia, il ne me viendrait pas à l’esprit de la toucher. Pas elle, douce perfection qu’elle était, si fragile, si innocente.


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MessageSujet: Re: don't go where i can't follow ɸ rayander   don't go where i can't follow ɸ rayander EmptyJeu 18 Aoû - 1:41

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 Je sais…  Une brise de vent frais l’enveloppe à l’exact moment où les paroles de son frère lui parvinrent. Ainsi elle ne sut su pas si elle frissonnait de froid ou d’effroi. Peut-être bien des deux. Ainsi sa mère avait déjà prévenu toute la famille. Cela ne la surprenait guère, la sentimentalité n’est pas l’un de ses traits distinctifs. Sa mère était la parfaite illustration d’une main d’acier dans un gant de velours, magnifique à l’extérieure mais peut s’avérer létale. En ça elle ressemblait beaucoup à leur tante l’impératrice, malgré qu’elle ne soit pas une Rosenwald. Mais si Raya avait hérité du velours, son frère était né de l’acier. Quand il se déplaçait beaucoup s’écartaient instinctivement sur son passage, comme s’ils pouvaient sentir le prédateur se mouvant dans leurs rangs. Elle tenait cela d’autres personnes, car pour elle Lissender était une présence rassurante et addictive. Rien qu’à l’idée de devoir le quitter la folie la guettait.

Soudain des mains fortes et délicieusement chaudes encadrent son visage. Elle relève la tête et plante ses prunelles claires dans le regard abyssal du jeune homme. Malgré la peur une enivrante sensation de chaleur se répand dans ses entrailles, elle est dehors mais elle n’a plus peur. Pas avec ces bras sur elle, pas sous ce regard. Elle n’avait pas besoin de murs pour se sentir en sécurité, juste de ça C'est toi mon palais .

Ils n’arriveront pas à nous séparer aussi facilement. Si je dois trancher la gorge de ton fiancé, je le ferais sans détours. Les mots susurrés calmement et avec l’affabilité de l’évidence la surprirent légèrement. Comment tant d’indécence pouvait-elle vivre dans cette bienséance ? Elle laissa échapper un petit rire clair, il avait toujours su comment la rassurer. Le fait qu’elle trouve le meurtre réconfortant la soulageait parfois : malgré la couleur de ses cheveux elle était bien une Rosenwald. Elle posa une main sur celle du jeune homme, comme pour l’empêcher de quitter sa joue, juste un instant de plus.
C’est une jolie promesse Car elle savait bien que tout ce qu’il lui disait n’était qu’une vérité sans honte. Elle se demanda si elle pourra trouver un jour quelqu’un capable d’actions aussi extrêmes juste pour elle. Elle se demanda si lui trouvera quelqu’un qui lui inspirera la même ferveur.

Je le rencontrerais très bientôt, il a trente ans, il m’attend depuis bien longtemps. L’urgence de la situation lui saisissait soudain l’esprit. Je ne pense pas que je pourrais l’aimer Je ne pense pas que je pourrais l’aimer plus que toi Elle pensa à toutes les femmes de sa famille qui avaient dû avant elle, éprouver les mêmes sentiments. Mais je connais mon devoir. Je ferais toujours ce qui est le mieux pour notre famille Elle pouvait voir dans sa tête sa mère radoter son éternelle devise : Il y a nous et il y a les autres. D’un geste du bras elle désigna le paysage autour d’elle, le petit muret, les arbres, la ruelle fleurie, les gens qui les dévisageaient sans vraiment le cacher.  Tu te rends compte que depuis que nous sommes ici je ne me suis jamais aventurée aussi loin dans la ville ? Elle sourit rêveusement en pensant à leur enfance loin de la capitale, loin du pouvoir et de ses tracas Ce n’est que maintenant que je risque de la perdre que je me rends compte de sa beauté. Elle se dégagea légèrement, soucieuse de ne pas donner un spectacle à leur public. Ce n’est pas tous les jours qu’un prince et une princesse s’échouaient dans cette ruelle sans intérêt. Elle tendit la main vers Lissender en reculant doucement, une invitation tentante pour sa moitié.  Mais je ne te perdrais pas toi. Luxurieuse certitude, soudain attaquée par un traitre doute.  N’est-ce pas ? Sa voix cristalline avait pris le timbre d’une innocente incertitude, tandis ce que sa main tendue reposait toujours entre eux—deux, petite princesse attendant son prince. Emmène-moi dans un endroit, un lieu que tu aimes dans cette ville. Je veux que tu me fasses vivre avant qu’il ne m’emmène. Il pouvait l’emmener aux confins de la terre, elle ne se sentirait jamais plus en vie que dans son étreinte.
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MessageSujet: Re: don't go where i can't follow ɸ rayander   don't go where i can't follow ɸ rayander EmptyJeu 18 Aoû - 21:37

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Mon regard ne cesse de l’observer, telle une caresse froide et piquante. Je ne pouvais l’imaginer avec un autre. M’être ainsi arracher pour dormir aux côtés d’un mari que j’aurais pu tuer sur le champ s’il avait été là. C’était ma sœur, ma Raya, ma princesse. Elle était moi, j’étais elle. Cette partie de mon âme que j’avais enveloppé de noirceur, cette petite étincelle qui brillait de par sa présence. Elle seule était capable de ne pas éveiller de la violence en mon être, justement, elle l’apaisait comme un doux murmure apporté par le vent. Sans elle, je n’avais plus de raisons d’être calme, de me contenir. Elle était en quelque sorte cette drogue qui complétait Mia, bien que plus profondément ancré en mon être. Nous partagions tellement et ce, depuis toujours. Je m’approche d’elle, laissant mes pas brutaliser la distance qui nous sépares. Rester loin n’était pas concevable. Sa peau sous ma main ne fut qu’éveiller mon palpitant, rongé par la haine de devoir la laisser me filer entre les doigts. Je ne pouvais rien y faire, ne pouvant m’opposer à la volonté de la famille. J’étais moi-même fiancé à cette Dulac, si jeune, si naïve qui ne connaissait rien de son futur époux. Elle rit à mes paroles, douce mélodie que j’ancre dans ma mémoire ne voulant jamais l’oublier. Si elle rit, moi, je ne souris pas. Je souris rarement ou alors, un sourire rempli d’arrogance. Je ne peux y arriver, pas face à cette situation que je vomissais, qui me répugnait. « C’est une jolie promesse. » Sa main trouva le contacte de la mienne, rapprochement subtile que nous échangions sans cesse, loin du regard des autres. Je l’aimais d’une façon bien différente des autres. Différente même de ce que j’éprouvais quand je croisais la route de Mia. Bien différente de la façon qu’un frère pouvait aimer sa sœur.

« Je le rencontrerais très bientôt, il a trente ans, il m’attend depuis bien longtemps. » Je serre de plus belle les dents, pressant d’avantage mes mains contre son doux visage. Un grognement s’échappe de mes lèvres, telle une insulte à ses paroles. Trente ans…Qui pouvait-il être ? « Je ne pense pas que je pourrais l’aimer. » Mon cœur semble plus léger face à ses mots, bien que ma colère soit toujours visible dans mon regard. « Alors ne l’aimes pas, Raya. » Non, ne l’aimes pas, aimes moi à sa place. « Mais je connais mon devoir. Je ferais toujours ce qui est le mieux pour notre famille. » Pour ça nous étions les mêmes. Qu’importe nos sentiments, notre haine, nos rancœurs. La famille passait avant tout, notre éducation était faite ainsi. « Comme nous tous, mais ton devoir n’est pas de l’aimer mais de l’épouser. Au mieux de lui offrir un enfant, point final. » Et cette idée me répugnait au plus haut point. Pourtant, j’allais devoir faire de même. Epouser cette fille, lui faire porter mon enfant pour ainsi, mériter ma place définitive dans les rangs des Rosenwald. Néanmoins, contrairement à ma sœur, j’avais déjà eu de nombreuses relations qui avaient fait de moi un homme expérimenté. Elle, elle était encore une fleur fragile…fleur que je refusais de se voir prendre par un inconnu sauvage et dépourvu de classe. Il ne la méritait pas, qui qu’il soit ! « Tu te rend compte que depuis que nous sommes ici je ne me suis jamais aventurée aussi loin dans la ville ? » Je soupire légèrement, incapable de partager son plaisir. Elle se recule, je fais de même. Regardant autour de moi, je vois néanmoins sa main se tendre, réclamant une fois de plus ma présence.

« Mais je ne te perdrais pas toi ? » Mon regard se plonge dans le sien, alors que je sens cette peur l’envahir. « N’est-ce pas ? » Je souris légèrement, cherchant à la rassurer. Ma main trouve la sienne et enroule nos doigts dans un élan de tendresse. « Tu sais bien que me perdre n’est pas une option…quoi qu’il arrive. » Ma douce, ma moitié. Comment pourrait-elle me perdre ? Même marié je reviendrais sans cesse vers elle. Même père la beauté du monde ne cesserait de se refléter dans son regard. « Emmène-moi dans un endroit, un lieu que tu aimes dans cette ville. Je veux que tu me fasses vivre avant qu’il ne m’emmène. » Je l’attire légèrement contre moi, venant déposer mon front contre le sien. Proximité interdite, étrange, merveilleuse. Je garde le silence durant quelques instants avant de souffler. « Suis-moi. » Les rues c’étaient vidées, ne laissant que quelques retardataires se diriger vers un lieu inconnu. Je tire ma sœur à mes côtés, ne la lâchant pas, ne pouvant séparer nos mains. Tournant dans un parc, je m’y engouffre avant de plonger dans un fourré. En son centre une mini clairière, invisible aux yeux des autres, cachée par des fourrées et quelques arbres. « J’aime cet endroit, simplement parce que personne d’autre ne le connait. Endroit calme, caché à la vue des autres…rien de bien extraordinaire, mais j’aime ce lieu. »



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MessageSujet: Re: don't go where i can't follow ɸ rayander   don't go where i can't follow ɸ rayander EmptyJeu 18 Aoû - 23:58

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Alors ne l’aime pas, Raya.  Jamais Les choses sues, les choses tues. Les paroles langoureuses du brun avaient le don d’envouter son âme et son cœur. Tel le serpent lui susurrant de croquer le défendu. Si elle avait une once de raison en moins ou une goutte de sang Rosenwald en plus elle sauterait dans les flammes de l’indécence avec délectation. Au final la question ne se posait même pas, elle ne pourrait jamais aimé quelqu’un car elle n’avait plus aucun amour à donner. Il avait tout prit, et elle victime consentante de ce vol lui avait ouvert la porte.

Comme nous tous, mais ton devoir n’est pas de l’aimer mais de l’épouser. Au mieux de lui offrir un enfant, point final. Son sourire mourut sur ses lèvres, boutons de roses parfaits. Elle reprit donc brutalement pied dans la réalité et baissa la tête pour voiler son visage de ses cheveux dorés. Bien sûr qu'il serait question d’héritier.  Elle prit une grande inspiration mais ce qui sortit de sa bouche n'était pas plus fort qu'un couinement de souris. Agacée, elle se renfrogna de sa situation encore une fois. Rares sont les hommes qui ont franchi la barrière de ses lèvres et voilà qu’on attendait d’elle qu’elle enfante à présent.

Tu sais bien que me perdre n’est pas une option…quoi qu’il arrive. Elle sentit sa main recouvrir la sienne, peau contre peau, chaleur contre chaleur. Parfois ils n’étaient tellement qu’un, qu’elle ne savait plus où commençait l’un et où finissait l’autre. Elle pressa sa main, déclaration silencieuse de sa gratitude d’être aimée d’une si puissante façon. Les moments de tendresses entre eux étaient fugaces mais nombreux. Des instants de quelques secondes à peine : aussi fragiles, sublimes et désespérés qu'un papillon battant des ailes pour contrer un ouragan.

Suis-moi. Où qu’il aille elle irait aussi. Raya souriait, se laissant guider dans les ruelles de cette cité inconnue par son frère. Elle était étrangement excitée à l’idée de découvrir un nouveau pan de la vie du jeune homme, une chose qu’elle s’était toujours refusée. Il ne l’emmena pas très loin, dans une petite enclave de verdure au milieu du gigantesque empire. Pour Lissander ce n’était peut-être qu’une simple clairière, pour Raya tout revêtait le merveilleux de la nouveauté. Ces arbres qui ombrageaient le lieu tout en laissant entrer les derniers rayons du soleil. Les quelques roses qui dépassaient d’un fourré non loin, la ville était remplie de ces fleurs depuis le retour de la famille impériale.

J’aime cet endroit, simplement parce que personne d’autre ne le connait. Endroit calme, caché à la vue des autres…rien de bien extraordinaire, mais j’aime ce lieu. Elle put enfin le contempler réellement tout en reprenant une respiration normale. La première chose qu'elle vit fut ses yeux d’une couleur encre saisissante. Une ombre passa dans les yeux de la jeune femme, si furtive qu'on pouvait douter de son existence. Raya n'en montrait rien pour l’instant mais, elle n'appréciait pas de savoir que son frère appartiendrait à une autre. Elle embrassa du regard son visage diaphane, ses cheveux en pagaille et les muscles que l'on pouvait deviner sous le tissu de son habit avant de lâcher un petit soupir et de se détourner vers le paysage.

Magnifique Et elle ne parlait pas vraiment du paysage. Elle ferma les yeux et tourna son visage vers le vent, inhalant les restes de cette chaude journée. Elle se déplaça jusqu’au centre de la clairière et effectua un petit tour sur elle-même, faisant tournoyer ses mèches dorées. Caché à la vue des autres… J’adore ce genre d’endroits. De la bouche d’une autre, les mots pourraient paraitre provocateurs, mais Raya les prononçait avec une telle honnêteté qu’on ne pourrait jamais y déceler la moindre impureté. Je suis sous le charme. Elle s’arrêta pour ajouter d’un ton moqueur C’est ici que tu amènes toutes les autres filles c'est ça ? Bien que Raya n’ait jamais rien vu, elle savait que son frère avait une réputation de séducteur. Elle ne pouvait le nier, tout son être semblait avoir été constitué pour attirer, fasciner. Elle ne pouvait nier aussi qu’elle doutait fortement de l’espérance de vie de ses conquêtes.
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MessageSujet: Re: don't go where i can't follow ɸ rayander   don't go where i can't follow ɸ rayander EmptyVen 19 Aoû - 20:22

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Qu’elle cruauté de séparer un frère et une sœur qui s’aiment tant. Amour dysfonctionnel, amour délirant. Elle était pureté, j’étais la pourriture à l’état brute, le mal absolu. Ressemblant plus à un Rosenwald qu’elle, en tout qu’à dans mes actes. Trop de consanguinité dans nos gênes, pas assez peut-être. J’étais dépravé au point de coucher avec ma propre cousine, l’aimant brutalement, sauvagement. Alors qu’elle, oui, elle je l’aimais de cet amour tendre et lumineux, amour que je me refusais de perdre d’une quelconque façon. Trop précieuse, tel un joyau rayonnant que je ne pouvais troquer. Car jamais, au grand jamais je ne pourrais la laisser, l’abandonner. Elle était cette femme qu’on ne peut laisser nous échapper, pour elle, j’étais prêt à tuer le premier venu et ce, sans contres façons. La possessivité me ronge, me tue, mais je ne peux rien y faire. Elle ne m’avait jamais rejeté ces nuits ou, en silence, je venais combler le vide à ses côtés. Elle ne m’avait jamais éloigné quand, subtilement, je me rapprochais d’elle dans l’obscurité. Mon corps réclamait sa présence, douce drogue. Je l’invite à me suivre, la tirant dans les rues bientôt vides de cette ville qui était en quelque sorte nôtre. Nos pas ne furent pas longs, alors qu’en silence, je m’engouffrais dans ce lieu qui m’était propre. Inconnu des autres, pourtant méritant de par sa beauté divine. Jamais une fille n’avait foulée ses terres, prenant soin de le garder cacher. Je ne sens pas son regard posé sur moi, laissant mon être profiter de cette présence animée de silence et de solitude. Réconfortante sensation alors que son soupire me sort de ma rêverie. « Magnifique. » Détournant mon regard vers ma cadette, je la vois avancée vers le centre de l’endroit, tournant sur elle-même. Vision magnifique, magique. Boucles dorées qui se balancent à son rythme, virevoltant tout en élégance.

Je crains sa perte douloureuse, je crains son arrachement inévitable. La boule au ventre, la gorge brutalement serrée. Mon être ne laisse rien paraitre, me contentant de l’admirer sans gêne. Petite fleur épineuse et fragile. « Caché à la vue des autres…j’adore ce genre d’endroits. » Un léger rire s’échappe de mes lèvres en la voyant ainsi adorer ce lieu que nous partagions désormais. Je savais que celui-ci allait lui convenir. Discret mais de toute beauté, comme elle. « Je suis sous le charme… » « Me voilà jaloux de ce lieu à présent. » Ironie qui n’en était pas vraiment une. Même d’un simple lieu, la jalousie pouvait s’imposer en moi comme une bouffée de chaleur. Je fais quelques pas en avant sans pour autant empiéter dans son bonheur actuel, cherchant à la laisser profiter de cette euphorie qu’elle pouvait ressentir. « C’est ici que tu amènes toutes les autres filles c’est ça ? » Un léger froncement de sourcil s’affiche sur mon visage, bien que la question soit justifiée, elle devrait savoir que les autres n’ont aucune importance, sauf peut-être Mia qui avait sa propre utilité malsaine. Je m’avance vers elle pour lui faire face. A l’abris de la douce végétation, je pose ma main sur sa joue, cherchant une fois de plus son contact, ne sachant m’en passer bien longtemps. Je suis plus grand qu’elle, de ce fait, ma tête se baisse pour plonger mon regard dans le sien, la surplombant de toute ma hauteur. « Il n’y a que toi. » Et il n’y aura jamais que toi. Comme une cruelle évidence, tu ne l’ajoutes pourtant pas. Les mots ne sont pas nécessaires pour qu’elle le comprenne, ça avait toujours été ainsi, nullement prêt de changer non plus. Mariés ou pas.

Mes doigts glissent dans ses cheveux, glissant le long de ceux-ci. Cette douceur, elle lui était réservée. Pas de faux semblants, alors que mon regard lui, pouvait laisser briller la noirceur habituelle de mon être. Partage de deux émotions que je ne contrôlais que très peu, de deux êtres se glissants sournoisement dans mon âme. « Aussi longtemps que je foulerais cette terre, aussi longtemps serais-je marié, il n’y aura que toi Raya. Ne pense jamais le contraire, à tes côtés, toutes s’effaces. » Oui, toutes devenaient invisibles. Elle était la passion, Mia la tourmente. Elle le savait. Elle connaissait la relation que j’entretenais avec notre cousine, pourtant, jamais nous n’en parlions. Un bien pour un mal, un partage équitable qui faisait de moi un homme comme il faut. Mon front se colle de nouveau au sien alors que mes mains encadrent son visage. Mon souffle se mélangeant au sien, brise légère et envoûtante alors que je murmurais entre mes dents. Promets-moi de ne jamais l’aimer Raya. » Oui, promets-moi de n’aimer personne d’autre que moi, de me consacrer ton cœur et ton âme comme je le fais en silence. Que mes tourmentes cesses, que nos défauts prennent le dessus sur notre raison.



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