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 ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. )

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Luis Rosenwald
impérialiste de la Rose

Luis Rosenwald
( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) UH17mY6
‹ MESSAGES : 1342
‹ PSEUDO : bigbadwolf, lise.
‹ FACE & CREDITS : dylan o'brien / bbw + sign. tumblr/halsey
‹ ÂGE DU PERSONNAGE : 25 ans depuis le 14 mai.
‹ STATUT CIVIL : Marié à Aloisia Freidrich, devenue Rosenwald. Cependant le brun n'est pas fidèle. Une rumeur court d'ailleurs à ce sujet, mais elle reste à l'état de rumeur car personne n'a de preuves. En effet, Luis est assez persuasif pour éviter que les autres ne parlent.
‹ STATUT DU SANG : Pur, il serait inconscient d'en douter. Ses capacités magiques démontrent de son sang pourpre, qui coule dans ses veines.
‹ OCCUPATION : Prince héritier à plein temps, exerçant le métier d'avocat principalement parce que c'est amusant. Ambitieux, Luis est incapable de ne pas travailler. Même si il n'exerce plus autant qu'il le voudrait, il a aime retourner au bureau pour s'occuper de quelques richissimes sorciers capables de se payer ses services.
‹ SCOLARITÉ : Goldadler, bien sûr, dans le pavillion des purs. Très bon étudiant, il n'a jamais raté dans une seule branche.
‹ ALLÉGEANCE : A sa famille, à sa mère, à lui-même.
‹ LOCALISATION : Berlin.
‹ INVENTAIRE : Son téléphone portable (qu'il déteste), un portefeuille qui ne le quitte jamais et son alliance, bien sûr, qu'il ne retire jamais.
‹ COMPÉTENCES : charisme (niv. 2), leadership (niv. 1), cruauté (niv. 2)



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MessageSujet: ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. )   ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) EmptyVen 12 Aoû - 12:00


Luis Rosenwald
won't be pretty, won't be sweet
— Prénom(s): Luis Rosenwald, premier du nom aussi étonnant que cela puisse paraître. Pendant des siècle, les Rosenwald ont utilisé pratiquement les mêmes prénoms, sans grande originalité. Ils se sont passés les quelques mêmes 6 ou 7 prénoms et Helmina, désireuse d'un changement, a décidé de ne pas répéter ce cycle incessant. Il n'a d'ailleurs pas de second prénom. — Nom: Rosenwald, un nom porteur de sens. Un nom qui défini celui qui le porte, que celui-ci soit l'héritier, ou le dernier né de la dernière branche mineure. Rosenwald pose de ses neuf lettres imposantes sur les épaules du prince héritier, et il les porte sans aucune difficulté. Taillé pour hisser ce nom toujours plus haut, Luis est conscient du caractère presque sacré de ses origines, et sait qu'il doit y faire honneur. Son sang n'est pas seulement pur, il est bleu et peu peuvent s'en vanter. — Age: Vingt-cinq années que le prince partage l'air des manants qui constituent son peuple. Né au sein du château des Lindeberg, à Düsseldorf, il étudia à Goldadler en compagnie de ceux-là même qui voulurent sa mort et, si possible, rapide. Devenu héritier à l'âge de dix-sept ans, par la mort de sa soeur, le jeune homme sent désormais la légereté détestée de l'adolescente et du statut de jeune adulte s'éloigner de plus en plus. Père et héritier, il n'a peut être que vingt cinq ans, mais il ne faut pas le sous estimer.  — Date et lieu de naissance: né au sein du château des Lindeberg, à Düsseldorf, le 14 mai 1991. Il est né quelques minutes avant son frère jumeau, faisant de lui l'ainé, l'héritier. — Etat du sang : Son sang est non seulement pur, il est aussi royal. Descendants des plus grands, ce n'est pas parce que sa famille s'est faite volée le pouvoir qu'il n'est pas pour autant un prince. Elevé comme ça, il est désormais le premier prince héritier de la famille Rosenwald depuis une centaine d'années, étant donné que sa mère a récupéré le trône. — Statut civil : Marié depuis quatre ans à la belle Aloisia, elle a mérité son nouveau statut de Rose, et de princesse par bien des façons. Si Luis n'éprouve pas un amour passionnel pour elle, il l'aime cependant à sa façon. Aloisia est la mère de son enfant, et son alliée la plus précieuse. Ensemble, ils forment une famille unie et forte. A ses côtés, Luis se sent confiant pour prendre la tête de l'empire. Cependant, il n'est pas des plus fidèle... Il faut dire que Luis n'est pas amoureux de sa femme, et que quelque chose manque à ce tableau si parfait. Avide de retrouver ce qu'il a jadis éprouvé, sans comprendre même de quoi il s'agissait, il passe d'aventures en aventures. Ils sont nombreux, ceux qui ne refuseraient pas de partager le lit du prince. Avide des corps, amoureux des sensations, ils n'a pas encore trouvé ce qu'il cherche tant, et qui lui chatouille parfois le coeur et les tripes quand il échange un regard un peu trop long avec son double. — Emploi: Si Luis a toujours été intimement persuadé qu'il finirait sur le trône, grâce à son incroyable mère, il faut dire que le reste du peuple allemand ne partageait pas forcément la même certitude. Devenu officiellement prince héritier il y a un peu moins de deux ans, Luis devant, avant ça, trouver sa place dans la société. Et si il a toujours désiré une position de pouvoir, c'est vers le droit qu'il s'est dirigé. Luis est avocat, aussi étonnant que cela puisse paraître. Son jeune âge ne l'a pas encore mené bien loin, quoi que... En tant qu'avocat, Luis a sa petite réputation : sans pitié et déterminé, il a fait gagné pratiquement tous ses clients, et même les coupables. Il aurait aussi pu être le Haut Juge de sa famille, mais il laisse bien volontiers cette place à quelqu'un d'autre. Décider n'a rien de bien amusant. Car en vérité, si Luis fait ce métier, c'est bien pour le sport. Il voit les joutes verbales comme des combats dont il doit ressortir vainqueur, et lorsqu'il défend un client, il ne pense pas à ce client, ni à l'autre partie. Il ne pense qu'à vaincre. Désormais, Helmina lui a ordonné de se faire moins... virulent. Un futur empereur devrait défendre la cause des bons, des justes, des pauvres... Et ça, c'est d'un ennui... — Niveau de richesse : Héritier de la famille impériale, et future empereur, Luis est immensément riche. Plus encore depuis que sa famille a réinvestit le palais impérial. L'or dans lequel ils mangent chaque jour pourrait suffit à nourrir une famille de mêlés pendant des mois. Et pourtant, en tant que Rosenwald... Il s'en fiche. En réalité, les Rosenwald ne se rende que très peu compte de cette richesse immense, qui leur semble normale. Certes, il y a de plus grandes puissances financières qu'eux, mais ils n'ont pas que l'argent : ils ont aussi le pouvoir. — Dieu affilié : La Rose, la première. Elle le fascine, en un sens... Mais, d'un autre côté, il n'y croit pas trop. Admettre l'existence des dieux, c'est admettre qu'une force supérieure pourrait tout aussi bien leur reprendre tout ce qu'ils leur ont donné, et Luis a du mal avec ça. Pourtant, la société est basé de cette croyance, et il ne rechigne pas à satisfaire les apparences. — Lieu d'habitation : Au palais impériale, plus exactement dans l'aile sud, au troisième étage, où se situe un immense appartement qui lui est uniquement réservé. Majestueux, il est clair que Luis a hérité des plus beaux appartement du palais, après les appartement impériaux (usités par Helmina). Il y vit avec Aloisia, sa femme, et Lena, leur fille. Il dispose de quelques pièces pour sa petite famille : une chambre parentale, un bureau, un petit salon, la chambre de Lena, et une immense salle de bain. — Camp politique : Luis est un impérialiste de la Rose, bien sûr. Le pouvoir appartient à sa famille, après que l'ancienne famille impériale se soit éteinte, au dix-septième siècle, laissant comme seule descendance les Rosenwald. — Traits de caractère :  ambitieux, déterminé, possessif, jaloux, créatif, féministe, ouvert, charismatique, peu empathique, autoritaire, charmeur, cultivé, curieux, épicurien, prétentieux, fière, franc, malin, rancunier, manipulateur, parait froid et distant aux premiers abords, protecteur, calculateur, charismatique, imposant, noble, impulsif, légèrement paranoïaque il ne fait confiance à personne si ce n'est Lukas, Helmina, Aloisia et sa fille, bien sûr.
Louis l’ignore totalement, il est persuadé d’être plutôt normal (même si il sait qu’il est exceptionnel), mais il est atteint d’une légère tendance psychopathe, et plus précisément sociopathe. Il a beaucoup de mal à comprendre les émotions humaines, et n’éprouve pas vraiment d’amour. Il éprouve de l’affection pour les siens, et il connait la haine, la colère, le désire, la jalousie, mais ses émotions sont beaucoup moins puissantes et faciles à comprendre qu’une personne normale. Soit il ressent peu, soit il ressent fort, et quand c’est fort, c’est très fort. ◊ Lié à cette maladie mentale, il a besoin d’être au centre de l’attention de tous. D’être désiré, d’être admiré et d’être suivi et écouté. Son statut d’héritier au trône lui sied donc à merveilles, même si il aimerait déjà être empereur. ◊ Bien qu'il ait du mal à vraiment ressentir des émotions, Luis est facile à mettre en colère. Sa colère ne va pas spécialement s'exprimer via des cris, ou sur ses traits, mais elle sera visible quand il vous aura fait un sale coup, et qu'il fera bien mal. ◊ Il a une grosse part d'égoïsme en lui : lui veut être libre et faire ce qu'il veut, mais sa femme, par exemple, si il la laisse aller voir ailleurs (à conditions qu'elle ne tombe pas enceinte) il n'accepterait jamais qu'elle en aime un autre. Alors que lui n'est même pas amoureux d'elle. ◊ Depuis le jour de leur mariage, la presse s'est entichée du couple royal à tel point qu'elle relate sans aucune retenue leur soit disant idylle. Couple phare au sein de l'Empire, nombreux sont ceux qui savent qu'il n'en est rien. Mais si Luis ne tente pas spécialement de cacher qu'il a des aventures à droite à gauche, il fait promettre chacun de ses compagnons d'une nuit de garder le secret. Alors oui, la rumeur court que le prince héritier est probablement le seul homme à ne pas désirer aussi fort sa magnifique femme, mais personne n'a de preuve, et ça ne reste qu'une rumeur. Les journaux, trop effrayés de l'imposante ombre que projette Helmina Rosenwald, n'osent pas non plus enquêter sur les infidélités du prince. ◊
— Charisme : Luis dégage une aura particulière, et en est conscient. Il impose le respect par son attitude et sa posture impériale. Lorsqu'il parle, on ne l'interrompt que rarement et il est doué d'une rhétorique redoutable. Le prince héritier ne passe jamais inaperçu, et parfois ça peut être un handicap. — Leadership : Né premier homme de la branche majeure, il a longtemps été élevé comme l'héritier de la maison de la Rose allemande, jusqu'à ce que sa soeur ainée lui prenne sa place - pour si peu de peu de temps - lorsque la loi sur l'égalité passa. Luis n'est pas né pour être un suiveur, il est né pour commander. Doué d'une autorité naturelle, il est capable de faire suivre ses troupes que ce soit par crainte, ou par admiration.  — Cruauté : Lui qui n'éprouve que peu d'émotions n'a aucun mal à se montrer cruel. Il a déjà tué et fait assassiner deux femmes et un enfant. Luis en dort cependant relativement bien la nuit. Il sait se détacher des horreurs qu'il commet, parce qu'il ne comprend pas spécialement que c'est horrifiant.  
— pseudo : bigbadwolf, lise  ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) 1457182388  — âge : 23 ans, autant m'habituer à l'écrire, même si c'est pas encore tout à fait le cas.  ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) 3982866124  — pays : Belgique. — disponibilité : Vous me verrez beaucoup trop  ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) 4142883173 . — personnage : inventé/scénario. — avatar : Dylan O'brien  ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) 2545462741  . — crédits : j'ai trouvé ça sur un gif hunt donc c'est pas du créateur  ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) 2986295560 .  — commentaires ou suggestions ? : plus de sang  ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) 2936650635  ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) 2936650635 (oh wait  ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) 2545462741 ).
(c) light of the seven




Dernière édition par Luis Rosenwald le Mer 31 Aoû - 13:50, édité 2 fois
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Luis Rosenwald
impérialiste de la Rose

Luis Rosenwald
( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) UH17mY6
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‹ ÂGE DU PERSONNAGE : 25 ans depuis le 14 mai.
‹ STATUT CIVIL : Marié à Aloisia Freidrich, devenue Rosenwald. Cependant le brun n'est pas fidèle. Une rumeur court d'ailleurs à ce sujet, mais elle reste à l'état de rumeur car personne n'a de preuves. En effet, Luis est assez persuasif pour éviter que les autres ne parlent.
‹ STATUT DU SANG : Pur, il serait inconscient d'en douter. Ses capacités magiques démontrent de son sang pourpre, qui coule dans ses veines.
‹ OCCUPATION : Prince héritier à plein temps, exerçant le métier d'avocat principalement parce que c'est amusant. Ambitieux, Luis est incapable de ne pas travailler. Même si il n'exerce plus autant qu'il le voudrait, il a aime retourner au bureau pour s'occuper de quelques richissimes sorciers capables de se payer ses services.
‹ SCOLARITÉ : Goldadler, bien sûr, dans le pavillion des purs. Très bon étudiant, il n'a jamais raté dans une seule branche.
‹ ALLÉGEANCE : A sa famille, à sa mère, à lui-même.
‹ LOCALISATION : Berlin.
‹ INVENTAIRE : Son téléphone portable (qu'il déteste), un portefeuille qui ne le quitte jamais et son alliance, bien sûr, qu'il ne retire jamais.
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MessageSujet: Re: ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. )   ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) EmptyVen 12 Aoû - 18:09


royals
i'm bigger than my body, i'm colder than this home.
i'm meaner than my demons, i'm bigger than these bones
Düsseldorf, année 1998.
Leur bonne avait fermé la porte après leur avoir souhaité une bonne nuit, et Luis entendit Lukas se retourner dans son lit. Le brun se redressa, dans la semi-obscurité de la pièce, et lança un regard vers le lit de son frère. Rien ne bougeait. « Lukas. » L’enfant chuchotait, il attendit un peu, et vit le corps de son double bouger. « Luis ? » Luis hésita, et puis descendit de son lit et vint grimper dans celui de son frère. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Luis se glissa sous la couette sans demander son reste. « Je pensais… » Lukas se redressa un peu pour le regarder, les traits de son frère n’étaient pas clairement visibles, mais Luis les connaissait par cœur, bien sûr. « Hm ? » Il attendait la suite, Lukas. « Quand je serai empereur. » Lukas se laissa à nouveau tomber sur les oreillers et regarda le plafond. C’était loin de la première fois que Luis parlait de ça. « Lukas ! » Luis se redressa, posa une main de l’autre côté de l’oreiller de son frère, de sorte à être au-dessus de lui et le regarda dans les yeux. « Tu crois que je serai un bon empereur ? » Lukas sourit, il vit ses traits se détendre de cette manière unique qui faisait que Luis devinait son expression. « Bien sûr ! » Luis sourit en retour. « T’es sur ? » Il n’avait que sept ans, mais le jeune Rosenwald sentait déjà la pression que ses parents posaient sur ses épaules. On pourra tous t’aider de toute manière. » Luis hésita, sa mère lui avait souvent répété qu’un dirigeant était souvent seul, même entouré de conseillers. La moindre mauvaise décision devrait assumée entièrement par lui. Finalement il hocha doucement la tête, et se redressa sur les genoux, faisant glisser la couverture autour de ses pieds. « Surtout toi, alors. » Il était son frère, et pas seulement son frère : il était son jumeau. A quelques minutes près, c’était Lukas qui montait sur le trône, après tout. Luis vint poser un baiser sur le front de son frère, à défaut de trouver sa joue, et déguerpit pour rejoindre son propre lit. « Bonne nuit Lukas. » Son double lui répondit la même chose, et ils purent s’endormir tranquillement.

Avril 1999, Düsseldorf.
La sentence était tombée le matin même. L’une des filles Lindeberg avait quitté le palais, car elle s’était mariée il y a peu avec un autre pur d’une grande maison. Et sa chambre était désormais libre. Les deux jumeaux étaient les seuls enfants de l’immense château à devoir partager une chambre, bien que Luis n’en eut pas été offusqué. Partager, avec Lukas, ne le dérangeait pas. Au contraire, quand son frère s’agitait dans son sommeil à cause d’un cauchemar, l’enfant préférait pouvoir être là pour se glisser contre lui et le rassurer. Désormais, comment est-ce qu’il saurait si Lukas dormait bien, et ce toutes les nuits ? Des domestiques, mêlés, avaient fait le déménagements des affaires de Luis, devant ses yeux. Il les regardait sans afficher d’émotions, prendre ses affaires, et sortir de la pièce. Helmina venait de passer la porte, après leur avoir expliquer que c’était mieux d’avoir chacun leur chambre, surtout pour des jumeaux. Ils devaient avoir leur propre identité, et leur indépendance l’un par rapport à l’autre. Luis s’en fichait d’avoir son indépendance par rapport à Lukas, Lukas ne l’empêchait pas d’être celui qu’il voulait être. Elle attendait Luis, Helmina, de l’autre côté de la porte toujours ouverte. « Luis. » L’interessé jeta un regard à son frère. Il sentit pour la première fois de sa vie une émotion vive lui transpercer le cœur. Presque physiquement touché par la détresse affichée de son frère, il crut qu’il allait vaciller et détourna rapidement le regard. Pourtant, c’était passé, l’espace d’une seconde. Dans son regard, qu’il renvoyait à Lukas, était passé cet éclat de détresse partagée. Mais en prince qu’il était, le jeune Rosenwald avait finalement tourné des talons, la tête haute et marchait désormais à côté de sa mère. Il avait pas loin de neuf ans, et sa mère ne lui prenait déjà plus la main. Il n’allait pas se perdre, dans ce château immense. Mais elle lui avait pris la main, il l’aurait lâchée. Et pourtant, il emportait avec lui une émotion qu’il ne se savait pas encore capable de ressentir. Il la laissait gonfler dans sa cage thoracique, parce qu’il ne savait pas faire autrement. Il ne pouvait pas l’empêcher de grandir et de prendre toute la place. Feinter était difficile, et quand il entra dans sa chambre, il ne laissa pas Helmina l’accompagner, et ferma la porte. Alors seulement il allait s’approcha de son lit, et laissa sa main s’accrocher à l’un des barreaux qui retenait les majestueux rideaux autour du lit. Il inspira difficilement une grande bouffée d’air, et grimpa sur le lit trop grand pour lui. Il se réfugia contre ses oreillers, et en pris un entre ses bras. Il avait ce besoin de serrer quelque chose entre ses bras, en réalité il avait besoin de serrer Lukas entre ses bras. Pour le rassurer, parce que cette expression qui lui avait retourné les tripes, c’était exactement ce qu’il voulait éviter à son double. Il serra le coussin fort, regrettant que ce ne fut qu’un coussin et la colère grimpa au fil que les secondes s’égrénait. Il jeta le coussin contre la porte, puis un second, et un troisième et, quand il attrapa le quatrième, il contempla les oreillers sur le sol et comprit que c’était inutile. Alors Luis lâcha le quatrième – et dernier, d’ailleurs – coussin, et descendit de son lit. Il n’avait aucune larmes, Luis ne pleurait pas, jamais. Il fallait qu’il se soit fait vraiment mal pour que des larmes coulent le long de ses joues. Il n’arrivait pas à pleurer, ne le voulait pas spécialement. Le garçon posa les oreillers sur son lit et se retourna vers la porte. D’un pas assuré. Il l’ouvrit, la referma, et fit le chemin inverse vers son ancienne chambre. Il aurait continué sans problème, dans un calme olympien qui était souvent le sien, si il n’avait pas croisé son père. « Luis, que fais-tu en dehors de ta chambre, à cette heure ? » Il était tard, il devait dormir, mais il n’en avait aucune envie. « Je vais voir Lukas. » L’homme posa sa main sur l’épaule de son fils, et l’incita – l’obligea – à rebrousser chemin. « A cette heure, Lukas dort. Et tu devrais en faire autant. » Il le poussa un peu sur son épaule pour l’obliger à avancer vers sa nouvelle chambre. Il n’avait pas peur de son père, voulait rebrousser chemin et avançait plusieurs arguments sur le chemin, mais le patriarche ne démordait pas. « Tu as neuf ans, Luis. Cesse ces enfantillages, il est temps de grandir mon garçon ou tu feras un piètre empereur. » Lui-même, son père, ne l’était pas. L’Allemagne était aux mains d’usurpateurs, de voleurs d’un trône qui appartenaient aux Rosenwald. Ce dernier argument, de la part du père, laissa un fils obéissant dans une chambre vide.

Düsseldorf, année 2006.
Il était encore jeune, et elle avait dix-huit ans. Aloisia était ce qu’il avait de plus proche d’une meilleure amie. En fait, c’était probablement sa meilleure amie. Ils passaient beaucoup de temps ensemble, à la plus grande joie de leurs mères respectives, qui étaient d’ailleurs cousines. Cette fois, Luis s’était éclipsé avec elle après le goûter que l’on avait servi dans le salon réservé aux Rosenwald, au palais Lindeberg. Le brun l’avait emmené dans les couloirs, et puis dans sa chambre. Ca faisait longtemps qu’il voulait savoir, que ça le démangeait, et que les lèvres pulpeuses de la rousse attiraient inlassablement son regard. Il fit le premier pas, et elle ne le repoussa pas. Longtemps, ils avaient discuté de leurs mariages respectif, de qui ils épouseraient – ils avaient d’ailleurs tous les deux émit l’hypothèse qu’ils pourraient finir par se marier ensemble, même si ils n’en savaient rien – et, il y a peu, ils avaient commencer à parler de… L’aspect pratique du mariage. Luis ne voulait pas arriver devant sa femme sans rien connaître d’elles, et plus l’idée germait dans son esprit, plus il désirait la rousse. Tant et si bien qu’ils finirent sur le lit du jeune allemand. Les doigts de la rousse s’agrippaient à ses bras, puis elle se figea. Luis suivit son regard et tourna la tête. Lukas était là. Pas réellement déstabilisés par la présence de son frère, il se demanda cependant pourquoi il n’avait pas encore déguerpit. « Bouge de là, Lukas. » Son ton était volontairement froid, pour faire partir son frère. Il ne voulait pas être interrompu, pas alors que ce qu’il découvrait était au-delà même de ses espérances. Il ne le savait pas encore, mais le jeune homme aurait plus tard bien du mal à se passer de ce sentiment de plénitude que l’on ressent au moment exact où l’on atteint l’extase. Ce qui arriva, bien après que Lukas eut déguerpit, et que Luis eut rassuré Aloisia et l’ait embrassé à en rougir ses lèvres.

Berlin, année 2007.
Il faisait nuageux, ce jour-là. Un peu froid, ausi, le vent balayait la scène qui se déroulait devant les yeux des sorciers présents, sans se soucier de la gravité de l’instant. Une loi venait de passer, une loi qui assurait Helmina Rosenwald un pouvoir qui aurait en fait du tomber directement entre les mains du jeune homme à peine âgé de seize ans, et qui se situait à la droite de la future impératrice. Soulagé, il l’était. Si Luis était ambitieux, il ne voulait pas que le décès prématuré de son père le mette dans une position inconfortable. Il n’était même pas encore diplomé qu’il aurait alors déjà été nommé chef de famille chez les Rosenwald. A côté de lui se tenait Lukas, il le sentait nerveux, comme toujours, et lui jeta un regard bref, discret, que son jumeau intercepta par allez savoir quel miracle. Lukas se calma légèrement, Luis était conscient d’avoir ce pouvoir sur lui et n’hésitait pas à en user quand il le fallait. Leur père était décédé quelques jours auparavant, des suites d’une longue maladie. On disait sa famille maudite, Serena elle-même n’était pas capable de se tenir debout. Assise de l’autre côté de sa mère, sa chaise à elle était équipée de roulettes. Depuis quelques jours, depuis cette fameuse loi, elle était aussi passée devant lui dans l’ordre de succession. Si voir sa mère prendre le pouvoir ne le dérangeait pas, le jeune allemand était au contraire plus qu’irrité de constater qu’une malade prendrait sa place sur le trône – car il était persuadé qu’Helmina le leur obtiendrait rapidement -. Il n’aimait pas Serena, ne la détestait pas. Mais si elle ne l’avait jamais dérangé auparavant, désormais c’était une autre histoire. Et on ne dérange pas Luis impunément. Son regard, devenu sombre, se porta à nouveau sur le cercueil que l’on faisait descendre dans son trou, par le biais de la magie. Les sept avaient été priés, plus particulièrement la Rose dont les Rosenwald étaient censé être les descendants et les représentant, et l’on enterrait maintenant Ulrich Rosenwald. Luis déglutit en regardant le cercueil. Son père n’était pas un grand homme. Un peu mou du genou, il était cependant cultivé et intelligent. Le fait est qu’Ulrich semblait se complaire dans son rôle de membre d’une ancienne famille impériale. Luis ne lui avait pas décelé autant d’ambition que chez sa mère, ou même chez lui. Il ressemblait à Serena pour ça : satisfait de peu de choses. C’était d’ailleurs pour ça que le premier fils d’Helmina en était venu à une conclusion. Une conclusion alimentée par ce qu’il savait de ses parents. Il regarda sa mère en biais, juste une seconde. Et cette expression qu’il connaissait par coeur confirma ses soupçons. Elle l’avait tué. Le regard du brun tomba alors sur Serena. Il l’observa longtemps, assez longtemps pour que sa soeur le regarde en retour et lui souris. Il sut alors que jamais, Serena Rosenwald ne deviendrait impératrice.

Düsseldorf, année 2008.
Dix-sept ans, le glas de la majorité avait sonné depuis quelques jours, et Helmina avait organisé pour ses deux fils une célébration au palais qui les abritait depuis aussi loin que Luis pouvait s’en souvenir. Sa soeur, alitée comme souvent, n’avait pas pu y participer. Et depuis quelques mois, cette même soeur lui avait volé son trône. Il préparait ça depuis longtemps, dans l’intimité de sa chambre qu’il ne partageait plus avec Lukas depuis des années. La potion était terminée, ses effluves le prenait au nez et à la gorge et il avait dû laisser la fenêtre ouverte pour ne pas suffoquer. Un chiffon devant la bouche, il versait de sa main libre le liquide translucide dans une fiole. Quelques goûtes de cet élixir de mort coûterait à sa soeur sa précieuse vie. Vie qu’elle n’avait passé que dans son lit, alors que des dizaines de guérisseurs s’étaient pressés à son chevet. Personne n’avait jamais trouvé l’origine de son mal. Elle était née avec, faiblarde, trop faiblarde que pour ne serait-ce qu’un jour s’asseoir sur le trône que leur mère allait leur offrir. Il se fichait pas mal de la condition de femme de son ainée, mais les Rosenwald ne pouvaient admettre une faiblarde à leur tête. De plus, il avait eu la promesse du trône des années auparavant, depuis sa naissance, on lui avait dit qu’il serait empereur. Le brun posa le chiffon sur la table. Il n’était pas spécialement doué en potion, mais le poison n’était pas des plus difficiles à réaliser. Au vu de la maladie de l’ainée, il était certain qu’on finirait par conclure qu’elle en était morte… Finalement. Il savait aussi que sa mère préférait le savoir lui sur le futur trône, plutôt qu’une fille incapable de sortir de sa chambre. De quelques gestes des doigts, il vida le contenu de son chaudron, et glissa la fiole dans la poche de sa veste. La chambre de sa soeur n’était pas bien loin, il ne devait même pas changer d’étage. Cependant, le brun devait d’abord passer par les cuisines. Déjà petit, Helmina aimait que ses fils tiennent compagnie à leur sœur, et ce n’était pas la première fois qu’il allait lui chercher son repas. Il avait opté pour une soupe, et un verre de jus de pomme. Après avoir traversé quelques couloirs, il arriva devant la porte de sa sœur. De temps en temps, des gardes sorciers se trouvaient là pour empêcher quiconque de la déranger. C’était surtout quand Helmina allait converser avec elle, où que la brune devait se reposer après un nouveau traitement expérimental. Luis entra dans la pièce, qui communiquait avec un bureau mais après un rapide coup d’œil, il lui sembla que l’autre pièce était vide. Il déposa le plateau sur une commode, sans un regard pour son ainée. « Luis… » Même sa voix était faible. Pourtant, le cadet lui offrit un léger sourire, avant de venir s’asseoir sur son lit, près d’elle. L'ainée savait différencier ses frères simplement par leurs attitudes respectives. « Désolé de ne pas être venue à votre anniversaire… » Luis lui caressa la joue, ce geste ne signifiait rien pour lui, absolument rien. Il ne l’aimait pas, ne l’avait jamais aimé. Il ne la détestait pas non plus, il n’éprouvait pour elle qu’une indifférence détachée. « Ce n’est pas grave… » Erreur, il avait pris son absence pour un affront. Elle était l’héritière et ne savait même pas se lever ! « Il faut que tu manges. » Fit-il en se levant, il retourna près du plateau, dos à elle, sans sentir le regard de son cadet sur lui. Il déboucha la fiole qui se trouvait dans sa poche, et en glissa la moitié du contenu dans sa soupe, et l’autre moitié dans son verre. L’odeur n’était plus si forte, mais elle persistait, et Luis fronça le nez avant de se refaire un visage impassible, pour se tourner vers elle. Elle se redressa dans son lit, ses boucles brunes tombaient autour de son visage, et elle en dégagea une mèche en la glissant derrière son oreille. « Ca ne sent pas très bon… » fit-elle remarquer. Luis plongea la cuillère dans le liquide. « C’est pour te libérer de ton mal,… Un nouveau traitement, je pense. » Il ne cillait pas en mentant. Il ne mentait pas vraiment d’ailleurs : ça la libérerait, et sa liberté était la mort. La brune attrapa le bol, et commença à boire la soupe. Le poison ne ferait pas effet tout de suite, il n’était pas assez puissant. Si Luis avait été un meilleur potioniste, peut être qu’elle serait morte avant de prendre une seconde cuillère. La brune fronça les sourcils. « Continue. » Ordonna-t-il d’un ton un peu trop froid. Mais elle avait l’habitude, Luis ne montrait que très peu d’émotions ou même d’empathie. « Je peux avoir le jus de promme ? » Luis le lui donna, et elle fit la même grimace en le buvant. « Je ne me sens pas très bien, Luis… » Il ne reprit pas le verre. « Bois tout, ça ira sans doute mieux. » Il regardait sa sœur mourir, sans montrer la moindre once d’émotion. Et savait que c’était son œuvre. Elle hocha la tête et termina son verre. Ses yeux se fermaient, il la voyait lutter mais elle n’y arrivait pas. « Je terminerai ma soupe… Plus tard… » Il secoua la tête négativement. « Non non, il faut que tu termines. Comment veux-tu guérir sinon ? » Elle tenta de le repousser, mais il lui attrapa le menton presque avec violence. « Ouvre. » Enfin, il vit la lueur de la peur se glisser dans les yeux de sa sœur. Et il sourit. « Ca va aller, je te promet. » Elle ouvrit la bouche, et il glissa la cuillère. « Avale. » Elle obéit, son regard se porta derrière lui toujours avec cette détresse au fond des prunelles. Luis n’y prêta pas attention au premier abord, il vida la dernière cuillère dans sa bouche et la lâcha enfin. « Laisse moi dormir, Luis. » Il posa l’assiette sur la table de nuit, près du verre vide, et pour la première fois de sa vie : posa un baiser sur le front de son ainé. « Dors bien. » Elle ne résista pas et ferma les yeux. Son souffle était lent, de plus en plus lent. Il ne devait pas être là quand elle expirerai son tout dernier souffle. Il se leva, replaça l’assiette et le verre sur le plateau, et juste avant de partir, tourna la tête une dernière fois vers le bureau, dont la porte était ouverte. Par instinct, parce qu’il avait senti son regard sur lui. Lukas le dévisageait, et Luis sourit, avant de porter un doigt à sa bouche, pour l’inciter au silence. Au silence pour le reste de sa vie, parce que désormais Lukas savait de quoi il était capable.

Düsseldorf, année 2012.
On ne lui avait pas annoncé qui il épouserait tout de suite. Etant donné que sa sœur était décédée peu près ses dix-sept ans, et qu’elle était l’héritière de la famille Rosenwald, on avait d’abord organisé les obsèques. Luis ne s’en était pas plaint : il ne voulait pas devoir épouser une femme qui, il le savait, il n’aimerait jamais. L’amour ne l’intéressait pas, ceci dit. Il se sentait suffisamment bien, complet, et plus spécialement quand Lukas était proche de lui. Alors, quand quelques jours plus tard, on lui avait annoncé ses fiançailles… Il avait serré la mâchoire.

Ca aurait pu être pire, pensa-t-il alors qu’une magnifique rousse s’avançait vers lui dans une rose qui la mettait parfaitement en valeur. Accrochée au bras de son père, sa promise lui renvoya un sourire qu’il ne s’était pas tout de suite rendu compte qu’il affichait. Un sourire léger, comme à son habitude. Le grand public ne se rappelait pas avoir vu Luis Rosenwald réellement sourire, et sa famille avait bien du mal à s’en souvenir également. La belle vint se placer à côté de lui, ils échangèrent un regard complice avant d’écouter les mots qui les lieraient pour toujours. Le prêtre parlait des sept, raconta l’amour qui lia la Rose à ses deux amants, et le terrible pouvoir que ce sentiment a sur les hommes. Que le mariage est une promesse à ne jamais rompre, qu’elle est indispensable pour éviter un conflit tel que celui qui opposa la rose et l’ours au lion. Cette histoire, tous la connaissaient par cœur. Finalement, le temps vint d’échanger la promesse de leur union, et leurs alliances. Luis attrapa délicatement la main de sa belle. « Luis Rosenwald, acceptez-vous de prendre pour légitime épouse Aloisia Freidrich, de lui jurer fidélité, et… » Il n’écouta pas la suite, le brun se noya dans l’océan émeraude des yeux de la rousse. Quand il ne perçu plus un son de la pat du prêtre, il hoche doucement la tête. « Oui, je le veux. » Il épousait sa meilleure amie, ça aurait pu être pire. L’alliance glissa sur son doigt, elle était parfaite à la main de sa princesse. Et elle en fit de même avec lui, elle prononça les mêmes mots. Leurs regards ne se lâchaient pas, on aurait presque dit qu’ils s’aimaient vraiment. Et c’est ce que tout le monde cru, les journaux publièrent des articles relatant l’amour et l’émotion de ce mariage. Quelques jours plus tard, Luis en lisait un allongé dans un lit qui n’était pas le sien, avec une femme brune endormie à côté de lui.

« Je suis heureuse de constater que tu apprécies ta femme. » Luis était assis dans le petit salon de sa mère, deux verres de vin – le vin Lindeberg – trônaient devant eux. « C’est une femme intelligente, tout à fait à la hauteur pour prendre votre suite, mère. » Helmina se pencha, attrapa son verre et le porta à ses lèvres. « Dans ce cas, je serais toi, je me méfierais, Luis. » Luis le regarda pendant plusieurs secondes. Personne n’avait jamais soupçonné que Helmina avait tué son mari, mais au fond, Luis s’en doutait. Tout comme il savait qu’elle se doutait que Serena n’était pas morte toute seule. « Elle est fidèle. » Helmina eut un sourire amusé, presque moqueur. Elle n’épargnait rien à son fils ainé, il devait apprendre. « Toutes les femmes sont fidèles. Je te l’ai dit des centaines de fois Luis. Ne sous-estime pas une femme, surtout si tu dis toi-même qu’elle est intelligente. » Le brun hocha la tête, avant de prendre son propre verre. Il fit tourner le liquide pourpre à l’intérieur, afin qu’il libère son arôme et le porta à ses lèvres. Mais s’arrêta, les effluves fruités de la boisson titillèrent son odorat, mais le brun repoussa le verre et le tint plus loin. « Vous ne lui faites pas confiance ? » Helmina secoua doucement la tête. « Je ne l’aurais pas autorisée à t’épouser si je ne lui faisais pas confiance. Mais les gens peuvent changer. Traite ta femme correctement, et elle en fera autant. » Luis porta finalement le verre à ses lèvres après avoir hoché la tête. Il avait déjà passé une ou deux nuits ailleurs, mais Helmina ne devait pas le savoir… Et il était loin d’être le premier héritier de l’histoire à faire ça. « J’étais venu vous annoncer une nouvelle qui, je l’espère, ravira votre journée, mère. » Helmina l’observa sans rien dire, au bout de quelques secondes, elle répondit « Et bien, dis-moi. » Luis bu encore une petite gorgée. « Aloisia est enceinte. » Un sourire étira les lèvres de l’impératrice, elle bu la fin de son verre. « Nous organiserons un banquet pour fêter ça. Je suis fière de toi, Luis. La relève est assurée, j’espère que l’enfant que porte Aloisia sera en bonne santé. » Les Rosenwald étaient dits maudits. Luis eut soudainement peur que son enfant soit aussi malade que l’était sa sœur. Le tuerait-il aussi ? Pour la première fois de sa vie, il se rendit compte qu’il ne pourrait pas aller jusqu’au bout, pas cette fois, qu’il avait des limites.

Berlin, année 2013.
Luis aimait ce genre de soirée. Où il fallait se montrer, où il fallait briller par son intellect et par son art de la manipulation. Discuter, sourire, présenter telle ou telle personne à telle ou telle personne. Un homme avait engagé la conversation avec lui, alors qu’Aloisia se tenait encore à son côté. Elle était ravissante, même enceinte. Il avait un bras autour de sa taille, un verre de champagne dans sa main libre et conversait avec l’homme qui se tenait devant lui. Un mêlé, très riche, mais un mêlé quand même. Aloisia participait de temps à autre à la conversation, avant de finalement se détacher de son mari. « Excusez-moi messieurs, je vais m’asseoir un peu. » Luis posa un baiser sur sa joue. Tout le monde était là, tout le monde devait les voir, devait les envier et les aimer. Il la laissa partir et retourna à sa conversation. Quelques minutes plus tard, une jolie blonde vint rejoindre l’homme. « Ah, Luis laissez-moi vous présenter ma fille, Isadora. » Elle sourit à Luis, avec des étincelles au fond des yeux. « Je suis heureuse de faire votre connaissance. » Luis attrapa une coupe de champagne qu’un mêlé transportait à côté de lui, et l’offrit à la jeune femme. « De même, mademoiselle Burges. » La conversation repris, cette fois à trois, avant que l’homme ne prétexte devoir rejoindre sa femme quelques instants. Il s’excusa, et partit. La blonde resta, elle. Luis discutait avec elle sans particulièrement chercher à la connaître. Leurs corps s’envoyaient les signaux qu’ils avaient besoin. Au bout de quelques minutes, Luis croisa le regard de son frère jumeau, un peu plus loin. Il le vit alors se lever, et partir vers un autre homme. Quelque chose s’alluma au creux de ses reins… Probablement l’impatience d’en finir avec la jolie blonde. La discussion continua, elle s’imbiba de champagne plus rapidement que lui, mais ne perdait pas de sa superbe. Le regard du jeune brun croisa alors, cette fois, celui de sa femme. Elle s’était levée, et se faisait raccompagnée par son frère en dehors de la pièce. Luis hésita, il aurait dû la suivre. Si les gens ne les voyaient pas quitter la pièce ensemble, ou du moins en même temps, ça jaserait. Mais le regard que sa femme lui avait lancé ne lui disait rien de bon. Il ne voulait pas rejoindre sa couche cette nuit. L’héritier Rosenwald glissa quelques mots à la blonde, avant de s’éclipser. Un domestique l’aida à enfiler sa veste, et le brun sortit dans le froid de Berlin. Il ne dut attendre qu’une paire de minutes avant de voir arriver la belle blonde, emmitouflée dans une veste chaude, les cheveux agités par le vent automnal. Luis la suivi jusqu’à chez elle.
Le lendemain, il rentra aux aurores, et alla prendre une douche rapide. Il descendit juste à temps pour le petit déjeuner, un domestique lui avait préparé le journal du jour sur la table, tout lui semblait parfait.

Düsseldorf, année 2013.
Il ne quitta pas le morceau de couloir devant la porte pendant toute la durée de l’accouchement. De temps à autre, il entendait sa femme gémir plus fort, et il inspirait longuement pour évacuer ses propres appréhensions. Il sortit son téléphone portable. Lukas était à Berlin, il étudiait la médecine et était très occupé mais Luis avait besoin de l’entendre. Un bip sonore se fit entendre au bout de quelques secondes, et l’insupportable message du répondeur de son frère résonna dans ses oreilles. Il raccrocha et retenta tout de suite après. Là, Lukas décrocha. « Luis ? Qu’est-ce qu’il y a ? » Luis ne prenait jamais son téléphone, il détestait cette technologie humaine et Lukas le savait bien. « Aloisia est en train d’accoucher. » Il y eu un silence à l’autre bout du fil. « Lukas ? » « C’est super Luis, félicitations. » Luis ne perçut pas beaucoup de joie dans la voix de son cadet, mais il n’était pas doué pour comprendre les émotions des gens, alors il ne se posa que peu de questions. « Tu n’es pas avec elle ? » Luis soupira. « Ils n’ont pas voulu que je reste. Mère est avec elle. » Lukas connaissait aussi la légère paranoïa de son frère, évidemment qu’il n’avait pas laissé Aloisia seule. « Lukas, et si… » « Ton enfant sera en parfaite santé, Luis. » Luis passa ses doigts dans ses cheveux, toute trace de son calme habituel l’avait quitté, désormais. « Ecoute… Je te laisse, le prof m’appelle et… » Luis n’avait jamais vraiment compris que son frère s’éloignait de lui sciemment, mais aujourd’hui, il remarqué qu’ils n’étaient plus si proches. Luis marqua un léger silence. « Ok, d’accord. Va. Mère t’appellera surement pour te donner des nouvelles une fois qu’ils auront… Terminé. » un nouveau léger silence. « D’accord, je viendrai ce week end pour vous voir, si j’ai le temps. » Luis marmonna quelques derniers mots avant de raccrocher. Il posa ses coudes sur l’appui de fenêtre qui se trouvait en face de la porte, faisant dos à cette dernière, et il passa ses mains sur son visage. Les heures passaient, et les jambes du jeune héritier commençaient à souffrir de cette position gardée depuis trop longtemps. Il fit les cent pas pour se dégourdir un peu les muscles, et ne s’arrêtait que quand sa mère sortit de la chambre. Ils se regardèrent un instant, et Helmina lui sourit. « Félicitation mon fils. » Elle glissa sa main sur sa joue, posa un baiser sur l’autre et le laissa entrer dans la pièce. Aloisia était couverte de la couverture, ses épaules dénudées laissaient deviner qu’on lui avait sans doute retirer ses vêtements. Il s’approcha, la belle tenait entre ses bras un petit paquet blanc, d’où s’échappaient quelques bruits. Il regarda Aloisia, plein d’une tendresse qu’il ne démontrait quasiment jamais, et puis le nouveau-né. « C’est une fille. » souffla sa femme. Luis sourit. « Lena. » Ils avaient discuté des prénoms qu’ils voudraient donner à leur enfant, Lena avait été retenu pour une fille. A la seconde où il posa son regard sur elle, il sut qu’il serait capable de tout pour la garder en sécurité. D’absolument tout. « Prends là un peu. » Fit Aloisia en tendant les bras pour que Luis s’empare de leur fille. Le brun hésita un peu, puis, avec toute la délicatesse du monde, pris la petite contre lui. Une des sages-femmes lui expliqua comment bien tenir l’enfant, pour qu’elle soit parfaitement soutenue, et il glissa le bout de son doigt sur sa joue rebondie. « Elle est magnifique. » Aloisia sourit, ils formaient une famille désormais, une véritable famille que nul ne pouvait briser.
(c) light of the seven

   

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Luis Rosenwald
impérialiste de la Rose

Luis Rosenwald
( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) UH17mY6
‹ MESSAGES : 1342
‹ PSEUDO : bigbadwolf, lise.
‹ FACE & CREDITS : dylan o'brien / bbw + sign. tumblr/halsey
‹ ÂGE DU PERSONNAGE : 25 ans depuis le 14 mai.
‹ STATUT CIVIL : Marié à Aloisia Freidrich, devenue Rosenwald. Cependant le brun n'est pas fidèle. Une rumeur court d'ailleurs à ce sujet, mais elle reste à l'état de rumeur car personne n'a de preuves. En effet, Luis est assez persuasif pour éviter que les autres ne parlent.
‹ STATUT DU SANG : Pur, il serait inconscient d'en douter. Ses capacités magiques démontrent de son sang pourpre, qui coule dans ses veines.
‹ OCCUPATION : Prince héritier à plein temps, exerçant le métier d'avocat principalement parce que c'est amusant. Ambitieux, Luis est incapable de ne pas travailler. Même si il n'exerce plus autant qu'il le voudrait, il a aime retourner au bureau pour s'occuper de quelques richissimes sorciers capables de se payer ses services.
‹ SCOLARITÉ : Goldadler, bien sûr, dans le pavillion des purs. Très bon étudiant, il n'a jamais raté dans une seule branche.
‹ ALLÉGEANCE : A sa famille, à sa mère, à lui-même.
‹ LOCALISATION : Berlin.
‹ INVENTAIRE : Son téléphone portable (qu'il déteste), un portefeuille qui ne le quitte jamais et son alliance, bien sûr, qu'il ne retire jamais.
‹ COMPÉTENCES : charisme (niv. 2), leadership (niv. 1), cruauté (niv. 2)



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MessageSujet: Re: ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. )   ( I try to write your name in the rain, but the rain never came. ) EmptyDim 14 Aoû - 16:21

partie 2 (message trop long sinon)

Berlin, année 2015.
Luis visitait le nouveau palais depuis maintenant plusieurs heures. On avait déménagé la plupart de leurs affaires, mais les Rosenwald ayant dû fuir cent ans plus tôt, ils n’avaient emporté que de maigres possessions. La plupart des biens qu’ils firent venir de Düsseldorf étaient des vêtements ou des petits objets. Les meubles qu’ils avaient ici étaient ceux de leurs ancêtres. Le palais était étonnamment intact, magnifique comme Luis l’avait imaginé. Il poussa une porte, et débarqua dans une large salle à manger. La table était immense, capable d’accueillir plus d’une vingtaine de convives, surement. Il s’avança, tira la chaise au bout de cette immense table et s’y installa. Juste pour ressentir le poids du pouvoir sur ses épaules, un court instant. Un jour, cette place serait la sienne. Le brun se releva, glissa ses doigts sur le dossier des chaises ouvragées et traversa la pièce en regardant autour de lui, et même au plafond. Une scène de combat montrait les soldats de la rose défaire des envahisseurs, qui brandissaient l’étendard du lion. Luis se senti petit et immense dans cette pièce. Petit, car cette pièce était plus que centenaire, et immense parce que ce palais lui appartiendrait, entièrement, un jour. Il quitta la pièce et entra dans des cuisines désertes. Les plats étaient rangés, tout était propre… Luis n’avait pas de mal à imaginer que cette salle, et cette pièce avaient été utilisées lors de la République. Autrement, chaque objet aurait été recouvert d’une épaisse couche de poussière. Il ressortit des cuisines par une autre porte, et découvrit alors une petite trappe, dans un coin de la pièce. Il ne l’aurait sans doute pas vu si il ignorait l’existence de ces trappes dans le palais. C’était comme ça que sa famille avait survécu. Luis les cherchait du coin de l’œil depuis le début de sa visite. Il se pencha et tira sur la poignée, qui résista. Il tira plus fort mais elle résista toujours. Fermée depuis cent ans, peut être depuis l’intérieure, Luis ne voyait qu’une solution pour l’ouvrir. Il fit bouger ses doigts dans une danse calculée, et la porte se déverrouillée avec un léger cliquetis. Le brun l’ouvrit alors, et pénétra dans les tunnels. Ce n’était pas réellement des tunnels, à vrai dire. Il pouvait s’y tenir debout, mais l’endroit était étroit. On aurait dit que l’on avait construit un second mur devant celui qui existait déjà. Il ferma la porte derrière lui, et avança. Personne ne devait connaître l’existence de ses trappes, seule sa famille était au courant. Quand les alliés des Rosenwald, les Taborski, avaient demandé aux enfants comment ils avaient survécu, on lui avait dit qu’ils avaient raconté un mensonge. Avaient prétendu que des soldats les avaient sauvés. Luis continua à avancer, jusqu’à ce qu’il découvre une autre porte. Il l’ouvrit alors, et pénétra dans une pièce qu’il n’avait jamais vu. Une table trônait au milieu de cette pièce, une table dont une des extrémités était plate, tandis qu’elle était ovale de l’autre côté. Il y avait 7 sièges, et une fenêtre, qui laissait passer peu de lumière. La salle du conseil des sept. Il n’avait pas le droit d’être là, même en sa qualité de prince héritier c’était interdit. Il allait rebrousser chemin quand un domestique entra dans la pièce, et tomba nez à nez avec lui. Elle ouvrit la bouche, mais n’émit aucun son. « Votre Altesse ? » Luis cligna des paupières une fois de trop en la regardant. C’était la première fois qu’on lui servait son titre princier comme ça, depuis les deux jours que sa mère avait pris le pouvoir. Il s’éloigna d’un demi pas de la porte de la trappe, dissimulée par une tapisserie représentant la Rose. « Que faites-vous ici ? » Fit Luis, ne perdant pas son calme. « Sa majesté l’impératrice m’a demandé de veillé à ce que cette pièce soit parfaitement propre… Votre altesse. » Elle baissa la tête. Luis hocha la tête, la dépassa et alla pour sortir de la pièce. « Vous êtes consciente que vous ne pouvez rien répéter de ce que vous voyez dans cette pièce, n’est-ce pas ? » Il s’était retourné vers elle juste après l’avoir dépassé. Déjà plus grand en taille, la proximité le faisait la dominer totalement. Elle hocha la tête deux fois. « Bien. N’oubliez pas la poussière sur le trône de ma mère, sa majesté n’aime pas se salir. » Fit-il en sortant de la pièce.

Il avait laissé Aloisia coucher Lena, ce soir-là. Occupé avec des dossiers que sa mère voulait qu’il lise, le jeune sorcier était resté à son bureau plus longtemps que d’habitude. Il lisait attentivement le dernier dossier, qui concernait l’annexation d’un territoire allemand récemment récupéré des mains des derniers républicains. Le document faisait état de ce qui s’était passé, presque minutes par minutes, et des noms des tombés, ainsi que ceux des sorciers emprisonnés. Il n’y avait pas eu de procès : ils étaient directement envoyés sur les îles de la frise du nord. Le jeune avocat avait déjà visité les infrastructures de la prison, lors de son apprentissage, et s’était secrètement réjouit de constater qu’elles étaient lugubres à souhait. Ces gens-là ne méritaient que ça. Il referma finalement le dossier sur sa dernière page, et s’étira avant de se lever. Le dossier fut scellé par magie, et rangé par ses soins, avant qu’il ne quitte la pièce. Le brun passa alors dans la chambre de sa princesse, qui dormait déjà à point fermé. Il la regarda tendrement quelques secondes, avant d’entendre Aloisia pénétrer dans la pièce derrière lui. La belle rousse passa un bras autour du corps de son mari, et l’attira à elle. « Je sors ce soir. Ne m’attends pas. » Il glissa une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. « Soit prudente. » Si n’importe qui d’autre qu’eux auraient pu penser que Luis s’inquiétait de la santé ou de la sécurité de sa femme, elle, par contre, savait très bien qu’il ne parlait pas de ça. Il avait bien compris qu’elle rejoindrait la couche d’un autre homme, et la laissait faire sans lui poser de question parce qu’elle le laissait faire également, et qu’il ne considérait pas les femmes comme étant des êtres ayant moins de droits. Non, il lui intimait à la prudence quant à une potentielle grossesse. Elle ne pouvait enfanter que ses héritiers à lui, il n’admettrait pas qu’un être n’ayant pas véritablement du sang Rosenwald puisse penser un jour monter sur le trône, même si Lena était de toute manière la seconde héritière, après lui-même. Elle posa un baiser sur sa joue, et sortit de la pièce sans faire de bruit. Luis posa à nouveau son regard sur le visage endormie de la jolie créature qu’ils avaient réussir à produire, avec Aloisia, et puis il sortit de la pièce. Il croisa la nounou de la petite dans un couloir, elle baissa la tête en signe de respect sur son passage. « Oh, Frederica. » L’interpellée se retourna. « Veillez sur Lena cette nuit, Mrs Rosenwald et moi ne seront pas là. » Elle baissa à nouveau la tête. « Entendu, votre Altesse. » Luis se retourna pour continuer son chemin jusqu’à la salle de bain, et y prit une longue douche.

C’était un homme, ce soir. Au corps fin, qu’il s’amusa à marquer de ses dents et de ses ongles. L’autre gémissait sans retenue, et Luis adorait ça. Il mordait ses lèvres, ne le laissait pas essayer de prendre l’avantage et le faisait étouffer ses râles dans les oreillers, alors qu’il appuyait sur sa nuque. Il était beau, celui-là. Vraiment beau. Luis le regarda avec un intérêt nouveau, qu’il n’avait que rarement eu pour les autres. Il y avait chez les hommes cette beauté qu’il ne trouvait pas chez les femmes. Quelque chose chez eux l’attirait, indubitablement, même si il aimait aussi les courbes féminines. Il tentait cependant de résister le plus possible aux charmes masculins, persuadé qu’il finirait par s’y perdre. Car cette chose qu’il recherchait, il l’approchait plus encore quand il se perdait dans les bras d’un homme. Il les aimait bruns, comme lui, au regard intense. Les timides le charmaient plus facilement, lui qui aimait être vu et être adoré. Il finit cependant par le laisser, celui-là. Ce n’était pas ça, pas encore. Il ne ressentait rien de plus, pas vraiment, qu’avec sa femme. Peut-être n’était-il pas capable de ressentir plus ? Amer après cette réflexion, il enfila rapidement ses vêtements, alors que l’autre vint glisser ses doigts contre son dos. Il eut un frisson, qu’il voulut réprimer. « Déjà partit ? » Souffla l’autre, il se colla à son dos, mordilla son oreille et Luis résista tant bien que mal à la faiblesse de son corps d’homme qui désire, toujours, car il recherche quelque chose, comme un assoiffé recherche de l’eau. Il sentit le désire le prendre au bas ventre, et s’éloigna de lui. Il se tourna, et l’autre semblait prêt à se donner encore au jeune prince. Il devait résister. Luis attrapa son téléphone et le lui fourra entre les mains. « Inscris-y ton numéro. » Il s’exécuta sans se presser, et glissa lui-même le téléphone dans la poche arrière du pantalon du jeune homme. « Reste un peu… » Luis leva la main et le repoussa, c’était difficile de s’en détacher mais il n’avait pas eu tout ce qu’il voulait, et il devait rentrer au palais.

Il se sentait observé, bizarrement, dans les rues de Berlin. Le prince sortait souvent sans la moindre escorte, il ne supportait pas que l’on puisse l’accompagner n’importe où. De plus, là où il y avait la garde impériale, il y avait un des membres de sa famille, et Luis ne voulait pas qu’on sache où il allait, que son nom puisse en être entaché. Le prince héritier marché plus vite, et rapidement, la sensation qu’on l’observait s’atténua, et disparu totalement. Le brun soupira d’aise en continuant sa route. Son pas se fit plus confiant, son port de tête plus haut, à mesure qu’il approchait du palais. Ce sol lui appartiendrait bientôt, et il le foulait comme si c’était déjà le cas. Il pénétra dans le plus grand des calmes au sein de sa demeure, et retira sa veste. Alors qu’il la pendait, Lukas apparu dans le hall et leurs regards furent happés l’un par l’autre. Luis mit un peu de temps à comprendre. Trop de temps, Lukas s’était déjà détaché de ses prunelles, et s’éloignait. « Un cauchemar, Lukas ? » Il aurait volontiers marché droit sur lui, et l’aurait pris dans ses bras si il n’avait pas peur d’être repoussé. A la place, il lui demandait de confirmer ce qu’il avait vu dans son regard. Lukas se retourna, et leurs regards se heurtèrent encore. « Ce n’est rien. Bonne nuit Luis. » Quelque chose avait changé dans le regard de son double, mais il ne savait pas bien quoi. Mû par le désire d’en savoir plus, et par le besoin de protéger son cadet, l’ainé monta à sa suite les escaliers de marbres, et le suivi jusqu’à ses appartements. Lukas ne sembla pas noter sa présence, parce qu’il ne se retourna pas une seule fois. Luis voulait juste être sûr et certain qu’il n’aurait pas besoin de lui. Si c’était le cas, Lukas se serait retourné, car il aurait senti sa présence. La porte de la chambre de Lukas et Liséa se referma, et Luis resta dans le couloir un petit instant. Il aurait aimé y aller, déloger cette femme qui ne lui inspirait pas grand-chose, et veiller sur son jumeau. Ce sentiment d’urgence de prendre soin de lui, il ne l’avait plus connu depuis des années. Quelque chose bouscula ses sentiments, ouvrit la vanne de son cœur et il eut l’impression d’avoir neuf ans à nouveau. Séparés par une porte close, Luis ne pouvait plus et ne devait plus avoir ce besoin de le protéger. Ils avaient vingt-cinq ans, Lukas était un homme marié, un père même ! Il n’avait plus peur du noir, et Luis devait se résoudre à ne plus devoir le protéger de tous et de tout. Le brun rebroussa chemin, et fila à l’aile opposée où se trouvait Lena, et peut être Aloisia.

Luis était en pleine discussion avec le frère ainé de sa femme, dans son bureau. Les Freidrich étaient des alliés puissants des Rosenwald, et de très bons conseillers. Il aimait beaucoup son beau-frère, et ils discutaient souvent ensemble des affaires de l’Empire. Bien que ni l’un ni l’autre n’eut déjà hérité du titre de chef de famille, ils allaient tous deux y arriver un jour ou l’autre, et ils mettaient un point d’honneur à établir une bonne relation. Luis se doutait que l’autre avait pour ambition de devenir sa Main, le jour où il obtiendrait le trône, mais Luis avait déjà pensé à plusieurs reprises d’offrir ce poste à son frère, même si celui-ci semblait bien trop occupé avec son poste de médecin. Il n’avait confiance en personne d’autre, et Lukas avait prouvé qu’il ne disait pas ses secrets. Alors que les deux hommes s’étaient levés pour se séparer, l’on toqua à la porte. Luis soupira, il avait demandé à ce qu’on ne les dérange pas. « Un petit instant. » Fit-il d’une voix claire, avant de serrer la main de son beau-frère. « Reste manger ce soir, Aloisia sera contente de te voir, et Lena aussi. » L’autre eu un sourire et hocha la tête. « Avec plaisir, je comptais descendre dans un hôtel proche du palais ma… » Luis fronça les sourcils. « Ridicule, on te fera préparer une chambre. » Fit-il avant d’ouvrir la porte sur la domestique qui avait toqué à la porte. L’ainé Freidrich sortit de la pièce, alors que la sorcière s’écartait. « Monsieur, une femme demande à vous voir. Elle prétend que c’est urgent et a déclaré qu’elle ne quitterait pas le palais avant de voir avoir vu. » Luis soupira encore. « Bien, amenez-là moi ici. » La domestique baissa la tête avant de sortir en fermant la porte. Luis rangea quelques papiers qu’ils avaient utilisés avec son beau-frère, et s’installa à son bureau, en attendant que la perturbatrice arrive. Quelques secondes plus tard, l’on toqua à nouveau. « Entrez. » Fit-il, les mains croisées sur son bureau. Quand la jeune femme entra, il posa son regard sur elle et su alors qu’il l’avait déjà vu, dans d’autre circonstances. Son visage était l’un de ces beaux visages qu’il appréciait particulièrement, mais elle avait le ventre rond, et un enfant dans les bras. « Votre Altesse… » Fit-elle d’une voix calme en le regardant intensément. Luis marqua un léger silence. « Que puis-je faire pour vous ? » Il était censé être au service du peuple, Helmina le lui avait assez rabâché. Chaque sujet serait bientôt sous sa protection à lui, et chaque sujet devait avoir son importance. « Je vous amène votre fils. » Elle s’approcha, et retira la capuche qui dissimulait les cheveux bruns, et un visage qui, Luis en était sûr, lui ressemblerait de plus en plus avec l’âge. « Je n’ai qu’un enfant, et elle porte le nom de Rosenwald, madame. » Il se leva, s’approcha de l’enfant et de la femme. « Il est le vôtre, je n’ai eu personne au moment de sa conception, personne si ce n’est vous. » Luis regarda l’enfant une seconde fois. S’il aimait profondément Lena, il détesta instantanément ce mêlé qui partageait un peu de son sang. Un sang souillé, que les dieux eux-mêmes interdisaient. « Qu’attendez-vous de moi ? » Il cracha presque ses mots, une colère sourde le prenait lentement. « Je sais que vous ne pouvez pas le reconnaître. Après tout, ce n’est qu’un mêlé. » Elle avait prononcé ce mot avec le même dégoût, exagéré, qu’elle savait que les purs avaient pour sa race. « Je ne désire pas qu’il porte le nom de Rosenwald, mais il mérite une vie aussi fastueuse que sa sœur et… » La colère était montée à vif, d’un coup. « Lena n’est pas la sœur d’un mêlé. » Et cette fois, le dégoût empreint dans ce mot était sincère, plus piquant que celui que la sorcière avait tenté d’imiter. « Elle l’est, puisqu’elle a le même père…. Votre Altesse. » Se rendant compte qu’elle avait exagéré, la femme baissa la tête en signe de réverence avant de rencontrer son regard sombre, à nouveau. Farouche, elle l’avait aussi été lors de leurs étreintes sans amour. Luis marqua une seconde pause, où son regard ne lâcha pas celui de l’autre. Elle baissa les yeux au bout de quelques secondes. Le prince retourna derrière son bureau, et pris une feuille. Il sortit son stylo, et demanda « Votre nom, adresse et le nom de l’enfant. » La jeune femme, apparemment soulagée, lui donna toutes les informations qu’il demandait. Luis continua d’écrire, il connaissait la loi parfaitement, pour la tordre dans tous les sens en guise de métier. Il rédigea un contrat, court, mais clair. « Signez en bas. » Fit-il en lui tendant la feuille. « Pouvez-vous… ? » Elle ne pouvait pas signer en tenant le bâtard, Luis ne désirait pas toucher cet être qui pourrait voler le trône de sa fille, mais se résigna et le prit délicatement. Son ancienne maitresse signa le papier, et le lui rendit. « Comme stipulé sur ce contrat, vous recevrez une pension chaque semaine, en échange de quoi vous garderez le silence sur le parentage de votre fils. Racontez ce que vous voulez : que le père est mort, partit, je m’en fiche. » Il lui rendit le bébé et alla ouvrir la porte. « Quelqu’un vous raccompagnera. » Elle prononça des remerciements du bout des lèvres, et sortit de la pièce. Luis, qui détestait cet engin, sortit son téléphone portable de sa poche. Il composa le numéro d’un sorcier mêlé qu’il avait engagé à titre personnel, pour le servir lui et uniquement lui. Luis avait signé un contrat en béton armé avec lui, l’empêchant de le trahir de quelque manière que ce soit. Il discuta un court instant avec lui, lui dicta l’adresse et les noms, et raccrocha. Quelques jours plus tard, dans la rubrique faits divers d’un journal Berlinois, on annonçait la mort d’une femme et son enfant après une grave intoxication alimentaire.

Berlin, année 2016.
La porte claqua, et Luis dévala la volé de marches jusqu’en bas de l’immeuble. Il poussa la porte avec colère, et se rendit à pied jusqu’au palais impérial. La route n’était pas longue, car son jumeau avait pris un appartement dans le centre de Berlin. Leur famille était tellement riche que ce n’était pas difficile de loger dans les plus beaux immeubles. Plus encore quand o convertissait le wigold on argent humain. Il pénétra dans le palais, toujours animé de la rage provoquée par la blessure que lui avait infligé Lukas. Sans pitié, il avait frappé là où ça faisait mal. Et dire que Luis avait voulu l’aider ! Lui qui ne faisait jamais rien de ses mains, si ce n’est de la magie, avait accepté de faire ce qu’on aurait dû demander à leurs domestiques de faire. Il grimpa les escaliers deux à deux, et poussa la porte de ses appartements. Aloisia était là, avec Lena dans les bras. La petite, âgée d’un an et demi seulement, sourit à son père qui ne parvint pas à lui sourire en retour. Il ne s’arrêta pas, et dépassa les deux femmes avant de se rendre dans la salle de bain, où il s’arrêta enfin. Son frère était bordélique, son opposé total, et il avait proposé son aide, lui qui détestait se salir. Il avait proposé d’aller trier les vieilleries que son frère gardait. Il pensait que Lukas ne voudrait rien lui cacher, mais le brun s’était rendu à l’évidence : l’agacement de Lukas était surement dû à ça. Lukas ne voulait pas voir Luis mettre ses mains dans ses affaires, mais que lui cachait-il ? Après tout, ce n’était pas un secret pour l’ainé que son cadet préférait la compagnie des hommes. Et si le reste de la société le blâmerait pour ça, Luis s’en fichait totalement. Lukas restait Lukas, son frère, son double,… Il retira ses vêtements poussiéreux et les laissa tomber dans un panier de linge sale, que les domestiques ramassaient tous les jours. Il alla alors enfin se glisser sous la douche et laissa l’eau chaude détendre tout son corps. Au bout de quelques secondes, il entendit la porte s’ouvrir, et du mouvement derrière lui. Des mains douces et petites vinrent glisser sur son dos, avant qu’il ne sente le baiser d’Aloisia sur sa nuque. « Qui est-ce qui a provoqué une telle colère ? » Elle posa un autre baiser sur son épaule. Sa femme le connaissait bien, trop bien même. Ils n’avaient pas grandi ensemble, mais ils avaient partagés beaucoup de moments ensemble. « Lena ? » Dit-il en se tournant vers elle. « Avec la bonne. Parle-moi, Luis. » Elle glissa sa main sur sa joue, et il se pencha pour l’embrasser. « Rien de grave, ne t’en fais pas. » Elle soupira doucement sur ses lèvres, et le laissa l’embrasser encore, et encore, et coller son dos contre le carrelage froid et la douche, et enrouler sa jambe autour de ses hanches, alors qu’il tentait en vain d’oublier que Lukas l’avait repoussé.

A peine était-il entré dans la pièce qu’il avait su cueillir cette fleur à peine habillée, entre ses bras. Elle s’était laissée faire sans chercher à discuter avant, un peu. Elle avait bien compris qu’il ne discutait pas. Pas avec elle. Elle était belle, avec ses lèvres pleines et ses longs cheveux blonds ondulés. Sa taille était fine et le creux de son dos était parfait pour recevoir les mains de Luis. Elle avait une poitrine généreuse sans l’être trop, et se cambrait parfaitement sous ses caresses. Mais elle n’était toujours pas ce qu’il recherchait. Alors il y retournait, parfois, parce qu’elle était jolie et qu’elle ne demandait rien, qu’elle ne disait rien. Il ne voulait pas discuter, il discutait avec sa femme, ses alliés, son frère, sa mère, ses soeurs. Pas avec les filles et, parfois, les hommes qui passaient ce genre de moment avec lui. Une fois leurs ébats terminés, Luis s’était juste laissé le temps de souffler, allongé contre les oreillers de la mêlée avec qui il venait de tromper – encore une fois – sa femme. Son souffle était redevenu normal, il glissa ses doigts dans ses cheveux, avant de s’asseoir sur le lit. Quelques mouvements de ses doigts firent venir à lui ses vêtements. La blonde le regardait intensément, elle savait qu’elle ne devait rien dire, même si en son fort intérieur elle enviait les pouvoirs des purs. Le voir exécuter sa magie aussi facilement lui démontra qu’ils étaient différents, fondamentalement, et qu’elle ne pourrait rien y changer. « Je me demande combien de femmes pourront dire ‘moi aussi’ quand je dirai que je me suis fait l’empereur, dans quelques années. » Il y a du rire dans sa voix, mais aussi autre chose : une attaque. Luis se lève, il enfile ses vêtements et ne dit rien pendant le temps que ça lui prend. Il boutonne sa chemise en la regardant, encore nue sur le lit, sur les genoux. Il remonte presque jusque tout en haut, mais laisse un bouton défait, et soupire. Il n’a pas à prononcer le moindre mot, des mouvements plus ou moins complexes de ses deux mains agissent comme une force invisible, et plaque la blonde sur son lit, allongée. Il a concentré cette main invisible autour de la gorge de la belle, et elle cherche à s’en débarrasser, en griffant sa peau. Un autre mouvement bloque ses mains contre le lit. « Arrête, arrête, tu vas te faire des cicatrices. » Il glisse une main dans ses cheveux, en se regardant dans le miroir, pour arranger ses mèches rebelles. L’autre étouffe presque sur le lit. C’est une mêlée d’une grande famille, Helmina serait mécontente si il la tuait. « Je pourrais t’arracher la langue, pour t’empêcher de parler. Mais… tu fais des choses… Absolument divines avec ta langue. » Elle ouvre grand les yeux, visiblement choquée. « Je m’en voudrais de priver les autres hommes… et femmes ( ?) de ce grand talent. » Il exécute encore quelques mouvements avec ses dix doigts, et elle se retrouve complètement libérée. « Qui es-tu ? » Elle se frotte la gorge. « Tu… » Il pose un genou sur le lit, et lui attrape violemment le menton. « Tu ? » Son regard est brûlant de quelque chose qui visiblement, lui fait peur. « Vous… ? » Luis la relâche. « Vous ignorez qui je suis ? » Il ne dit rien, ne dira rien, un ange passe. « Isadora Burges. » Il hoche la tête. « Et je suis Luis Rosenwald premier du nom, fils de Helmina Rosenwald troisième du nom, impératrice d’Allemagne et fille de la Rose. » Elle semble comprendre le message. « Votre altesse… » Elle baisse la tête. Luis se lève, il attrape sa veste de costume et l’enfile. « Attend de mes nouvelles. » Ordonne-t-il avant de partir de la maison.

Il était tard, lorsque Luis rentra au palais, ce soir-là. Il glissa une main dans ses cheveux, et lâcha son manteau dans les bras d’une domestique qui passait par là, avant de s’éloigner sans un mot. Il était fatigué, réveillé aux aurores par sa fille qui avait fait un cauchemar, le père qu’il était n’avait pas su résister, tout comme Aloisia en avait été incapable, et ils l’avaient prise dans leur grand lit conjugal. La petite s’était finalement rendormie entre eux, mais le mal était fait et Luis n’avait plus su dormir, trop occupé à veillé sur les deux beautés qui partageaient son lit. Il s’était levé, alors, et s’était rendu au cabinet d’avocat où il travaillait. Loin d’en être le patron malgré son statut royal, il n’empêche qu’on ne le dérangeait pas trop quant à la quantité de travail qu’il faisait : c’est-à-dire de moins en moins depuis quelques semaines. Depuis qu’Helmina était devenue impératrice, et lui prince héritier. Le soir, il s’était rendu chez une de ses maîtresses, y avait dîné, et il était désormais pas loin d’une heure du matin. Quand il monta à ses appartements, Lena dormait paisiblement dans son propre lit. Il sourit tendrement à la bouille endormie de sa princesse, et ferma la porte derrière lui, avant de se rendre dans sa chambre. Où Aloisia ne dormait pas. Elle lisait un roman, et ne daigna pas lever les yeux vers lui. Luis soupira et vint poser un baiser sur son front. Elle recula doucement. « Bonsoir. » Fit-elle simplement, sans détacher son regard du livre. Il avait l’impression de se retrouver devant Lukas : un être plongé dans sa lecture, qui autrefois arrêtait tout ou presque pour le voir et qui désormais lui répondait froidement. Il serra les dents, et retira ses vêtements un par un pour les poser sur une chaise, à plat. Luis n’aimait pas le désordre. Il alla ensuite près du lit, pour y grimper, mais Aloisia fut rapide. Elle ferma son livre, et posa une main sur son torse. « Tu pourrais au moins prendre une douche, avant de partager mon lit, quand tu reviens d’avoir été en voir une autre, Luis. » Luis la regarda longtemps, intensément. « Mon lit, Aloisia. » Elle ne cilla pas. Il respectait les femmes, ne voulait pas être comme son père sur ce terrain. Il ne voulait pas qu’Aloisia, cette femme intelligente et redoutable, le déteste. Il ne voulait que son bonheur, au fond, même si il n’avait pas de sentiments amoureux pour elle. Il consentit à reculer et s’éloigna. « Bien, je reviens. » Il se couvrit avec une robe de chambre et sortit de la pièce. Quand il y pensait, seules les femmes savaient lui dicter ce qu’il devait faire : sa femme, sa mère, sa fille. Il prit une courte douche, parce qu’il était fatigué et ne voulait pas s’éterniser. Aloisia lisait à nouveau son livre quand il se glissa sous les draps, près d’elle. Il passa une main sur son ventre, glissa un baiser sur sa joue, puis sur sa mâchoire. « Luis. » Il ne l’écouta pas, et glissa ses lèvres sur sa gorge, et son épaule que ses gestes dénudaient déjà. « Luis. » Second avertissement, il hésita, et remonta sa bouche contre son oreille, où ses dents glissèrent contre son lobe. Elle s’éloigna. « T’en as jamais assez ?! » Elle le savait : il venait d’aller voir ailleurs, et maintenant c’était elle sa proie. Luis glissa sa main sur la hanche de la belle, et l’attira plus proche de lui. « De toi ? Difficilement, je l’admet. » Il l’embrassa alors doucement, et il la sentit commencer à faiblir, avant qu’elle ne s’éloigne à nouveau. « Je suis fatiguée, Luis. » Elle ne s’était jamais refusée à lui. Depuis qu’il avait quinze ans, et qu’il avait fait tomber ses résistances pour goûter pour la première fois aux plaisirs de la chaire, aux plaisirs des formes féminines, il n’avait jamais essuyé de refus de sa part à elle. « C’était qui, ce soir ? » Il sentait une curiosité qu’il avait déjà senti, quand elle parlait de ses aventures. « Ca n’a pas d’importance. » Répondit le prince, et l’attirant encore à lui. Aloisia plongea son regard vert dans celui, ambré, du Rosenwald. « Alors qu’est-ce qui en a ? » Il glissa ses doigts sur son menton, l’attrapa, et l’embrassa encore. « Nous. » Et c’était la vérité. Elle était sa femme, ils étaient un roc. Eux, contre le reste du monde. Eux et Lena, et les autres fils et filles qu’elle lui donnerait. Luis voulait une grande fratrie pour Lena, qu’elle ait quelqu’un sur qui se reposer, comme lui. Ils avaient été cinq, et si Serena avait été en bonne santé il aurait adoré être son second. Alors c’était eux, qui importait. Et les autres, les femmes et les hommes qui le distrayaient n’étaient que ça : une distraction, jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il recherchait si ardemment depuis des années, depuis – il ne l’avait jamais remarqué – qu’il avait neuf ans, et que plus personne ne se pelotonnait contre lui le soir, après un énième cauchemar.

L’enfant jouait avec sa nounou dans les appartements réservés au jeune héritier. Luis la regardait de loin, un fin sourire ornait son visage et il semblait irradier de bonheur, lorsque son regard se posait sur la petite fille. La jeune femme qui s’occupait de Lena leva les yeux, se sentant probablement observée, et son regard croisa celui du brun. « Altesse. » Dit-elle en se levant immédiatement, et en baissant la tête. Luis s’approcha et fit un léger geste de la main. « Ne vous interrompez pas, je crois que Lena aime beaucoup ce jeu. N’est-ce pas ? » Fit-il en s’accroupissant près d’elle. Elle sourit, à pleine dents, et pris sa poupée. « Je l’ai appelée Serena. » Le sourire de Luis se figea un instant sur son visage, alors qu’il leva la tête vers la nounou de la petite. « Vous pouvez disposer, je vous ferai appeler quand j’aurai besoin de vous. » Elle fit une légère révérence et s’éloigna dans le couloir. Luis prit la petite dans ses bras, elle n’avait pas lâcher sa poupée. « Est-ce que tu aimerais voir toutes les Serena Rosenwald qui ont existé ? » La petite hocha la tête. « Oui, oui ! » Il sortit de la pièce, d’un mouvement des doigts la porte de ferma derrière lui. « La plus belle a vécu il y a cent ans. Mais elle n’était pas aussi jolie que toi. » Tout le monde s’accordait à dire – quand Luis ne pouvait l’entendre – qu’avoir un enfant avait changé l’héritier. Qu’être avec Lena l’adoucissait, qu’elle faisait de lui un homme complètement différent. Froid et indifférent quand il n’était pas au contact de sa fille, la petite faisait ressortir tout ce qu’il y avait de meilleur en lui. Alors qu’il tenait sa fille dans ses bras, il sentit une présence familière dans son dos, et se retourna sur Lukas, qui grimpait un grand escalier de marbre. « Oncle Lukas ! » Lena avait interpelé son oncle d’une voix pleine de rire, et il s’était retourné vers elle. Elle s’agitait dans les bras de son père, lui la posa au sol pour la permettre de courir vers son oncle. Aveugle des problèmes qui séparaient les deux frères, la petite semblait aimer tout le monde, au sein de sa famille. Et Luis en était fière, il voulait qu’elle soit consciente de sa place, de son rôle aussi, fédérateur, au sein de leur famille, quand lui ne serait plus là. Luis suivit sa petite princesse, avec ce même sourire qu’il avait quand il était avec elle. Accentué par cette présence réconfortante, qui apaisait son âme sans en avoir conscience. « Tu rentres tard, aujourd’hui Lukas. » Son double s’était accroupi à la hauteur de la petite pour lui parler. « Père m’a montré toutes les Serena Rosenwald, parce que ma poupée s’appelle comme ça aussi. » Lukas leva les yeux vers Luis. Il savait, sans qu’il parle, ce que son frère pensait. « Tu lui as… ? » Un ton presque accusateur. « Non. Non, Lukas, je lui ai juste montré des tableaux. » Lena les regardait tous les deux sans comprendre. « Père ? » Luis glissa ses doigts dans les cheveux de sa fille. « Monte retrouver ta mère, vite. » Elle hocha la tête. Malgré tout, même si elle était choyée, son père inspirait un respect naturel qu’elle suivait sans se poser de questions, malgré que son jeune âge soit propice aux questions. Luis et Lukas la regardèrent monter les escaliers, et disparaître. « Tu lui as parlé de Serena ? » Luis soupira. « Non, je ne lui ai rien dit sur Serena, c’est un prénom courant dans notre famille. » Lukas monta les escaliers sans attendre plus de réponses de son frère. Luis le suivit. « Elle va le savoir, un jour. Elle va savoir que notre famille est maudite, que Serena était malade et qu’elle est m… » Luis l’avait devancé, avait grimpé une marche plus haut, et le toisait. « Qu’elle est ? » Lukas ne dit rien. « Exactement, Lukas. C’est exactement ça, tu ne dis rien. » Et il laissa son jumeau dans l’escalier, avant de remonter jusqu’à ses appartements.

A peine s’était-il levé, que sa mère l’avait fait appelé. Il n’avait qu’eut le temps de prendre une douche rapide, et d’enfiler un costume, avant de se rendre dans l’imposant salon qu’occupait l’impératrice allemande. Il se fit annoncer par un domestique, et pénétra dans la pièce. Helmina avait une expression grave, et les mains croisées sur ses jambes, croisées elles aussi. Il n’avait jamais vu sa mère ainsi. « Luis. » Elle se leva, s’approcha de lui et glissa ses doigts sur ses joues. « Mon héritier… » Luis ne lui connaissait que trop peu cette douceur, et ses sens se mirent en alerte. « Mère ? Que se passe-t-il ? Vous vous sentez bien ? » Luis aimait sa mère presque autant qu’il aimait Lena et sa femme. Même si il avait hâte de prendre le pouvoir, l’idée de perdre sa mère lui déplaisait plus que tout. « Assied toi, mon enfant. » Il obéit, elle vint s’asseoir à côté de lui sur le fauteuil où il avait pris place. Elle prit sa main et la serra dans les siennes. Luis sentait son cœur battre la chamade. « Je vais bien, ce n’est pas pour moi que tu dois t’en faire. » Luis regarda l’imposante femme avec intensité. Elle avait tout son respect, depuis des années, et pour toujours. « Pour quoi alors ? » Sa seconde main, libre, vint couvrir les mains d’Helmina. « Dites-moi, mère. Je ne suis plus un enfant, et si je ne peux pas supporter une mauvaise nouvelle, je ne serai jamais digne de vous succéder. » Helmina lui sourit et hocha la tête. Fière de son fils, elle marqua une pause avant de se lancer. « C’est à propos de ta belle famille. Les Freidrich. » Luis fronça les sourcils brièvement, mais elle avait vu l’interrogation se peindre sur les traits de l’héritier. « Des terroristes se sont introduits dans leur château cette nuit et… » Luis serra sa main. « Ils l’ont brûlé jusqu’aux fondations. Il ne reste presque plus rien. Ils sont tous morts… Ou presque. » Luis serrait désormais bien trop fort la main de sa mère, une colère pure pouvait se lire au fond de ses prunelles devenues sombres. « Luis… Luis ! » Il desserra son emprise, et elle le lâcha. « Il s’agit de la famille de ta femme, Luis. Tu dois la soutenir. Et Lena… » « Je veux une protection supplémentaire pour elle. » Helmina soupira. « Ca va de soi. Des soldats de l’armée garderons le palais et toutes les entrées et sorties sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre. » Luis hocha la tête. « Va maintenant, rejoint Aloisia et Lena. » Il hocha la tête, elle posa un baiser sur sa joue et laissa son fils ainé la quitter.
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